Le début de saison en trompe-l’oeil de Jabari Parker : des stats correctes mais un impact très crade

Le 09 nov. 2018 à 11:46 par Clément Hénot

Jabari Parker Bulls
Source : YouTube

Les Bulls ont beaucoup galéré en ce début de saison malgré les performances statistiques très propres de Zach LaVine, même si les absences de Kris Dunn, Lauri Markkanen et dans une plus moindre mesure Bobby Portis n’aident pas. Mais s’il y en a un qui déçoit particulièrement depuis son arrivée dans l’Illinois, c’est bien Jabari Parker. Retour sur une entame très chelou du presque frère de Tony.

Si, statistiquement, l’ancien pensionnaire des Bucks réalise, pour quelqu’un qui a vu  les ligaments croisés de son genou gauche le trahir deux fois, une saison correcte (sans pour autant être exceptionnelle) avec 14.8 points à 45.6% dont 28.2% à 3 points, 6.8 rebonds et 1.9 passe décisive par match, tout est à revoir dans les autres compartiments du jeu. A commencer par son arrivée à Chicago : signé pour 40 millions sur 2 ans (la deuxième année est une team option) il est arrivé avec de nombreux kilos en trop, allant jusqu’à peser 115 kilos avant le début de la saison, pas idéal quand tu dois prouver ta valeur très vite sous peine de se voir relégué au bout du banc. Jabari Parker n’était déjà pas titulaire dans l’estime de son coach Fred Hoiberg, mais suite à la blessure de Bobby Portis pour 4 à 6 semaines, l’ancien Blue Devil de Duke a tardé à être plébiscité pour occuper un poste dans le 5. Avant de démarrer les matchs, il a fait ses stats avec la second unit, le poste étant initialement donné au rookie Chandler Hutchison, malheureusement encore un peu tendre pour peser directement en NBA.

Lourd sur le terrain, il peut aussi l’être dans ses déclarations. Alors qu’il venait d’arriver à Chicago, l’ailier est censé s’acclimater à sa nouvelle équipe et faire bonne impression auprès du front-office. Au lieu de ça, le mec se pointe en roue libre dès sa première interview et balance des déclarations à faire tomber les bras de n’importe quel chicagoan lorsqu’il lui est demandé s’il peut être un aussi bon défenseur que scoreur.

“Franchement je ne sais pas… Je m’appuie juste sur mes forces, regardez tout le monde aujourd’hui : il ne paient pas les joueurs pour défendre. Je ne dis pas que je ne vais pas défendre, mais me dire que c’est une faiblesse revient à dire que c’est une faiblesse pour beaucoup. J’ai scoré des vingtaines et trentaines de points sur des gars qui disent qu’ils défendent. […] Certains gars ont des moyennes élevées au scoring et peu importe ce que vous faites, ils atteindront toujours ces moyennes. Aujourd’hui, les joueurs sont payés pour scorer…”

Si, en voyant les scores cette saison ainsi que les moyennes globales de points et de possessions par match augmenter de façon conséquente, on se dit que l’ancien Buck n’a pas forcément tort, arriver avec une telle déclaration dans sa nouvelle team n’est pas forcément l’entrée en matière espérée par tout le staff technique des Bulls. Pareil, au sortir d’une défaite face aux Warriors après avoir encaissé 149 points, lorsqu’un journaliste demande à Parker ce qui a mal tourné en défense, la réponse est laconique et sans appel.

“Ils ont marqué plus de points que nous.”

Merci Captain Obvious ! En plus, cette mentalité est déjà extrêmement présente sur le parquet, ou le joueur semble extrêmement prévisible, jouant de façon très personnelle et n’hésitant pas à engueuler son rookie Wendell Carter Jr. qui n’arrive pas à réceptionner sa passe, pourtant merdique à souhait.

Jabari Parker Lob To Wendell Carter Jr pic.twitter.com/cM5pQMhLFt

— Gustavo Vega (@iamvega1982) 8 novembre 2018

Son absence de défense porte énormément préjudice à ses coéquipiers qui, à sa décharge ne sont pas forcément tous des foudres de guerre non plus. Par exemple, son immobilité sur une attaque de Jrue Holiday à New Orleans a failli donner une attaque à Tony Allen.

“They don’t pay players to play defense”- Jabari Parker pic.twitter.com/tlSOtwjKfG

— The Sports Quotient (@SportsQuotient) 8 novembre 2018

Mais le pire, c’est lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il était prêt à accepter n’importe quel rôle dans l’équipe, il est allé droit au but.

“Sans commentaire.”

Même si à la suite d’un autre match, il a fini par être plus loquace.

“Ce serait un ajustement énorme pour moi. Mais j’essaye de m’adapter et de ne pas me laisser déborder par mes émotions. J’imagine qu’il y’a une raison donc je fais de mon mieux.”

A la fois lucide et borné, Jabari Parker ferait quand même bien d’y mettre du sien, tant sur le terrain qu’en dehors, s’il ne veut pas voir son option d’équipe à 20 millions de dollars partir en fumée.

Jabari Parker revient de loin et a le mérite d’encore exister dans une NBA de plus en plus offensive, mais son manque d’envie non dissimulé en défense couplé à un état d’esprit loin d’être irréprochable ne sont pas compatibles avec les exigences du haut niveau. Surtout après s’être dégommé deux fois le genou, surtout en étant payé 20 patates par saison, et surtout quand le talent offensif semble ne plus répondre. On se réveille Jabari !