Le secret de la coupe de Steven Adams enfin révélé : ça ne pouvait pas être que pour le style
Le 29 août 2018 à 18:13 par Aymeric Saint-Leger
Depuis des années, il est de notoriété commune que Steven Adams égorge des moutons à mains nues et mange de jeunes enfants au petit-déjeuner. Sinon, il joue au basket de temps à autres. Parfois accusé d’être un dirty player, c’est juste un monstre gentil (tout comme un certain fervent du gloubi boulga), sauf lorsque l’on se retrouve face à lui sur un parquet. En condition de match NBA, tous les moyens sont bons pour gagner et épuiser l’adversaire. Oui, tous. Même celui de se servir de son style capillaire si caractéristique.
Voici venu, le temps, de broyer des gens, dans la peinture à Steven, viens ramasser tes dents. Dans le microcosme de la NBA, Steven Adams dénote de la tendance actuelle qui pousse les Big Men à s’écarter du cercle, à shooter de loin (coucou Andre). Le Kiwi est un pur intérieur, avec une densité physique énorme. Box out, rebound, screen, repeat, voilà ce que pourrait être le modjo de l’affreux jojo. Sauf que le pivot du Thunder est bien plus qu’un simple éboueur, contrairement à son prédécesseur Kendrick Perkins que l’on sentait un peu limité (donnez-y le sens que vous voudrez). Vrai athlète, il a développé un bon floater, quelques moves et un toucher de balle globalement intéressant. On avait pu constater les progrès du Tall Black lors de l’exercice 2016-17. Alors que l’effectif d’OKC s’est densifié la saison suivante, avec les arrivées de Paul George et de (feu) Carmelo Anthony, l’intérieur a continué à s’investir dans les basses besognes, tout en continuant à se développer, ce qui résulte d’une augmentation de minutes ainsi que d’une progression statistique. Pour une quatrième option offensive, parvenir à 13,9 points par rencontre à 62,9% de réussite, c’est solide. Le Néo-Zélandais est sur la pente ascendante et à seulement 25 ans, il devrait continuer à prendre de l’importance, de la confiance, et passer de nouveaux paliers. Mais ce qui fait sa singularité, qu’il ne lui faut pas omettre, c’est sa facette tough guy. Vitesse de course, présence au rebond offensif, protection de cercle, Steven Adams coche toutes les cases. Il n’hésite d’ailleurs pas, quand il le faut, à mettre un petit parpaing assez discrètement, un coup de coude ou de toute autre excroissance de son corps de mastodonte. Oui, toute autre. Non, rangez vos esprits mal placés, puisqu’il s’agit ici de sa queue de cheval, et on a dit de ranger vos esprits mal placés. En plus de lui donner un côté impressionnant, entre navigateur viking et guerrier maori, la tignasse du Stache Bro est aussi une arme tactique. C’est stuff.co.nz qui a mis le secret au grand jour, une technique qu’il l’a expliqué aux enfants de son camp de basket à Dunedin.
“Un [enfant, ndlr] a demandé à Adams à quel point ses cheveux devenaient transpirant pendant les matchs NBA. Le joueur du Thunder d’Oklahoma City a confirmé qu’ils étaient pleins de sueur, et que ‘C’est vraiment dégoûtant’. […] Cependant, lorsqu’ils étaient attachés en queue de cheval il l’utilisait à son avantage, passant ses cheveux trempés de sueur sur les défenseurs. ‘Ça les fouette dans les yeux, et ils deviennent vraiment fous’ a-t-il déclaré.”
L’anecdote est à la fois drôle, mignonne, dégoûtante et sans doute perturbante lorsque l’on est joueur NBA. Steven Adams répond à la question d’un jeune garçon, et utilisant un vocabulaire légèrement enfantin. Ceci dit, tout en utilisant des mots simples, il décrit la pénibilité que cela doit être de se le coltiner tout au long d’un match. Déjà qu’il peut vous plier en deux avec la préhension pouce-index de sa mauvaise main, vous concasser littéralement, il peut en plus vous énerver en scred. Certes, tout le monde transpire sur un terrain de basket, à part son coéquipier Kyle Singler. Mais recevoir les cheveux dégoulinants de sueur de quelqu’un d’autre en permanence en plein visage, cela a de quoi dégoûter un peu, mais surtout jouer sur les nerfs. Malin, on ne se douterait pas que c’est sa championne olympique de sœur Valérie qui lui ait donné l’astuce. Quoi qu’il en soit, cela fait une arme de plus à rajouter à l’espèce d’arsenal nucléaire que représente déjà le Kiwi. Intelligence sur le terrain, petits tacles assez funs (coucou Nerlens), le compère d’Enes Kanter se sert aussi de son style badass pour rendre fou le moindre adversaire qui se trouve sur son chemin. Quand on vous rentre dans la gueule à chaque phase de jeu, et que vous prenez les tentacules gluantes du pivot d’OKC dans la tête, comment voulez-vous tenir le coup ? On ne sait pas s’il a prévu de garder la queue de cheval indéfiniment, cependant on peut escompter qu’il n’est pas prêt de couper ses cheveux, qui en plus du style lui servent sur le terrain. Et ouais, on n’est pas prêt de l’apercevoir les cheveux courts comme à son arrivée. Oui oui, Steven Adams a été humain un jour. Puis il a eu 12 ans.
Petite anecdote sympathique contée par Tonton Kiwi. Et dire qu’un peu plus, il aurait pu ne pas être en NBA. On connaît désormais le secret des cheveux de Steven Adams, l’arme de discrétion ultime. Cela peut faire sourire de derrière un écran, mais à s’imaginer en face de lui à vivre ça, on doit pas se taper des barres du côté des postes 5 de la Ligue. Surtout des jeunes. Parce que eux, ils vont en bouffer pour bien dix ans. Puis bientôt Cro-Magnon pourra aussi faire ça avec sa barbe, histoire de pouvoir attaquer des deux côtés. Insupportable pour les joueurs, mais risible pour les spectateurs. Il faudra penser à laisser traîner le regard sur la tête des adversaires du Kiwi, lorsque sa queue de cheval viendra percuter leur visage marqué par la répugnance, pendant que le Stache Bro arborera un léger sourire en coin. Petit chenapan.
Source texte : stuff.co.nz