Jonas Valanciunas rentabilise à Toronto : moins de minutes pour plus de points, le Lituanien revit grâce à Nick Nurse

Le 24 nov. 2018 à 15:34 par Clément Mathieu

Jonas Valanciunas
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Les Raptors ont pour l’instant le meilleur bilan de la Ligue, et l’arrivée de Kawhi Leonard n’explique pas tout. Au-delà du superbe jeu proposé par les dinosaures canadiens, la second-unit est toujours aussi efficace. Crédit au nouveau coach Nick Nurse, qui a tenté des choses en début de saison, et a réussi notamment à sauver la carrière de Jonas Valanciunas. Rien que ça, comment dit on merci en lituanien? 

Une stat explique à elle seule le renouveau de Jonas Valanciunas. Il n’a jamais aussi peu joué en carrière – moins de 20 minutes par match – et pourtant il atteint sa plus haute marque au scoring cette année avec près de 13 points auquels on ajoute presque 8 rebonds. Enfin son potentiel est exploité au maximum. Si Dwane Casey était une référence dans le développement des jeunes joueurs, on l’a longtemps soupçonné de ne pas aimer le pivot lituanien. Ce dernier était dans le cinq majeur chaque soir, mais n’était mis en valeur par aucun système, ne touchait aucun ballon et devait se contenter des miettes. Combien de fois a-t-on voulu s’arracher les cheveux en voyant le géant tout seul, les bras en l’air, faisant l’essuie-glace des deux cotés du terrain, sans jamais toucher le cuir ? Alors qu’est ce qui a changé dans le système Raptors ?

Tout d’abord, exit Dwane Casey, bienvenue Nick Nounou. L’ancien assistant du coach de l’année 2018, a effectué un changement important dés le training camp. Pascal Siakam a été intégré dans le cinq majeur aux cotés de Serge Ibaka, et Jonas Valanciunas a été relégué sur le banc. Les Raptors suivent donc la mode du small ball avec des joueurs capables de sanctionner de loin sur les cinq postes et un pivot mobile en maître de la raquette. Mais si on avait pu voir ce choix comme le début de la fin pour le Lituanien au nom digne d’un éternuement, c’est en fait une volonté de pouvoir s’adapter à n’importe quelle équipe que veut prôner le nouveau coach de la franchise canadienne. Selon l’adversaire du soir, les Raptors joueront avec deux intérieurs véritables ou un seul. Contre les pivots à l’ancienne comme Rudy Gobert ou Dwight Howard, Jonas sera préféré à Pascal. Cette flexibilité a le mérite de rendre clairs les rôles de chacun et du natif d’Utena en particulier.

L’autre changement majeur est l’effectif. Tout d’abord, la présence de Kawhi Leonard en lieu et place de DeMar DeRozan a un énorme impact sur le partage de la balle. Le nouveau joueur des Spurs était quand même un sacré croqueur qui monopolisait beaucoup la gonfle. The Claw, lui, est bien plus efficace dans son scoring, moins de tirs pris, moins de responsabilité dans la direction du tempo et c’est donc Kyle Lowry seul qui hérite des responsabilités de la création. Le meilleur passeur de la Ligue n’est pas avare cette saison en distribution de caviars pour les intérieurs et tout particulièrement pour Jonas. Ce dernier profite donc de la circulation de balle pour scorer plus efficacement. Sa présence dans la second-unit est également bénéfique pour lui. Fred VanVleet est peut-être l’un des meneurs back-up les plus sous-estimés de la Ligue, et ce n’est pas un croqueur non plus. Le Lituanien se retrouve donc au milieu de joueurs en sortie de banc, désireux de lui adresser un maximum de ballon en première intention. Résultat, sa meilleure saison en carrière pour l’instant.

La Lituanie est en fête. Après six saisons dans la Ligue, le potentiel de Jonas Valanciunas est enfin exploité à sa juste valeur. A croire que tous les Européens devront se battre toujours un peu plus que les autres pour accrocher leurs minutes en NBA. Les Raptors sont pour l’instant la meilleure équipe de la Ligue. Si leur bench mob continue à être aussi performante, LeBronto pourrait bien fêter le départ de son pire ennemi à l’Ouest comme il se doit, en rejoignant les Finales NBA.