Poète, Marcus Smart décrit magnifiquement sa relation avec le basket dans une période difficile de sa vie

Le 26 sept. 2018 à 06:57 par Theophile Vincent

Marcus Smart
Source Image: NBA League Pass

Marcus Smart a vécu un été particulier. Après avoir prolongé son aventure chez les Celtics de Boston, Le meneur a tragiquement perdu sa mère, le 16 septembre dernier. Camellia Smart se battait contre un cancer, et s’est éteinte à l’âge de 63 ans. Son fils lui avait alors rendu un vibrant hommage, suite auquel, Dan Feldman de NBC Sports, disait : “Smart joue avec tellement de cœur et de passion. Si sa mère était son modèle, alors il l’honore à chaque apparition sur le terrain.” Il ne pensait pas si bien dire.

Dans une interview réalisée au cours du Media Day ce lundi, le 6ème homme de Boston s’est exprimé de manière douce et poétique sur ce que le basket représente pour lui. Dans des moments aussi troublants, le sport sert de refuge, de temple pour de nombreux passionnés :

“Je vois le basket comme un cyclone, mais comme l’œil du cyclone. Dans une tornade ou quoi que ce soit du même genre, l’endroit le plus calme se situe pile dans son œil. Et c’est ce que représente le basket pour moi. C’est mon œil. Pendant que tout se passe autour de moi, les distractions, la destruction, ce genre de choses, le basket me permet de rester calme. C’est probablement pour cela que sur le parquet, vous me voyez plonger au sol, provoquer une faute offensive et jeter mon corps, donner tout ce que j’ai. Parce que je sais et je comprends que chaque jour peut être mon dernier. Et si c’était le cas, serais-je fier de ce que j’ai accompli pendant tout ce temps ? Dieu m’a béni en me donnant la possibilité d’aller sur le parquet, et de jouer au jeu auquel j’adore jouer. Et je ne veux avoir aucun regret. Donc j’y vais tous les jours, et je joue comme si c’était mon dernier.”

Marcus Smart a réalisé une nouvelle fois, après la tragique maladie de sa mère, que personne n’est éternel. C’est cette prise de conscience qui fait de cet homme le joueur qu’il est, celui que nous regardons tous les soirs se battre sur le parquet, mener la défense des Celtics, donner le meilleur de lui-même, sur chaque action. Il l’était déjà depuis longtemps, de par le caractère que sa famille lui a transmis, mais ce douloureux épisode ne fait que le conforter dans son identité. Marcus ne veut aucun regret, il veut donner le maximum de lui-même à chaque fois qu’il foule un parquet NBA. Chaque match peut être son dernier, et il a bien vu qu’avec un gars comme Gordon Hayward l’an dernier tout peut basculer en un quart de seconde. Il joue avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, voilà d’où vient sa mentalité de gagnant, son sens du sacrifice, sa hargne qui fait de lui un joueur adoré ou détesté (demandez à Harden). Avec cette mentalité et cette vision du basket, le pitbull de Boston va encore donner du fil à retordre à ses adversaires, et ce, pour au moins les quatre prochaines saisons.

L’enfant d’Oklahoma State a toujours été décrit comme quelqu’un de discret, bagarreur, avec un très fort caractère. Une personnalité bâtie par un passé très dur, marqué par la perte de son frère à seulement 15 ans, par la vie déroulée dans un quartier défavorisé où les gangs régnaient en rois. Smart a grandi en ayant pris pour habitude de se forger une carapace, dans le seul but de survivre et de continuer dans le droit chemin. Cette volonté de tout donner sur un parquet, de libérer sa rage, émane d’une jeunesse tumultueuse. Sa mère, qu’il surnommait “Wonder Woman” a toujours été le modèle familial, son modèle. S’il en est là aujourd’hui, c’est grâce à la dévotion de Camellia, qui lui a permis de faire son trou, et de devenir un élément incontournable des C’s.

Chaque athlète a une source de motivation qui lui est propre. Marcus Smart a connu une enfance difficile et une série de drames qui ont forgé un joueur au mental d’acier, un véritable poumon pour l’équipe. Sa vie a toujours été une bataille, il n’y aucune raison qu’il n’en soit pas de même sur un parquet. Le basket, son bouclier, son repère, son “œil du cyclone”.

Source: Twitter Jay King, Celtics debats sports