Le retour du roi : LeBron James est à Cleveland, que le peuple s’agenouille devant sa plus grande star
Le 21 nov. 2018 à 17:29 par Clément Mathieu
Sortez les mouchoirs, préparez vos plus beaux costumes, ce soir le King est de retour au bercail. Après un mois de compétition, l’un des match les plus attendus de la saison est enfin là. L’occasion de se pencher sur le chantier des Cavs et sur le début de saison des Lakers. LeBron James est de retour à Cleveland. Si l’affiche ne fait pas forcément rêver d’un point de vue sportif, on se doute que la dose d’émotion sera elle ALL-TIME. Rendez vous à 2 heures ce soir pour chialer.
LeBron James est l’un des plus grands sportifs de tous les temps, period. Mais il est surtout la plus grande figure de tout l’Ohio. Cette lointaine contrée grisonnante des Etats-Unis a fait du joueur son icône, son symbole et sa plus grande source de fierté. Avant l’arrivé du King à Cleveland, la plupart des Américains ne pouvait sûrement pas placer correctement la ville sur la carte du pays. Mais voilà, la franchise a hérité du plus grand joueur de basket de sa génération et avec lui, a mis fin à une disette de titres historique en 2016. Ce titre est probablement l’un des plus beaux jamais obtenus. Le scénario est digne d’un film Hollywoodien. Mené 3-1 par les Warriors, l’équipe ayant réalisé la meilleure saison régulière de l’histoire, personne ne donne cher de la peau des Cavs. Mais LeBron James n’est pas un joueur comme les autres. Bien aidé par Kyrie Irving (et par un choke monumental de GS), le Chosen One s’arrache pour revenir à 3-3 dans la série, puis finir le boulot à Oakland. His-to-rique !
Ses stats sur les trois derniers matchs n’ont pas de sens : 36,3 points, 9,6 passes, 11,6 rebonds, 3 steals, 3 blocks. Le mec finira les Finales en menant les deux équipes dans toutes les catégories statistiques. Pour ceux en PLS, rangez votre inhalateur et mouillez vous un peu la nuque, ça devrait passer. En même temps, le King devait bien ça à la franchise de Cleveland. Parti comme un escroc en 2010 en direct à la télé. Il avait abandonné le navire et une ville, pour qui il était une des seules source de joie. Les maillots ont été brûlés, les fresques furent arrachées et les fans sont restés traumatisés. Le titre de 2016 a définitivement fermé le chapitre de The Decision et a enfin permis à LeBron James de tenir sa promesse. Néanmoins ces six derniers mois ont dû raviver des souvenirs aux plus anciens supporter des Cavs. Après une saison en montagne russe et un sweep retentissant en Finales, une question est sur toutes les lèvres. L’enfant du pays va-t-il partir une nouvelle fois?
C’est dans une ville aux antipodes de celle de Cleveland que le joueur décide de poursuivre (finir ?) sa carrière. Avant de rejoindre Los Angeles, il n’a pas fait la même erreur qu’en 2010 et a soigné son départ. Sobre, la nouvelle a été annoncé dans un communiqué du site de son agence sportive Klutch Sports. Pas de direct à la télé, pas d’incertitudes autour de sa décision et pas de suspicion de retour potentiel. LeBron James n’en pouvait plus de mener une franchise à lui tout seul. Trop de responsabilités et trop de temps de jeu. Sa fin de carrière peut lui permettre de s’asseoir définitivement au panthéon du basket, autant la préserver. On lui souhaite donc bonne chance pour atteindre les finales avec Brandon Ingram et Lonzo Ball. Faudra pas bégayer quand le gars jouera 48 minutes par match en Playoffs.
