La story d’Élie – Episode #2 : l’aventure est lancée, petit Okobo deviendra grand

Le 04 nov. 2018 à 18:37 par Aymeric Saint-Leger

Elie Okobo
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Oh my, here we are. Dans le dictionnaire, à côté du terme “ascension fulgurante”, vous trouverez une photo d’Élie Okobo. Le gamin de Bordeaux, passé à la postérité à la mène avec l’Élan Béarnais, a fait le grand saut le 22 juin 2018, où il a été sélectionné par les Suns à la 31ème position de la Draft. Du talent plein les doigts, des rêves de gosse plein la tête, le jeune frenchie débarque aux States avec l’insouciance de la jeunesse. De quoi lui dédier une rubrique bimensuelle afin de suivre son évolution lors de son année rookie dans la Grande Ligue. C’est parti mon Élie, deuxième épisode pour l’entrée dans le grand bain.

# RETOUR SUR SES DERNIÈRES PERFORMANCES

  • 22 octobre @ Golden State Warriors (défaite 123 à 103) : DNP
  • 24 octobre vs Los Angeles Lakers (défaite 131 à 113) : DNP
  • 27 octobre @ Memphis Grizzlies (défaite 117 à 96) : 18 minutes de jeu, 12 points (à 4/9 au tir dont 2/5 du parking, 2/2 aux lancers francs), 2 assists, 5 fautes, 1 balle perdue
  • 28 octobre @ Oklahoma City Thunder (défaite 117 à 110) : 32 minutes de jeu, 18 points (à 5/9 au tir dont 3/6 du parking, 5/6 aux lancers francs), 7 assists, 5 rebonds, 5 fautes, 3 balles perdues
  • 30 octobre vs San Antonio Spurs (défaite 120 à 90) : 28 minutes de jeu, 8 points (à 3/9 au tir dont 0/2 du parking, 2/2 aux lancers francs, 5 assists, 4 rebonds, 1 interception, 3 fautes, 2 balles perdues
  • 2 novembre vs Toronto Raptors (défaite 107 à 98) : 16 minutes de jeu, 4 points à 3/9 au tir dont 0/2 du parking), 2 assists, 1 rebond, 2 fautes, 2 balles perdues

Statistiques sur la saison : 6 rencontres disputées (1 fois titulaire), 17,3 minutes de jeu, 7,3 points (à 40,2% au tir dont 29,4% du parking, 90% aux lancers francs), 2,8 assists, 1,7 rebond, 0,2 interception, 2,8 fautes, 1,5 balle perdue

Les débuts d’Élie Okobo ont été compliqués en NBA, rien de plus normal pour un rookie. Après avoir joué seulement huit minutes lors du probant succès contre les Mavs, et quatre contre les Nuggets, le frenchie a été benché par Igor Kokoskov pendant deux rencontres. Il n’aura pas eu la chance de se tenir en face de Stephen Curry ou LeBron James. Difficile d’être régulier tous les soirs en arrivant dans la Ligue. Des bas, il y en a, mais il y a également des hauts. Et ceux-ci sont arrivés assez rapidement.

Le FedExForum a été le théâtre du début de l’éclosion de Swaggy E au plus haut niveau. Il a fait la démonstration de son talent Éliedent, en seulement 18 minutes contre les Grizzlies. La bonne phase ne s’arrête pas là pour Okobo, bien au contraire. Ses actuels records en carrière, il les a posés lors de son match référence en NBA, contre le Thunder. Impressionnée au début de se retrouver face au Brodie, il s’est lâché par la suite, devant suppléer Isaiah Canaan, sorti sur blessure à la cheville gauche. Il a envoyé du lourd, avec une belle adresse au tir, un régal pour les papilles et les pupilles. Le jeune cactus est déjà bien piquant, mais il garde la tête froide en interview d’après-match.

“J’ai essayé d’aider mes coéquipiers du mieux que je pouvais. J’ai essayé d’être vraiment agressif et de faire ce que je peux faire sur le terrain.”

Le bordelais a vécu une rencontre particulière contre les Spurs. Canaan blessé, Okobo performant, le voilà titulaire pour la première fois de sa jeune carrière. S’il a légèrement galéré en termes d’adresse, il a quand même tenu la baraque et noirci la feuille. Malgré tout, Élie reste un rookie avec moins de dix matchs en NBA au compteur, dur d’assumer tant de responsabilités si tôt. C’est logiquement qu’il retrouve sa place de back-up contre Toronto, avec encore une fois une performance assez mitigée. Des hauts, des bas, de bons matchs, d’autres plus difficiles, c’est l’apprentissage du jeu qu’un rookie doit expérimenter. Et sans chauvinisme exacerbé, on peut déclarer qu’il s’en sort plutôt bien.

# OKOBO, UN JEUNE ADULTE QUI S’ADAPTE BIEN À SA NOUVELLE VIE

Le 23 octobre, Élie était en repos, après avoir regardé ses coéquipiers de faire cuisiner par le Chef Curry et ses commis. Ce jour tout particulier a marqué l’anniversaire du frenchie, né en 1997. 21 ans, ça y est, la majorité internationale est atteinte, et quel plus beau cadeau que d’évoluer aux côtés des meilleurs joueurs de la planète orange.


