Preview des Pacers 2018-19 : faire durer l’effet de surprise jusqu’à ce que ça n’en soit plus une

Le 05 oct. 2018 à 14:48 par Benoît Carlier

Pacers oladipo
Source image : NBA league pass

Passés à quelques minutes, à quelques points ou à deux doigts de tomber les futurs finalistes lors du premier tour des Playoffs, les Pacers étaient la grosse cote de cette saison 2017-18. Après un trade censé les plomber, c’est tout le contraire qui s’est produit. Domantas Sabonis et surtout un Victor Oladipo en mode All-Star sont parvenus à faire oublier Paul George en quelques mois dans l’Indiana. Résultat, une belle cinquième place à l’Est et la naissance de nombreux espoirs pour la suite.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Tyreke Evans, Doug McDermott, Kyle O’Quinn, Aaron Holiday, Alize ‘Lolita’ Johnson, Omari Johnson, Elijah Stewart, C.J. Wilcox (two-way contract).
  • Ils prolongent : Nate McMillan.
  • Ils sont partis : Lance Stephenson, Glenn Robinson III, Trevor Booker, Al Jefferson, Alex Poythress, Joe Young.

Sortez vos mouchoirs, le public d’Indianapolis a perdu l’un de ses chouchous durant l’été. Et si la non prolongation de Lance Stephenson est largement compensée par l’arrivée de Tyreke Evans de retour à son niveau d’antan sur le plan sportif, il sera difficile de remplacer Sir Lancelot dans le vestiaire ou dans le WTF game. Toujours présent pour délacer les chaussures de ses adversaires ou pour souffler dans l’oreille de son nouveau coéquipier à Los Angeles, Born Ready représentait un peu l’âme de cette équipe. Dans la colonne des départs, on note aussi les noms de GR3 et Al Jefferson, le premier étant remplacé par Doug McDermott pour faire cramer le parking tandis que le second ira découvrir les spécialités chinoises, libérant une sacrée place dans les vestiaires pour permettre à Kyle O’Quinn de prendre ses aises et de bien étaler ses affaires (on imagine qu’entretenir une telle barbe nécessite pas mal d’accessoires).

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Darren Collison, Cory Joseph, Aaron Holiday.
  • Arrières : Victor Oladipo, Tyreke Evans, Elijah Stewart.
  • Ailiers : Bojan Bogdanovic, Doug McDermott.
  • Ailiers-forts : Thaddeus Young, Domantas Sabonis, T.J. Leaf, Alize Johnson.
  • Pivots : Myles Turner, Kyle O’Quinn, Ike Anigbogu.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Peu de changements majeurs dans l’effectif cet été et donc un starting five qui ne devrait pas bouger. A la demande des joueurs, Indy joue la carte de la continuité et les rotations de Nate McMillan devrait rester sensiblement les mêmes cette saison. A la mène, Darren et Cory devraient se répartir les minutes à part égale tandis que Tyreke Evans devrait être vus régulièrement en compagnie de Totor sur le parquet pour diversifier les options et aider au playmaking. A l’aile, les snipers se donneront le relais tandis que le fils d’Arvydas pourra dépanner dans le cinq majeur en cas de blessure aux postes 4 et 5. Un poste de pivot évidemment réservé à Myles Turner qui a annoncé du sale pour sa quatrième saison chez les pros.

Question de la saison : peuvent-ils faire aussi bien qu’en 2018 ?

La réponse est simple : oui. En jouant la carte de la continuité, les Pacers vont pouvoir entamer leur saison tambours battants avec un cinq majeur intégralement reconduit qui devrait donc faire des ravages face aux équipes encore en rodage. De plus, Nate McMillan a prouvé l’année dernière qu’il savait impliquer son banc pour que tout le monde marche dans le même sens. Le genre d’état d’esprit irréprochable qui fait gagner des matchs lorsque l’hiver pointe le bout de son nez et que les premiers signes de fatigue apparaissent. Enfin, si le trio de tête formé par les Raptors, les Celtics et les Sixers semble au moins aussi fort que l’année dernière, la rumeur raconte que les Cavaliers ont perdu un basketteur plutôt doué durant la free agency ce qui laisse potentiellement une quatrième place aux fermiers de l’Indiana ainsi qu’une belle opportunité de passer le premier tour des Playoffs. De toute façon, on a promis à Victor Oladipo qu’on le prendrait au sérieux désormais.