Mais du coup après ce départ que reste-t-il des Cavs. Arrêtez de rigoler tout de suite au fond, c’est une question légitime. En tout cas, Tyronn Lue n’est pas resté longtemps, lui. Après avoir repassé les slips sales du King pendant deux ans et demi, le départ de ce dernier a laissé un vide. Pauvre Ty, c’est moins facile de gagner des matchs sans un mec qui tourne en 28-9-9 tous les soirs, hein. Rester la bouche ouverte l’air ahuri ne l’a étonnamment pas aidé à garder son poste plus de six match. Étrange… L’escroquerie du plus mauvais coach champion NBA finie, les Cavs ont définitivement lancé leur saison sous la houlette de Larry Drew. S’il n’a de légende que le prénom, l’intérimaire est néanmoins parfait pour le projet de la franchise : perdre des matchs. Et alors à ce niveau là, tout se passe très très bien. L’équipe est gentiment parti sur les bases d’une saison à potentiellement 70 défaites. Pour l’instant le bilan est de 2-13, et on se doute que ça ne va pas aller en s’arrangeant. Malheureusement les mecs ne vont jouer les Hawks qu’une fois de plus, c’est con, la seule équipe à leur niveau, et encore.
Mais, si on vous dit que pour l’instant, la saison de Cleveland est parfaite, quelle est votre réaction ? Ramassez immédiatement les restes de kebab que vous venez de déglutir sur le tapis et concentrez-vous. Oui vous avez bien lu, la saison de Cleveland est parfaite. L’équipe dispose d’un choix du top 10 protégé dans la prochaine Draft, il n’y aucun intérêt à gagner des matchs étant donné que le roster actuel n’est pas suffisamment bon pour jouer dans le championnat de D2 du Honduras. Notre Gérard national a été écarté de l’équipe ce matin car son profil n’est plus en adéquation avec les objectifs de la franchise. Un vétéran qui veut être compétitif payé 18 millions la saison ? Non merci c’est gentil. La carotte des dirigeants, qui ont affirmé à tous les vieux de l’équipe que les Cavs voulaient rester compétitif, est de taille non négligeable. On vous rappelle que Kevin Love, qui est pour l’instant blessé, a re-signé pour 4 ans cet été, que Georges Colline est payé 19 millions la saison et que Tristan Kardashian touchera la même somme l’année prochaine. Le marché des transferts risque d’être agité dans l’Ohio cet hiver et cet été. Il va falloir que Koby Altman réalise un tour de magie pour ne pas lâcher des tours de draft dans la balance de ces contrats pourris.
Si le mode tank est activé, ce n’est pas pour rien. Au cas où vous n’auriez pas suivi le début de saison NCAA, les deux top prospect annoncés de la Draft 2019 sont ni plus ni moins que R.J. Barrett et Zion Williamson. Si vous habitez dans une caverne depuis un an, et que vous avez l’estomac bien accroché, on vous conseille fortement de mater quelques highlights des deux freaks. Le premier dispose d’une palette offensive déjà au level NBA et a mené le Canada au titre des championnat du monde des U19 l’année dernière. Le second est un savant mélange entre un buffle protéiné et le marsupilami. Le mec a 1m20 de détente sèche en pesant 130 kilos, normal. En tout cas, il y a là deux joueurs qui peuvent apporter à une franchise tout de suite. Si Cleveland obtient un des deux premiers choix, ils pourront définitivement se tourner vers l’avenir plus sereinement.
Du côté de LeBron James, le retour à la maison sera chargé d’émotions. On imagine mal les fans de la franchise lui réserver un accueil du même calibre qu’en 2010. Cette fois-ci, le King devrait avoir droit à une ovation historique et un court métrage hommage. Les handshakes avec ses anciens coéquipiers vont pleuvoir de partout, et Tyronn Lue sera sûrement au premier rang avec un bon gros paquet de kleenex. Le début de saison des Lakers est correct sans plus. L’équipe est huitième à l’Ouest avec un bilan de 9 victoires pour 7 défaites mais est sur une bonne phase. Le King est meilleur marqueur de la NBA et a déjà visité une ex il y a trois jours. Résultat : 51 points à Miami, des paniers sur la tête de tout le monde. Il y a des chances que la performance de ce soir soit du même acabit. Le joueur ne semble pas vieillir comme un simple mortel, à presque 34 ans, le temps ne semble pas avoir d’emprise sur lui.
LeBron James retourne à Cleveland comme un daron qui aurait laissé sa maison à ses enfants turbulents, juste suffisamment de temps, pour la retrouver cramée. Que les amateurs de crises de pyromanie soit prêt, la Quickens Loans Arena sera en feu ce soir à 2 heures du matin pour une rencontre qui restera dans les annales de la franchise, et celle des fans des Cavs.