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2️⃣1️⃣🎂 Thanks Y’all 🙏🏽

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Les festivités passées, c’est retour au boulot pour Élie et l’ensemble des Suns. Parce que du taf, il y en a sur la planche pour Igor Kokoskov. Prometteuse sur le papier, la franchise de l’Arizona vit un début de saison compliqué, avec un bilan assez douteux d’une petite victoire pour sept défaites. Alors certes, Devin Booker a été blessé, Tyson Chandler est un fossile qui vient de se faire couper, il y a de nombreux rookies dans l’effectif, les circonstances ne sont pas les meilleures. Mais l’ambiance paraît bonne dans l’ensemble du groupe, notamment chez les jeunes. Time to Rise est le motto de Phoenix, et cela passe par le développement d’Ayton, de Bridges, de Josh Jackson, et de Mr Okobo. Ces deux derniers ont d’ailleurs été réunis à l’occasion d’Halloween (enfin, plutôt Halloloose en ce moment), pour se prêter à un petit exercice sympa, un test culinaire que JJ a parfois eu du mal à encaisser.

French treats with @ElieOkobo_0! 🇫🇷pic.twitter.com/2VDhTx3gM5

— Phoenix Suns (@Suns) 31 octobre 2018

L’anglais est parfaitement maîtrisé, la communication est nickel, Élie est comme un poisson dans l’eau dans l’Arizona, donc plutôt comme un cactus dans le désert. La marge de progression est là, l’assurance viendra avec le temps, les axes de travail sont nombreux pour Swaggy E. Des lacunes ? S’il y en a, elles ne sont pas aussi criantes que la défense de James Harden ou l’adresse d’Aron Baynes du parking. Bien sûr, l’homme à la papatte gauche soyeuse est encore frêle, et va devoir prendre de la masse, notamment pour pouvoir progresser en défense. Déjà correct, son niveau défensif peut s’améliorer, et il pourrait à terme devenir un sérieux client, en mode pitbull hyperactif (#PatBeverley). Pour l’instant, les fautes sont un peu le péché mignon de l’ancien Palois. 2,5 par opposition, c’est beaucoup. Cela pourrait devenir inquiétant, lorsque l’on voit qu’en moins de 20 minutes, il a pris 5 fautes contre les Grizzlies (Ian Mahinmi style). C’est le métier qui rentre. Offensivement, c’est déjà fort bon. L’adresse est moyenne, 40% et 29% de loin, ce n’est pas incroyable, mais pour un rookie, cela reste acceptable. Le sens du jeu, l’organisation, la vista il l’a en lui, tout comme le talent de shooteur. Une des pistes de progression est forcément la régularité. Élie Okobo a pour l’instant un profil streaky, il doit tendre vers un haut niveau de performance tous les soirs. Le nombre de ballons perdus semble conséquent (1,5 par rencontre), mais sur 17 minutes de moyenne, ce n’est pas énorme pour un meneur de jeu. Pour un joueur qui n’a même pas un mois d’expérience dans la Grande Ligue, c’est plus que correct comme entrée dans le grand bain. Coach Kokoskov semble heureux de lui, on a hâte de voir la suite, et l’évolution d’Okobo vers un éventuel poste de titulaire en cours de saison. Tout vient à point à qui sait attendre, il faut continuer à travailler, à établir de solides performances régulièrement, afin de s’installer de manière durable dans le prometteur collectif des Suns.

# LE PROGRAMME DE SWAGGY E

Deux prochaines semaines :

  • 5 novembre vs Memphis Grizzlies
  • 7 novembre vs Brooklyn Nets
  • 9 novembre vs Boston Celtics
  • 11 novembre @ New Orleans Pelicans
  • 13 novembre @ Oklahoma City Thunder
  • 15 novembre vs San Antonio Spurs

Les prochaines rencontres qui attendent notre Élie national s’annoncent déterminantes pour lancer la saison des Suns. Il y a des victoires à décrocher à domicile contre Memphis et Brooklyn, afin de lancer une bonne dynamique avant de passer à une belle série de quatre rencontres contre des équipes très sérieuses (si tant est qu’OKC puisse être considéré comme sérieux, à vous de juger). Okobo va se mesurer à des cadors lors des deux prochaines semaines. Il va croiser la route d’un Mike Conley finalement retrouvé, et de son remplaçant en bonne forme dernièrement, Shelvin Mack. Il lui faudra jouer des coudes avec les jeunes des Nets, D’Angelo Russell et Spencer Dinwiddie. Swaggy E aura la joie de goûter à la sauce Celtics pour la première fois, composée de Kyrie Irving et Terry Rozier, saupoudrée d’une pincée de Marcus Smart. Sacré test, alors que la match-up ne sera pas forcément bien plus simple deux jours plus tard face à Jrue Holiday et Elfrid Payton, si ce dernier est remis de sa blessure à la cheville. Il retournera ensuite à la Chesapeake Arena, où il a planté son solide 18-5-7, nous verrons s’il continue à mettre la misère à Westbrook et consorts. Enfin, il faudra se frotter aux Spurs, donc à Patrick Mills, Bryn Forbes, et éventuellement DeMar DeRozan… Brrrr, ça fait froid dans le dos. Il se pourrait que l’ancien de Pau aie quelques difficultés face à des grands noms de la Ligue. Mais le gamin prend de la confiance, et croque le début de cette aventure à pleines dents. Pas de futur, de subjonctif ou quoi que ce soit, c’est maintenant, au gérondif que le Girond gère les choses, il pourrait se voir responsabilisé plus régulièrement, pourquoi pas au poste de titulaire par intermittence. On ne demande pas mieux.

On continue à observer la belle histoire qui s’annonce pour Mr Okobo, et le grand kiff qu’est une saison rookie d’un frenchie en NBA. Rendez-vous le dimanche 18 novembre pour le troisième volet de la story d’Élie.

Source texte : AZCentral, Twitter/@Suns