Les Rockets aimeraient voir la chance leur sourire : est-ce vraiment possible avec Chris Paul dans le roster ?

Chris Paul, ce meneur de génie, l’un des meilleurs de sa génération car bourré de talent. Un talent qui lui a permis pour la première fois la saison dernière de sa carrière de dépasser le second tour des Playoffs, avec les Houston Rockets. Le destin a voulu que ce soit les Golden State Warriors qui raflent le titre de la Conférence, avant d’aller fesser l’équipe du King pour rafler le titre ultime. Car si Paul a bien quelque chose à la hauteur de son talent, c’est bien sa grosse poisse.

Blessé au plus mauvais moment, Chris Paul était un élément incontournable de la domination des Rockets sur les Warriors. Après le Game 5, Houston menait la série 3-2 contre l’immense favori de la Ligue, Golden State. En l’absence du meneur de 33 ans, les tenants du titre ont finalement renversé la vapeur et ont fait exploser les Fusées en plein vol au Game 7. La suite, on la connaît. Mais sans cette foutue blessure, aurait-on vu Houston remporter le titre de champion de Conférence… et la bague ?  Ce coup du sort a fait couler beaucoup d’encre et en fait encore couler. Lake Charles a ainsi recueilli les propos du propriétaire des Rockets, pour NBC Sports, Tilman Fertitta rappellant que son équipe était à une blessure d’être sacrée championne de conférence. Le propriétaire espère maintenant que la déchatte va quitter son meneur de jeu, afin de ramener un titre qui échappe à la NASA depuis 1995.

“Chris mérite une bague. Il est temps. Mais la chance c’est la chance, et il en faut un peu dans le sport. Vous devez vous préparer pour être un des meilleurs et vous avez besoin qu’un petit quelque chose vous y installe.”

Et ce Monsieur sait de quoi il parle, étant également propriétaire de casinos (la chaîne Golden Nugget pour ceux qui veulent aller claquer du biff). Pourtant, la première saison de Chris Paul sous ses nouvelles couleurs restera une belle réussite. Son association avec James Harden fut un franc succès, qui permit au néo-Rocket de scorer en moyenne 18,6 points, à 46%, avec 7,9 assists et 5,4 rebonds. Échouant systématiquement avec les Clippers de Los Angeles, Paul atteint enfin pour la première fois de sa carrière une finale de Conférence, c’est pas trop tôt. Sur le carreau pour les deux derniers matchs, le joueur a eu beaucoup de temps pour penser à ce qu’il aurait pu se passer.

“Cela paraît fou mais malheureusement, j’ai eu à faire face à beaucoup d’adversité, de défis et bien d’autres. Et je sais que ça sonne cliché, mais ça m’a rendu plus fort mentalement. Donc pour moi… Je ne pense même pas à ça en ce moment.”

Le meneur relativise et préfère se focaliser sur la suite des événements. Tant mieux pour Houston, la franchise a bien besoin d’un All-Star comme lui pour atteindre les sommets. Le MVP 2018 pourra une fois de plus compter sur l’expérience de Paul et sur le talent défensif de Melo pour décrocher une finale NBA, en espérant que la malédiction prenne fin un jour. Mike d’Antoni a déjà vécu cette expérience, ayant coaché Steve Nash pendant quatre saisons.

“Paul a une carrière remarquable, donc je ne sais pas à quel point c’est de la malchance. Parfois, à la fin d’une saison, ça ne se passe pas comme prévu. Steve Nash était comme ça, des choses étranges lui tombaient dessus. Ça arrive. Mais vous continuez de frapper à la porte, et peut-être qu’elle s’ouvrira.”

Le coach de Houston n’est pas fataliste, mais presque. Il reconnaît qu’il faut essayer jusqu’au bout pour avoir un résultat, mais que parfois, les choses n’arrivent jamais. Steve Nash en est le parfait exemple. Sacré deux fois MVP en dix-huit années de carrière, ce meneur de génie s’en est allé sans aucune bague. Seulement, Mike n’oublie pas de souligner l’énorme carrière de CP3, qui a tendance à relativiser sa situation.

“Peu importe ce qu’il va se passer, cela va se passer, et si c’est la malchance que j’ai eu, il y a des gens qui ont une bien plus mauvaise chance que moi. Donc, pour moi… peu importe ce qui arrive, vous tournez la page et vous avancez vers la suite.”

Chris Paul fait donc preuve d’une grande maturité et d’une belle mentalité. Mais on espère tous dans le fond que son corps va le laisser tranquille, le temps d’accomplir quelque chose de grand pour sa carrière. Si Didier Deschamps pouvait lui prêter un peu sa fameuse chatte à Dédé, CP3 pourrait sûrement décrocher un titre. Mais comme le souligne Mike D’Antoni, un joueur peut avoir une très grande carrière sans jamais enfiler une bague. Car si la poisse de Chris décide de foutre la merde jusqu’au bout, on n’oubliera pas pour autant les exploits accomplis par le joueur. Sa carrière est déjà belle, et elle le mènera quoiqu’il arrivetrès probablement au Hall Of Fame un jour.

Toute la ville de Houston croise les dix doigts et les dix orteils pour voir Chris Paul mener la franchise vers les étoiles. En cas de nouvelle blessure dans les moments critiques, on risque de voir une vague de dépressions dans le Texas jusque dans le bureau du GM. Car rappelons que CP3 a prolongé cet été… pour la modeste somme de 160 millions de dollars sur quatre ans. Allez les gars, il est temps d’engager un sorcier vaudou pour rentabiliser cet investissement. Sinon Houston va vraiment avoir un problème.

Source: NBC Sports