Marcus Smart sort le lance-flammes : “on joue comme des brêles”, on avait remarqué garçon

Le 25 nov. 2018 à 17:29 par Alexandre Taupin

Boston Celtics
Source Image : NBA League Pass

Il semble que le mauvais début de saison des Celtics fasse ressortir une certaine tension au sein du vestiaire. Après Brad Stevens et Irving c’est un autre cadre qui a sorti la machine à baffes : Marcus Smart. 

Qu’il semble loin le temps où Boston dominait la Conférence Est, avec une équipe composée à 80% de gamins tout juste sortis de la fac. Tatum nous offrait une réincarnation de Paul Pierce, Scary Terry faisait passer Bledsoe pour un joueur de G-league et Horford prenait le rôle de grand frère du vestiaire, bien encadré par des grognards comme Smart ou Morris. Une saison régulière réussie suivie de Playoffs de grande qualité. Les jeunes prenant leurs responsabilités d’entrée, poussant le King à un match 7 pour une place en Finale. “Sky is the limit” se dit-on alors pour ces jeunes celtes, d’autant que Kyrie Irving et Gordon Hayward vont revenir. Ajoutez deux All-Stars à un effectif jeune, talentueux, qui a remporté 55 matchs la saison passée, le tout chaperonné par un jeune prodige du coaching : vous avez un contender pour les NBA Finals. Enfin ça, c’est le scénario lorsque tout se passe bien. Encore faut-il trouver la bonne formule pour tout assembler. L’absence des cadres a poussé les jeunes à se partager le gâteau, avec succès. Leur retour redistribue les cartes puisqu’en présence d’un Irving ou d’un Hayward, impossible d’imaginer les Jaylen Brown et Jayson Tatum prendre leurs vingt shoots par match. Chacun doit connaître son rôle pour le début de la saison à venir. Et au vu des résultats à la fin novembre, certains fans du trèfle doivent un peu regretter le retour des “stars”. Un bilan à 50% au bout de 18 matchs pour l’effectif le plus talentueux à l’Est, ça fait tâche. Mais plus encore que les résultats, c’est la manière qui fait défaut pour le moment. Où sont l’envie, la cohésion, la ténacité qui caractérisaient cette équipe l’an dernier ? On ne voit rien. Une équipe qui laisse l’adversaire lui marcher dessus et qui ne sait pas qui est censé sonner la révolte. Les cadres ne répondent pas aux attentes, les jeunes semblent bridés face à leur nouvelle situation dans l’équipe et c’est toute l’équipe qui galère. La défaite à domicile face aux Knicks était particulièrement embarrassante. Aucun manque de respect pour les Knicks qui ont gênés plusieurs gros en ce début de saison et qui sont clairement meilleurs que les premières attentes ces derniers temps. Mais quand vous vous faîtes salir par Trey Burke en mode Allen Iverson au Garden, c’est qu’il y a un problème. Attention, on aime bien les qualités offensives de l’ancien Jazzman mais on aurait bien voulu voir les joueurs du Massachusetts rentrer chez eux après et dire à leurs familles qu’ils se sont fait pliés par un joueur du banc des Knicks. Si après ça, leur amour-propre n’en prend pas un coup, rangez les sneakers. C’est sans doute ce qui a poussé Marcus Smart à pousser une petite gueulante dans les médias. Steve Bulpett a relayé ses propos pour le Boston Herald.

“C’est toujours la même chanson. Vous savez, c’est agaçant. Je ne sais plus quoi dire à ce stade. Vous avez déjà tout entendu. Je suis fatigué de parler de ça. “

[A la question de savoir s’il est toujours confiant sur les chances de titre des Celtics, ndlr] “Oui je suis toujours confiant, mais nous devons arrêter d’enjoliver les choses. C’est le problème. Nous ne devons pas tourner autour du pot. Nous jouons comme des brêles. C’est tout.”

“Nous ne jouons pas dur. Du moins, on arrive jamais à avoir cinq gars qui jouent dur en même temps sur le parquet. Tant que nous ne réussirons pas à régler ça, nous resterons là où nous sommes.”

Le bulldog n’a pas sa langue dans sa poche. Mais comme il le dit, il n’y a rien de nouveau sous le soleil pour les verts. Brad Stevens et Kyrie Irving s’étaient déjà fait une joie de pointer les errements de l’équipe et pourtant, le problème perdure. La preuve encore ce week-end avec la nouvelle défaite contre les Dallas Mavericks. Oui, Dallas est une bonne équipe à domicile mais se faire plumer par un meneur remplaçant de 34 ans… Quelles solutions alors pour redresser la barre ? Hayward sur le banc au profit d’un Morris ou d’un Smart ? L’essai a déjà été fait pour un résultat similaire. Et pourquoi pas un trade ? Les joueurs ne semblent pas savoir qui a le leadership offensif. Aller chercher une grosse pièce supplémentaire pour former un big Three voire un big Four est faisable niveau contrepartie, mais qui ? Butler est parti à Philadelphie, Davis ne bougera probablement pas avant l’année prochaine et aucune star ne semble disponible sur le marché à l’heure actuelle. Les Celtics vont donc devoir faire avec et retrousser leurs manches pour aller chercher la place que tout le monde leur promettait, la première.

Boston se réveille sixième ce matin avec une sacrée gueule de bois. Aller chercher Toronto et Milwaukee sera un sacré challenge au vu de leurs dynamiques et de leurs certitudes grandissantes. Faire le dos rond pendant la saison régulière pour déjouer les pronostics pendant les Playoffs est peut-être leur meilleure (seule ?) chance.

Source texte : Boston Herald