Candidat sérieux au transfert : Thaddeus Young

Thaddeus Young

Tenté d’abandonner le navire pour aller chercher un dernier multi-year contract cet été, le vétéran a finalement décidé d’activer sa player option d’une valeur de 13 millions de dollars pour tenter de récupérer plus de thunes dans un an. Mais les dirigeants des Pacers ont vu les hésitations de leur ailier-fort de 30 ans et pourraient être tentés de l’inclure dans un trade pour laisser la place à Domantas Sabonis si une belle offre est placée sur les bureaux du GM.

Candidat sérieux pour la surprise : tout le monde Myles Turner

Myles Turner

Epatants la saison dernière, ce sont les Pacers dans leur ensemble qui nous ont surpris, nous faisant jurer de compter sur eux cette année. Du coup, on va croire aux déclarations estivales du Texan en misant une petite piécette sur l’explosion de Myles Turner en 2019. Annoncé comme un candidat au MIP l’an dernier, il avait déçu avec des statistiques légèrement en retrait par rapport à sa saison sophomore. Cette fois, le pivot a bien l’intention de tout arracher avec un spot au All-Star Game dans le viseur. Il paraît qu’une place s’est libérée parmi le frontcourt à l’Est et elle pourrait bien être pour ce poste 5 au profil moderne.

Meilleur et pire scénario possible

  • Les Pacers commencent la saison comme ils ont terminé les Playoffs, à 1000 à l’heure et en surprenant tout le monde. Le jeu rapide et collectif du successeur de Frank Vogel fait des merveilles et Indianapolis joue les tous premiers rôles à l’Est au point de truster la première place de la Conférence à Noël. Comme prévu et annoncé, Myles Turner explose et s’invite à Charlotte au mois de février alors que les Hoosiers terminent finalement sur la troisième marche du podium dans la moitié Est du pays. Confrontés aux Wizards au premier tour, ils vont faire rêver tout un état en faisant imploser Jean Mur et ses potes. Au tour suivant, ce sont des Sixers encore un peu jeunes qui sont renvoyés à leurs études. Malheureusement, les Celtics au complet sont trop forts pour Vicky and co. qui rendent les armes avec les honneurs, en sept manches. Le message est bien passé, il faudra toujours compter sur les Pacers.
  • L’absence de Lance Stephenson se fait immédiatement ressentir dans le vestiaire. Sans clown pour faire redescendre la pression, une petite guerre des égos se met en place. Cory Joseph ne supporte plus son rôle de back-up à la mène alors que Tyreke Evans et Victor Oladipo se marchent dessus. Cerise sur le gâteau, Myles Turner se fait un genou avant la Saint-Sylvestre et c’est tout le collectif qui flanche en même temps. Les Pacers accrochent les Playoffs in extremis mais ne peuvent rien contre Boston, vainqueur en cinq matchs. Finalement, l’équipe d’Indianapolis que l’on s’attendait à voir en 2018 a eu un an de retard.

Pronostic de la rédaction : 47 victoires – 35 défaites

Une petite victoire de moins que la saison dernière, juste pour prévenir les hommes de Nate McMillan qu’ils seront plus attendus que lors de la campagne précédente et qu’ils n’auront plus l’effet de surprise pour taper des gros un peu trop confiants. La Bankers Life Fieldhouse sera un déplacement entouré dans le calendrier de leurs adversaires et Totor va devoir faire encore plus fort pour continuer à faire rêver les Amish.

Tout le monde a retenu la leçon de 2018, les Pacers font partie des gros de la Conférence Est, avec ou sans Paul George. A Totor de nous montrer jusqu’où ils peuvent aller, car lui seul le sait.