Petite comparaison du jour : pour Steve Kerr, les médias en attendent autant des Warriors que des Bulls à l’époque

Le 27 déc. 2018 à 17:43 par Victor Pourcher

Warriors
Source image : YouTube/NBA

Après l’entraînement de mercredi, Steve Kerr est revenu sur la lourde défaite concédée face aux Lakers le soir de Noël (127-101). Pour le coach, pas de panique : les Warriors savent gérer les attentes énormes, notamment des médias. De là à les comparer à celles qui entouraient les Bulls de Michael Jordan ? En tout cas, c’est comme ça que le ressent le petit blondinet de cette team légendaire.

Beaucoup reprochent aux médias d’en faire trop autour des Warriors, chacun sur des sujets différents. Les aboiements de Draymond Green sur Kevin Durant ? Pas une embrouille qui cachait un certain malaise, mais un désaccord cordial entre deux gentlemen compétiteurs. Les perf’ et le style de Stephen Curry ? Pas une révolution, mais un joueur lambda en bonne forme. Tout le monde a son avis (et c’est normal) sur la domination de Golden State sur ces dernières années, entre ceux qui sont rentrés dans le wagon de la hype en faisant un salto vrillé réception grand écart, les modérés et ceux qui continuent à détester cette équipe. Surtout, s’il y a une chose en particulier avec laquelle bon nombre de fans ont dû mal, c’est la comparaison avec les Bulls de Jordan. Pourtant, c’est l’un des membres de cette team légendaire qui s’est aventuré sur ce terrain-là : au micro d’ESPN, après l’entraînement de mercredi, Steve Kerr a expliqué en quoi la pression médiatique que subissent les Warriors était comparable à celle des Taureaux.

“La barre est haute. Vous [les médias] avez placé la barre très haut. Donc tout ce qui arrive autour de l’équipe revêt un caractère plus urgent. Nous sommes probablement l’équipe la plus scrutée de l’histoire de la Ligue, avec les Bulls pour lesquels j’ai joué. Je ressens la même chose, et encore plus avec la multiplicité des médias et l’immédiateté du jugement et de la critique. Ça fait partie du jeu, nos gars ont appris à faire avec tout ça ces dernières années.”

En même temps, quand tu comptes quatre All-Stars dans ton cinq de départ (sans compter Boogie qui donne pour l’instant des leçons à KD aux practices), deux MVP dont un unanime et que tu détruis la Ligue depuis plusieurs années, c’est normal que les médias s’intéressent un peu plus à tes performances, bonnes ou mauvaises, qu’aux crises de tanking chroniques des Suns et autres. D’autant plus que les résultats des Warriors ont tendance à pousser à la comparaison entre ces deux équipes : d’abord un record de 72-10 en régulière battu et confirmé avec le titre, et maintenant une tentative de three-peat. Oui, la barre est haute. Mais est-ce que ce sont les médias qui l’ont placée ainsi ? Pas sûr : tout le monde a d’immenses attentes pour une équipe qui marche à ce point sur la concurrence et il est difficile de demander aux gens de se calmer alors que l’on crame filets, parquets et salles de NBA. Alors oui, chaque match est épié, chaque défaite commentée, chaque décla analysée, mais c’est aussi ça le grand show à l’américaine. D’ailleurs, si chaque micro-événement fait parler autant, c’est parce que chacun se rend compte que leurs objectifs sont si élevés que leur marge est bien plus réduite que les années passées. Est-ce que cette pression médiatique fera vaciller les Warriors ? Non. Ils ne repartiront peut-être pas avec leur troisième titre cette saison hein, mais ce ne sera pas pour cette raison. Et il suffit de voir les stats folles de leurs stars pour se rendre compte que pour eux, comme pour nos soirées passées au bar, le pression est moins un problème qu’une solution.

Difficile de donner tort à Steve Kerr sur ce ressenti-là, tant il est bien placé pour nous dire si la pression médiatique sur ces deux immenses teams est semblable. En tout cas, voilà qui nourrit une comparaison polémique, déjà alimentée par des perf’ historiques. Bon après, c’est toujours la même histoire hein : pression ou pas, les Bulls de MJ, eux, ont toujours confirmé…

Source : ESPN