Preview des Wizards 2018-19 : autant de talent que de fils qui peuvent se toucher, ça promet une sacrée saison

Le 03 oct. 2018 à 14:39 par Giovanni Marriette

John Wall
Source image : NBA League Pass

Après une saison 2016-17 réussie et des Celtics poussés à un Game 7 suffoquant en demi-finale de conférence, on attendait beaucoup des Wizards la saison dernière. Certains spécialistes les voyaient même dominer la Conférence Est, dédicace à qui vous savez. Résultat des courses, une saison bien décevante, terminée à la huitième place, et une défaite au premier tour face aux Raptors de LeBronto. La faute à un John Wall absent la moitié de la saison et à un groupe globalement plus doué pour l’ouvrir avant la saison que pour jouer pendant. Après un été agité, place au jeu enfin on l’espère, alors envoyez la preview.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Dwight Howard, Jeff Green, Austin Rivers, Thomas Bryant, Troy Brown Jr, Issuf Sanon
  • Ils ont prolongé :
  • Ils sont partis : Marcin Gortat, Tim Frazier, Mike Scott

C’est la fin d’une ère dans la Capitale. L’ère des pick and roll conclus par Marcin Gortat. Immense déception pour les fans de Washington, mais il fallait résolument passer à autre chose pour pouvoir prétendre gagner plus de matchs. Sur le papier le marché est plutôt satisfaisant, Dwight Howard remplaçant poste pour poste le marteau polonais dans la raquette, et le duo Jeff Green / Austin Rivers faisant pencher la balance du bon côté face au départ du manga humain Mike Scott. Seul souci pour Scott Brooks, les Wizards auraient eu bien besoin d’un ou deux vétérans pour apaiser un vestiaire déjà brûlant… et arrivent donc Dwight Howard et Austin Rivers, aka deux des divas les plus relous de la Ligue. Oups. Niveau basket on est pas mal, niveau profil psychologique on espère que le front office a prévu une belle team de psychiatres. Troy Brown Jr. débarque de la Draft et aura peut-être l’occasion de se montrer un peu, au contraire d’Issuf Sanon qui devra patienter entre deux déclarations tapageuses de Jean-Mur. Un été globalement satisfaisant sur le parquet, reste à savoir si tout le monde tirera dans le même sens, sans mauvais jeu de mot en lien avec l’histoire récente de la franchise.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : John Wall, Tomas Satoranski, Chasson Randle
  • Arrières : Bradley Beal, Austin Rivers, Jodie Meeks, Jordan McRae
  • Ailiers : Otto Porter Jr., Kelly Oubre, Jeff Green, Troy Brown Jr., Devin Robinson
  • Ailiers-forts : Markieff Morris, Jason Smith, Lavoy Allen
  • Pivots : Dwight Howard, Ian Mahinmi, Thomas Bryant

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On le disait un peu plus haut, ce ne sont pas tant les perfs sur le terrain qui nous inquiètent. Le starting five est solide et l’upgrade est évidente avec Dwight qui récupère le spot de Martine Gortasse. John Wall a un paquet de trucs à prouver (voir plus bas), Bradley Beal a commencé à le faire la saison passée et doit confirmer qu’il est plus qu’un lieutenant, Otto Porter doit enfin montrer plus de 10% de son potentiel et Dwight Howard est une fois de plus plein de bonne volonté, en plus de rester l’un des postes 5 les plus efficaces de la Ligue. Sur le banc Tomas Satoranski mériterait sans doute mieux mais Scott Brooks semble l’apprécier de plus en plus, et Kelly Oubre a une belle gueule de con candidat MVP. Les éboueurs sont également solides, coucou Ian, et l’ensemble est très largement suffisant pour aller chercher un Top 4 à l’Est. Mais le souci on le connait : John Wall, Bradley Beal, Austin Rivers, Kelly Oubre, Markieff Morris et Dwight Howard ont à peu près un demi-cerveau pour six et les premières soirées difficiles seront autant de tests pour voir si oui ou non le vestiaire peut exploser. De bons basketteurs mais des mecs complètement envahis, de bons joueurs mais on coach dont on peine à imaginer qu’il sera capable de gérer tout ce bordel potentiel…

Question de la saison : John Wall est-il un All-Star ou… une superstar ?

