Derrick Rose remonte le temps : Chicago, 2011 et chants de “MVP” dans les tribunes du United Center
Le 27 déc. 2018 à 10:01 par Benoît Carlier
Auteur de sa meilleure saison en carrière depuis une certaine blessure contre les Sixers au premier tour des Playoffs 2012, Derrick Rose revit sous les ordres de Tom Thibodeau et a même retrouvé un rôle de starter depuis peu. Alors pour ses nouvelles retrouvailles avec le public du United Center hier soir, il s’était mis sur son 31.
Chicago, Taj Gibson, Luol Deng, Thibs et donc D-Rose. Nous ne sommes pas en 2011 mais bien en 2018 et tous ces noms ont déménagé dans le Minnesota entre temps, au point qu’on les surnomme parfois les TimberBulls même si la blague est un peu usurpée depuis le départ crado de Jimmy Butler en début de saison. Mais peu importe, le public de l’Illinois n’est plus trop habitué à voir du vrai basket ces derniers temps et devient le témoin de nouveaux records individuels pour les joueurs adverses pendant que Jim Boylen joue à la nounou avec l’effectif qu’il vient de piquer à Fred Hoiberg. Autant dire que, cette nuit, les sièges étaient davantage remplis pour voir les anciens de la maison que les petits nouveaux en train d’apprendre à lacer leurs chaussures et à compter deux par deux (Franklin, si tu nous lis !). Il ne fallait donc pas les décevoir, surtout que la lutte à l’Ouest est plus serrée que jamais alors que les Wolves sont 13èmes à quatre victoires du quatrième. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de cette rencontre une boucherie, et les visiteurs n’ont pas traîné pour couper les premiers bouts de viande en faisant rapidement monter l’écart à 15 points dans le premier quart-temps.
Dans le rôle d’aiguiseur de couteau, Derrick Rose a fait un carnage old-school pour honorer son ancien public. 10 points lors de cette même première période, alternant les pénétrations avec les petits tirs à mi-distance, comme s’il avait toujours un maillot rouge sur le dos et que Barack Obama était encore le président des Etats-Unis. Encouragé par une cinquantaine de proches invités pour l’occasion, il a rapidement rallié toute la salle à sa cause pour se rendre sur la ligne des lancers sous des chants de « MVP, MVP, MVP » dans le dernier quart. Sourire aux lèvres, le meneur oubliait soudainement des années sombres de galère à lutter contre son corps et ses pensées obscures. Une amnésie du bonheur qui ne pouvait s’effectuer qu’après un passage à la maison, chez lui, à Chicago. Le score final est anecdotique comparé au symbole. Hier soir, c’est toute une ville qui voyageait dans le temps, se rappelant tout à coup des exploits du plus jeune MVP de l’histoire de la NBA. Un jeune basketteur issu du quartier d’Englewood qui trônait alors sur la Windy City, faisant naître des vocations par milliers après les terribles années post-Jordan.
“Ça m’a rappelé quelques vieux souvenirs. Avec la saison que je suis en train de faire, c’est très spécial de revenir ici.”
Meilleur marqueur de son équipe avec 24 points au compteur auxquels il faut ajouter 8 passes décisives et 3 rebonds, Derrick Rose se souviendra surtout de sa communion avec le public du United Center. A 30 ans, il peut se reprendre à rêver de jouer les Playoffs et même de remporter un trophée individuel en fin de saison. Et qui sait, peut-être qu’un jour il reviendra à Chicago pour porter une nouvelle fois ce maillot légendaire qui représente tant pour lui…
Derrick Rose puts up 24 to lead the @timberwolves to victory in Chicago! #AllEyesNorthpic.twitter.com/mkWkE7n6UV
— NBA (@NBA) December 27, 2018
Source texte : ESPN