Enes Kanter se pose quelques questions sur les rotations des Knicks : c’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier

Le 31 déc. 2018 à 15:45 par Victor Pourcher

Enes Kanter
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On le sait depuis un moment mais ça ne mange pas de pain de le rappeler : les Knicks tankent. Mais alors de quelle manière ! C’est un véritable récital de la lose que nous offrent ces derniers les joueurs de New York. Les ajustements de la rotation sont parfaits pour gonfler un peu plus chaque soir leur bilan négatif. Seul accroc, Enes Kanter n’est pas content de son nouveau statut de remplaçant, en back-up de… Luke Kornet. Non mais crachez-lui à la gueule, ça sera moins long comme humiliation.

Enes Kanter est l’un des meilleurs pivots offensifs de NBA. Avec un double-double à 14 points et 10 rebonds de moyenne en carrière et fort de sa huitième année dans la grande Ligue à seulement 26 ans, le Magnum Turc pourrait aider efficacement n’importe quelle équipe. Sauf, évidemment, celles qui ne veulent pas être aidées, aka les cancres, aka les tanks dont font partie les New York Knicks. Non contente de son bilan de 9 victoires pour 28 défaites et d’une splendide série de 12 défaites sur les 13 derniers matchs, la franchise a décidé de mettre encore plus de chances de son côté en mettant Enes Kanter sur le banc. Lui qui avait démarré l’intégralité des rencontres auxquelles ils avait participé la saison dernière s’est déjà retrouvé quatorze fois à cirer les banquettes du Madison Square Garden en 37 matchs. Pas de quoi ravir celui qui avait de grandes ambitions cette année, pensant que le roster faible de New York allait lui permettre de manger quelques ballons. Alors, en sortant de son deuxième match consécutif passé majoritairement assis, c’est avec le postérieur engourdi mais la langue bien pendue qu’il s’est présenté face aux journalistes, notamment ceux d’ESPN :

“Je ne comprends pas. Il est trop tôt dans la saison pour me mettre au repos. Mon but est de montrer que je peux essayer d’être All-star cette année. C’était mon objectif. Mais désormais, regardez la situation. Je ne peux rien y faire, je dois rester positif. […] J’essaye d’aider les jeunes mais, comme je l’ai dit, je n’ai aucune idée de pourquoi ils ne me font pas jouer. […] Je pense que tout joueur veut simplement se battre chaque minute sur le terrain. C’est ce que je veux. Juste jouer au basket. Donc je ne comprends pas pourquoi ils [la franchise] me shut down.”

Alors comme ça, se faire passer devant par Luke Kornet n’est pas si important ? Mouais, on y croit bof. Ceci dit, on comprend bien que Kanter râle bien plus sur la diminution spectaculaire de son temps de jeu. Pour un mec qui traînait sur les parquets en moyenne 27 minutes par match, peiner à atteindre les 30 minutes cumulées sur les deux derniers, bah ça fait chier. Surtout lorsque l’on a du mal à comprendre l’intérêt : parce que ce n’est pas comme si Enes Kanter faisait gagner des rencontres auparavant et que les Knicks avait choisi de le ranger quelques temps en attendant d’engranger les défaites. Ce n’est pas non plus comme s’il y avait un immense potentiel à développer sur le poste de pivot. On aime bien Kornet hein, mais tous les longs intérieurs blancs de New York ne s’appellent pas Porzingis. En tout cas, le Turc commence à s’agacer de son manque de temps de jeu. Les négociations de contrat, en sortie de ses 18,6 millions, risquent d’être assez animées et c’est peut-être pour baisser son impact (et donc son futur salaire) que la franchise calme ses minutes… Oui, c’est une hypothèse tordue, mais de toute façon, personne n’y comprend rien, surtout les joueurs et peut-être même le staff.

Jouer, c’est tout ce que veut Enes Kanter. Gagner, ce serait cool aussi, mais le Turc n’en est même pas encore là. On veut bien que les Knicks perfectionnent leur tanking, mais réduire les minutes du pivot à moins d’un quart d’heure, c’est peut-être un peu abusé. Comment on dit “free agency” en turc déjà ?

Source : ESPN