Preview des Spurs 2018-19 : rangez les mouchoirs, c’est l’heure de tourner une vraie page

Le 04 oct. 2018 à 13:34 par Bastien Fontanieu

Spurs parker ginobili
Source image : NBA League Pass

Suite à une saison extrêmement mouvementée, on pensait que les Spurs allaient nous faire une Spurs, c’est-à-dire vivre un été paisible, sans rebondissements. Raté, la franchise de San Antonio a été chamboulée une bonne fois pour toutes, abordant la saison qui arrive avec autant d’excitation que d’incertitudes. On fait le point.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : DeMar DeRozan, Jakob Poeltl, Dante Cunningham, Quincy Pondexter, Marco Belinelli, Lonnie Walker, Chimezie Metu
  • Ils ont prolongé : Rudy Gay, Bryn Forbes, Rudy Gay, Dejounte Murray
  • Ils sont partis : Kawhi Leonard, Tony Parker, Manu Ginobili, Kyle Anderson, Brandon Paul

Attention les yeux, ça pique ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup de mouvements en l’espace de trois mois dans le vestiaire de Gregg Popovich, l’entraîneur légendaire devant dire au revoir à ses deux leaders vocaux, Tony et Manu. Déjà que c’est assez émouvant en soit, le duo est parti après le transfert de Kawhi, qui ne pouvait respirer une seconde de plus dans le Texas. Cependant, en retour, le management de San Antonio a opté pour un recrutement intelligent et plein de sens, ajoutant des touches expérimentées et des jeunes athlètes histoire de rester compétitif. C’est donc Belinelli qui reviendra planter des banderilles après quelques années hors du AT&T Center, accompagné par Pondexter et Cunningham, qui connaissent assez bien la Ligue. Lonnie Walker sera le nouveau projet secret à la Spurs sur plusieurs années, en attendant de voir ce que donnent les jeunes avec de la marge de progression : Poeltl récupéré, Murray et Bertans conservés. Un joli mix, mine de rien, quand on voit les noms figurant dans la case départ.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Dejounte Murray, Patty Mills, Derrick White
  • Arrières : DeMar DeRozan, Marco Belinelli, Bryn Forbes, Lonnie Walker
  • Ailiers : Rudy Gay, Quincy Pondexter
  • Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Davis Bertans, Dante Cunningham
  • Pivots : Pau Gasol, Jakob Poeltl, Chimezie Metu

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

C’est grand, c’est polyvalent, mais ça joue comment ? On en parlera davantage ci-dessous. Les Spurs peuvent tout de même aborder la saison à venir avec une certitude, tous les postes sont doublés et des surprises peuvent émerger de cet effectif. S’il y a un manque cruel de profondeur sur les ailes avec les départs de Leonard et Danny Green, la franchise de San Antonio est à une révélation près de se retrouver avec un de ses vestiaires les plus complets de ces trois dernières années. Il faudra donc voir, avant tout, comment Gregg Popovich articule son cinq majeur, certaines oppositions imposant certaines rotations. Pau Gasol dans le cinq ? Face à des baobabs, oui, face à des plus petits, non. L’Espagnol décalera sur le banc et laissera place à un quintet plus mobile et athlétique, permettant à LaMarcus Aldridge de faire ses dégâts en bas. On remarquera tout de même qu’au rebond, les Spurs pourraient potentiellement devenir insupportables, entre Murray, DeRozan, Gay, LMA et Gasol qui sont de généreux aspirateurs, sans parler des Cunningham, Poeltl, White et Pondexter qui savent eux aussi jouer des coudes quand il le faut.

Question de la saison : comment organiser un nouveau jeu ?

Première impression venant de nombreux observateurs, en voyant DeMar DeRozan débarquer à San Antonio : on est en 2004 ou comment ça se passe ? Entre l’ex-Raptor et LaMarcus, les Spurs possèdent deux monstres du tir… à mi-distance, ce qui va imposer de grosses réflexions dans le staff de Gregg Popovich. Au sein d’une Ligue où le tir à trois-points est roi, les hommes en noir et blanc ne sont pas en manque de snipers mais ils ont clairement moins d’armes létales que par le passé, surtout dans leur potentiel cinq majeur. Murray avec davantage de responsabilités balle en main ? Pick d’Aldridge pour DeRozan ? Ou balle au poste pour les deux garçons, spécialistes de l’isolation ? Le mouvement de balle restera roi dans ce coin du Texas, mais Pop va devoir montrer tout son génie en trouvant le bon équilibre au sein de son effectif. Répartition des shoots, rythme de jeu, le coach a déjà laisser sous-entendre qu’il faudra courir comme jamais auparavant afin de suivre les grandes enjambées de Dejounte, mais sur demi-terrain les jumelles seront de sortie. Et alors dans le money-time, luxe et interrogation à la fois, à qui donner la balle ? La logique dit l’homme à la main chaude, mais pas sûr que ce soit aussi aisé que cela.