La saison 2016-17 fut magnifique, mais la suivante a malheureusement annulé tout le bien que l’on commençait à penser de Jean Mur. 23 points, 10 passes, un leadership affirmé et les résultats collectifs qui vont avec. Le John Wall qu’on voulait voir, catapulté par la même occasion dans les discussions pour le MVP. Tout ce qu’il ne fallait pas, puisque l’ancien meneur de Kentucky s’est empressé de s’auto-proclamer une nouvelle fois je ne sais quoi. Retour de bâton, karma logique, Johnny passera la moitié de la saison suivante sur le flanc, à regarder les copains pédaler dans la semoule. A 28 ans aujourd’hui, le meneur des Wizards doit repasser très vite en mode All-Star, et a donc tout intérêt à step-up dans la tête et dans son jeu, car le temps commence à passer très vite. Au niveau du talent pur la question ne se pose même pas, John Wall est un Top meneur NBA, avec un 25/12 dans les pattes absolument tous les soirs. Mais au-delà des stats, c’est un leader que Jojo doit devenir, dans le fond comme dans la forme. Etre capable de fédérer autour de lui, faire gagner les matchs importants, exploiter son immense talent au maximum histoire de devenir plus qu’un franchise player d’une équipe de milieu de tableau, histoire de devenir la superstar qu’il croit être rêve de devenir. Car il sera – déjà – bientôt trop tard…

Candidat sérieux au transfert : Markieff Morris

Markieff Morris

 

Il n’est pas payé des millions, c’est une torche humaine qui peut prendre (et foutre le) feu à tout moment, il n’a plus qu’un an de contrat et s’est déjà fait éjecter lors du premier match de… pré-saison. Scott Brooks ne balaiera jamais son vestiaire de toutes ses saletés car il n’a pas le coffre pour ça, mais si un piston devait sauter rapidement on mettrait bien une petite pièce sur Markieff. Capable d’apporter au scoring, au rebond et niveau hustle, le Jumomomo, est avant tout un bâton de TNT qui menace d’exploser à tout moment, le moins talentueux de tous les bâtons du roster. Markieff peut-il se calmer ? Non. Peut-il se faire transférer dès cette saison ? Oui. le cas échéant on espère que ce sera un trade gagnant pour les Wizards mais une chose est sûre, le deal sera quasiment à coup sûr perdant pour la franchise qui récupérera Jean-Paul Nitro.

Candidat sérieux pour la surprise : Tomas Satoranski

Tomas Satoransky Wizards

 

On a essayé de trouver un mec calme et posé, et on a trouvé que lui et Ian Mahinmi. Kelly Oubre était un candidat idéal pour cette section mais le voir exploser ne serait finalement pas une énorme surprise, on part donc sur le meneur tchèque? passé de 2,7 points par match à 7,2 la saison dernière, Toto a bien profité de l’absence de son leader pour se montrer, dans un style d’organisateur sexy qu’on apprécie particulièrement ici. Capable de shooter, de driver pour finir très fort, de distribuer pour ses bolosses de coéquipiers, Tomas est le remplaçant idéal pour John Wall, et le voir évoluer au poste 2 n’a rien d’illogique même si le poste est un peu bouché avec l’arrivée d’Austin Rivers. 10 points, 5 passes et on sera content, parce qu’un tel talent mérite plus que des miettes.

Meilleur et pire scénario possible

  • Ils ont beau être des badass, il n’empêche que quand John Wall envoie quatre alley-oops par match à Dwight Howard c’est tout de suite plus facile. Le duo Kelly Oubre – Otto Porter cartonne dans l’aile, les sourires sont de sortie et seuls les Celtics sont devant Washington au checkpoint de Noël. Dwight Howard ratera de peu le All-Star Game mais on sent un esprit despérado intéressant dans ce groupe, qui termine finalement troisième derrière Boston et Toronto. Victoire face aux Pacers au premier tour grâce à un John Wall à 30/11 sur la série, défaite en sept matchs face à Toronto en demi-finale de conf, saison réussie. manque de bol, D-12 étrangle Scott Brooks en sortie de Game 7 et prend 10 ans ferme. On trouvait ça bizarre ce calme.
  • Dès les premiers matchs la tension est palpable sur et en dehors du parquet. Le groupe semble vivre en autarcie, c’est pas une bonne nouvelle. Le talent permet tout de même de gagner quelques matchs mais c’est bien trop peu pour pouvoir espérer faire mieux que lutter pour une place entre 6 et 8. Bingo, les Wizards termineront même neuvièmes, deux jours avant de voir Bradley Beal annoncer vouloir jouer pour une équipe qui gagne, deux jours également avant d’apprendre que Markieff Morris, Austin Rivers et Kelly Oubre auraient séquestré Scott Brooks 48h dans un gymnase du Maryland en plein Playoffs. On savait qu’il y aurait de l’action, mais là on est gâtés.

Pronostic de la rédaction : 47 victoires – 35 défaites

La rédac ne s’y trompe pas, cette saison sera celle du retour en forme des Wizards. Pour le retour en force on attendra, mais une cinquième ou sixième place est largement dans les cordes d’un groupe aussi talentueux. Si les Sorciers échouent encore ? Il faudra alors se pencher sérieusement sur le cas de Scott Brooks, si toutefois il ne se fait pas dégager avant même que l’on commence à y penser. John Wall est en mission, c’est maintenant ou… jamais ?