Les Grizzlies continuent d’étonner et se farcissent les Sixers : Mike Conley, Marc Gasol, le cœur, les couilles, vraie recette

Le 11 nov. 2018 à 05:23 par Giovanni Marriette

Mike Conley

Certaines choses changent, d’autres non, et dans cette deuxième case se trouvent les Grizzlies de Memphis. Oublié l’immonde coup d’arrêt de la saison dernière – ça arrive à tout le monde hein – que voilà déjà les Oursons repartis dans le genre de batailles qu’ils affectionnent tout particulièrement. Les guerres de tranchées, les duels dans la boue, mais aussi du vrai basket, tout ce qu’il faut pour (re)devenir le poil à gratter de la Conférence Ouest.

Ce sont des Sixers en back-to-back après un énorme match la veille face à Charlotte qui débarquaient cette nuit dans le bouillant FedEx Forum. Des Sixers – surtout – encore tout émoustillés par l’annonce de l’arrivée de Jimmy Butler, et qui avaient donc du faire des adieux probablement très émouvants à Dario Saric et Robert Mascotte Covington. C’était évidemment le bon soir pour les jouer, et – évidemment encore – les vieux loups de mer de Memphis ne se sont pas fait prier. Peu nombreux sont ceux qui croyaient en cette équipe il y a encore trois semaines, mais force est de constater que la plupart d’entre eux sont aujourd’hui en train de revoir leurs plans. Doit-on redire une nouvelle fois que lorsque Marc Gasol et Mike Conley font une saison pleine les Grizzous n’ont que rarement été bien en dessous des 50 wins ? Doit-on rappeler qu’à défaut d’être pimpé le recrutement estival fut plein d’intelligence et de bon sens ? Car ce soir, plus que la fatigue des Sixers, c’est bien l’esprit ourson qui a résonné dans le Tennessee et dans les états environnants (Arkansas, Missouri, Kentucky, Virginie, Carolines, Géorgie, Alabama et Mississippi, pour les demandeurs).

Un Marc Gasol en mission sur Joel Embiid, ce dernier dépassé par la roublardise de l’un des seuls pivots de la Ligue encore capable de lui faire la chanson. Un Mike Conley au niveau attendu en défense et surtout en attaque, un Kyle Anderson tellement utile, un Garrett Temple qui s’inscrit de plus en plus comme le coéquipier parfait et auteur d’un dernier quart de daron pour mettre les siens dans le sens de la win… bref un ensemble homogène, discret et efficace, à des années lumières d’un roster des Sixers peut-être plus talentueux mais également un milliard de fois moins discipliné. Des ballons perdus par dizaines, toujours du mal à installer quoique ce soit en attaque autre que de l’iso pour Ben Simmons et Joel Embiid ou alors de la recherche de catch and shoot pour J.J. Redick, et globalement l’impression d’un manque de fonds de jeu, toujours, dont on ne sait pas vraiment si l’arrivée de Jimmy Butler pourra y faire quelque chose. Le moment de latence du au trade en cours aura en tout cas permis de voir un peu les jeunes Korkmaz et Bolden et encore un peu plus Landry Shamet (1/11 du parking, ça valait le coup) du côté de Philly, mais c’est donc la performance collective des Grizzlies que l’on retiendra ce soir. Des patrons au rendez-vous, des jeunes au niveau, des lieutenants qui mériteraient une promotion et toujours cet état d’esprit rendant hommage aux créateurs du Grit and Grind à Memphis. Car si les Tony Allen ou Zach Randolph ne sont plus dans les parages, on sent encore dans l’atmosphère de Memphis que chaque joueur qui s’y aventurera le fera en connaissance de cause. On disait en intro qu’il y a des choses qui ne changeaient pas ? Ça, ça ne change pas.

Victoire en prolongation des Grizzlies, 112-106, et l’objectif d’enchaîner dès lundi soir face au Jazz, alors que les Sixers présenteront leur nouveau visage pour la première fois à Miami. D’un côté un groupe taiseux mais solide, de l’autre un squad talentueux et bruyant, deux façons de voir la NBA et de gagner des matchs. Mais ce soir, c’est l’expérience et la sagesse qui l’ont emporté.

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