Candidat sérieux au transfert : Patty Mills

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Maintenant que Danny Green est parti, c’est bien Patty qui pourrait trinquer et ainsi laisser le maillot noir et blanc de côté. De base, on a plutôt envie de sourire, car les Spurs réalisent environ un transfert de mi-saison par décennie, mais en gagnant plus de 10 millions la saison derrière un garçon comme Dejounte Murray, l’Australien pourrait trinquer dans les mois à venir. Cela passera notamment par l’évolution d’un copain dont on parle juste en-dessous, une concurrence à laquelle Mills ne s’attendait pas forcément et lui jouerait potentiellement des tours. Le mate reste une assurance en remplaçant, il faudra cependant assurer toute la saison sous peine de donner bien des raisons au management de l’envoyer bombarder ailleurs.

Candidat sérieux pour la surprise : Derrick White

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Chaque année, les Spurs réservent une surprise qui a pu passer par la Summer League et le circuit habituel tenu par Popovich. Nouveau client ? Derrick White, meneur serein et bon créateur, qui rentre davantage dans le moule des slashers agressifs que celui des snipers longue-distance. Tireur capable, Dédé Blanco attire les louanges de son entraîneur et il ne serait pas étonnant de le voir concurrencer Patty Mills sur le poste de remplaçant derrière Murray. Pour peu qu’une malencontreuse blessure tombe sur la franchise et qu’il soit mis en avant, White pourrait séduire un paquet de spectateurs qui cherchent un nouveau talent incognito à San Antonio.

Meilleur et pire scénario possible

  • Et merde, encore raté. Encore une est-ce la fin des Spurs qui passe à la trappe, à cause du génie tactique de Popovich et la solidité de la culture locale. Non seulement ça défend encore mieux à San Antonio, mais en plus ça trouve de nouveaux spots inimaginables en attaque. DeRozan passe un level sous son nouvel entraîneur, Aldridge fait du Aldridge, Murray séduit de plus en plus, et le banc garde son impact malgré le départ de Ginobili. Résultat des courses ? Alors qu’on mettait les Spurs en-dessous des contenders, la team noir et blanche finit sur le podium de l’Ouest et a de la marge de progression chez ses jeunes. Certes, l’élimination en demi-finale de conférence est frustrante, mais un an après la violence de la saison 2017-18 et avec un quintet Walker-Dejounte-Poeltl-Bertans-White à développer, les fans de San Antonio versent les premières larmes de bonheur. 2013 était un cauchemar, 2014 un triomphe. 2018 était insupportable, quid de 2019 ?
  • C’en est trop. C’en est trop pour Pop, qui se fait décidément vieux et subit le poids d’une année trop mouvementée. Les Spurs n’y arrivent pas dans leur nouveau jeu, l’enthousiasme est pourtant là mais les piliers de l’équipe se marchent dessus. DeRozan ne peut pas changer son jeu, Aldridge perd son statut alors qu’il s’épanouissait en tant que patron de l’équipe, San Antonio reste une équipe compétitive, mais dans quel but ? Une qualification ric-rac en Playoffs, une sortie évidente au premier tour, Popovich décide de quitter la franchise et c’est un point d’exclamation violentissime qui s’abat sur les Spurs après 18 mois de douleur. Quitte à bien faire les choses, Kawhi Leonard est MVP de la saison chez les Raptors, lui qui a notamment assassiné son ancienne franchise à deux reprises pendant la régulière. L’ère du beau jeu n’est plus, place à quelques années de flou total.

Pronostic de la rédaction : 48 victoires – 34 défaites

Les Playoffs sans les Spurs, c’est comme un hamburger sans viande, ça n’a pas de sens. La clique de San Antonio fera donc partie des 8 meilleures équipes de l’Ouest, mais à quoi bon ? Sacré année de transition prévue dans le Texas, on se bouffe les doigts en espérant que l’identité de la franchise perdurera.