James Harden a chié sa fin de match : la NBA, ce monde où tu peux en mettre 54 mais donner le match à tes adversaires

Le 27 nov. 2018 à 08:59 par Giovanni Marriette

James Harden 25 janvier 2020
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Il aurait pu être le héros de la nuit. Large. Même les 49 points de son ancien sauce Kevin Durant auraient pu être passés sous silence. Sauf qu’au lieu de mettre la cerise sur son énorme gâteau, James Harden a raté la marche de la salle à manger et s’est éclaté la truffe dans la chantilly. Pas pratique avec la barbe ça.

Mais quel fantastique joueur. Probablement le plus beau à voir jouer quand il est sur ce fameux nuage, celui qui l’autorise à step-back tout ce qui bouge peu importe la distance. Une bombe à neuf mètres, un caviar pour Capela, une filoche à dix mètres avec la faute, un délice de passe pour Gordon, six lancers de suite… et le délire peut durer toute une soirée. James Harden est déjà monté à 60/10/10, il est déjà monté à 53/16/17 un soir de réveillon. James Harden est MVP en titre, et il le mérite carrément, tant son génie couplé à celui de Chris Paul a vendu du rêve à la planète basket la saison passée. Un trophée à l’époque passé au Tipex à cause de Finales de Conférence pas assez solides, au contraire de celles de son acolyte qui auraient pu à elles-seules terrasser l’ennemi californien, un ennemi pourtant jugé imbattable par un paquet d’observateurs. James Harden perdrait-il ses moyens quand la température monte ? Ne serait-il en fait qu’un vulgaire Mr Freeze posé sur une terrasse au soleil, réduit à l’état de flaque lorsque tenu dans des mains trop moites ? Pas de précipitation non plus, on ne parle pas encore d’un vétéran qui a gâché sa carrière, Ramesse reste le MVP en titre. Sauf que les dossiers commencent à être un peu trop nombreux pour ne pas s’y pencher sérieusement. 2015, 2016, 2017, 2018, à chaque année son marronnier. Quadruples-doubles avec les balles perdues, un Kawhi Leonard ou un Manu Ginobili qui passe par là, les antécédents commencent à affluer pour un homme pourtant si solide et intraitable lors de 95% de ses apparitions sur un parquet et cela depuis maintenant quelques saisons déjà. Certains diront c’est dans la tête, et on aurait tendance à être d’accord. Exemple typique ? Cette nouvelle performance… étonnante, cette nuit face aux Wizards.

54 points à 17/32 au tir dont 7/15 de chez le barbier, 13/15 aux lancers, 8 rebonds, 13 passes, 3 steals et 11 ballons perdus en 47 minutes

Si vous n’avez pas vu le match et checkez les boxscores au réveil, on voit d’ici votre mine déconfite. Oh le cochon. 54/8/13, c’est pas Bryn Forbes qui lâcherait une pareille feuille de stats. Sauf que les stats sont parfois les arbres cachant les forêts. Car oui James Harden a cette nuit offert un récital comme lui seul en est capable, mais oui également… il aura été ce sixième homme parfait pour les Wizards, leur offrant la victoire sur un plateau que jamais ces derniers n’auraient espéré trouver à portée de main. Les sept dernières possessions de James Harden ? Un énorme trois en déséquilibre… puis un vilain air-ball, une autre belle croûte et surtout quatre ballons perdus. Quatre. Dans le money time, prolongation inclue. De la passe molle à faire péter un câble à ton coach en U13, du dribble sur le pied au plus mauvais moment , le tout saupoudré d’un body language sanctionnable d’un bon coup de pompe dans le cul pour rester poli. Pourquoi être si virulent ? Parce qu’on ne le serait pas avec Buddy Hield ou Kent Bazemore. En d’autres termes, le talent de James Harden est tellement immense que ce genre de manquement, de surcroît lorsqu’il est répété, nous hérisse le poil level coiffure de Jarrett Allen. Incroyable d’être aussi talentueux et autant j’men foutiste, incroyable de pouvoir proposer des merveilles de soirées comme celle-ci avant de tout foutre en l’air à cause d’une micro-sieste au pire des moments. Et c’est peut-être, pour l’instant, ce qui sépare le joueur des Rockets de l’élite +++, celle où l’on trouve des LeBron James, des Stephen Curry ou des Kevin Durant.

Le constat n’est pas ferme et définitif, mais il est simplement très ferme. Car James Harden ne peut plus se cacher, et les résultats des Rockets cette saison étayent ce constat. Plus qu’un franchise player, c’est d’un exemple dont le squad de Mike D’Antoni a besoin. D’un exemple qui joue 48 minutes, pas 47. D’un exemple qui ne s’arrête pas non plus de jouer le 30 avril. Allez, on repose les gants, et maintenant on attend la réaction.