Bilan de l’été du Magic d’Orlando : la médiocrité c’est fini, enfin l’horizon s’éclaircit doucement

Grand habitué des bas-fonds de la Conférence Est ces dernières années, Orlando essaie de se construire petit à petit avec ses jeunes talents. Spoiler : ce n’est pas cette saison que le Magic fera des miracles. Comme il n’est pas vraiment difficile de passer d’un état catastrophique à mauvais, c’est bien la direction qu’est en train de prendre la franchise, donc on peut dire que ça progresse gentiment. Draft, prolongation de contrat, changement de staff, le front office n’a tout de même pas passé l’été à la plage. Zoom sur les emplettes à Orlando sur le Summer 2018.

Après deux étés plutôt optimistes pour le Magic, on a tous reçu deux claques avec des saisons très mauvaises. Un magnifique bilan de 25 victoires pour 57 défaites, difficile de trouver quelconque satisfaction. Il serait donc temps de rentrer le tank au garage et de développer ses jeunes sur la durée. Aucun ne pourra progresser et trouver ses marques dans une équipe qui ne fait que changer de coach, et ça le Magic l’a bien compris. Mais calmons-nous sur l’optimisme avec cette franchise, elle pourrait encore nous décevoir, et au contraire, ce n’est pas une raison de dire que la guerre de la plus mauvaise équipe de NBA continuera avec Atlanta la saison prochaine, parce qu’en analysant l’été, tout n’est pas à jeter. Analysons tous ces petits mouvements effectués pour le deuxième été de John Hammond en Floride.

ILS ONT BOUGÉ

Frank Vogel, Mario Hezonja, Bismack Biyombo, Shelvin Mack, Marreese Speights, Andreian Payne, Rodney Purvis, Jarell Artis

Clap de fin pour Frank Vogel à Orlando. Arrivé il y a deux ans avec pas mal de hype en Floride, il n’aura jamais vraiment réussi à imposer son style à cette équipe du Magic. Le choix de se séparer était prévisible, et si cela permet à la franchise d’enfin se poser quelque temps avec le même homme sur le banc, alors c’est sûrement la meilleure décision. Niveau joueur, Mario Hezonja s’en va pour New York. A l’image de ces joueurs pas aidés par la valse des coachs, le jeune croate n’a jamais vraiment réussi à faire son trou comme son potentiel le laissait pourtant présager après sa draft. Orlando s’est ensuite débarrassé du bon contrat toxique de Bismack Biyombo pour faire de la place dans la raquette et dans les finances, mais lorsqu’on regarde ce qui est arrivé derrière, très peu de changement sportif et financier sur ce point-là. Shelvin Mack, meilleur passeur du Magic cette saison (la tristesse) s’en va jouer le back-up de Mike Conley à Memphis, pas une énorme perte pour la franchise. Marreese Speights s’en va en Chine après un retour d’une saison à la maison. Quant aux trois derniers Andreian Payne, Rodney Purvis et Jarelle Artis, le public de l’Amway Center ne va pas les pleurer. Le premier est parti en Chine quand le second a été envoyé à OKC puis Boston pour au final se faire couper.

ILS ARRIVENT

Steve Clifford, Mohammed Bamba, Timofey Mozgov, Jerian Grant, Jarell Martin, Melvin Frazier, Isaiah Briscoe, Brian Angola-Rods, Troy Caupain, Amile Jefferson

C’est donc Steve Clifford qui prend la succession de Frank Vogel, avec pour objectif de faire mieux que les 54 succès et 1110 revers du désormais ex-coach d’Orlando. Clifford cherchait un club, Orlando cherchait un coach pour les prochaines années, poignée de main, deal conclu. John Hammond s’est ensuite penché sur la Draft et nous amène le phénomène Mo Bamba avec le sixième choix. La raquette Bamba-Isaac qui se profile peut devenir une des meilleures de la Ligue dans les prochaines années, tant ils sont impressionnants physiquement et prometteurs dans le jeu. On a ensuite un petit échange avec les Nets pour les débarrasser de Mozgov, on s’entraide entre petites équipes, c’est ça la fraternité NBA. Le pivot russe remplace numériquement le départ de Biyombo que ce soit au niveau du roster ou des finances. Jerian Grant arrive de Chicago, voilà un bon move pour le poste de meneur, à voir qui sera dans le cinq avec D.J. Augustin. Dans les autres arrivées plus destinées à remplir l’équipe que de la renforcer, on peut mentionner Jarell Martin qui a rendu de fiers services aux oursons de Memphis la saison dernière. Troy Caupain et Amile Jefferson sont les deux two-way contrats de l’équipe.

L’AVIS DU BANQUIER

C’est pas vraiment la fête dans le coffre-fort d’Orlando. On n’est pas dans le rouge, mais on est loin d’être serein. Après avoir décidé de mettre les 21 millions par saison pour Aaron Gordon pendant l’été, la franchise se retrouve avec une masse salariale totale de 111,9 millions de dollars, soit 10 millions au-dessus du cap. Mais pas de panique, pas de taxe de luxe (il manquerait plus que ça), avec une marge confortable de 12 millions. L’arrivée de Timofey Mozgov ne résout pas le problème du contrat de Biyombo, car le Russe ne gagne qu’un million de moins par saison. Avec encore deux années restantes, on peut dire que ça reste 2 millions économisés. L’été prochain va être très important, pas parce que l’équipe aura de l’argent à dépenser, ils peuvent faire une croix dessus, mais parce que les contrats de Vucevic et Terrence Ross expirent. Avec 12 et 10 millions de dollars de gains chacun, il va falloir prendre une décision non seulement sportive mais également financière.

LA NOTE : 6,5/10

Humeur généreuse aujourd’hui. Non, ce ne sera pas le jour et la nuit entre la saison dernière et celle qui arrive. Mais on peut très bien affirmer que John Hammond a fait du bon taff entre deux sorties à Disney. Il a viré Franck Vogel avec qui cela ne fonctionnait pas tout simplement, et a choisi son premier coach à Orlando. En signant Steve Clifford, il peut ainsi essayer de bâtir sur le long terme en gardant une stabilité, ce que la franchise n’a pas vraiment connu ces derniers temps. Il s’en est parfaitement sorti à la Draft en ramenant un petit Mo Bamba, sans doute le meilleur choix possible vu sa position. La rotation sur le poste 5 sera à surveiller de très près avec le rookie, Vucevic et l’homme aux 16 patates la saison. La signature de Gordon pour 21 millions fait tout de même un peu grincer des dents. Lui qui devrait retrouver son poste 3 a fait partie des meilleurs joueurs la saison passée, mais attention à son contrat qui pourrait très bien devenir un gros boulet dans les caisses d’Orlando. Les petits tricots comme les arrivées de Jerian Grant et Jarell Martin sont également intéressants. Le Magic ne sera pas très glorieux la saison prochaine, mais cet été devrait lui assurer une certaine progression.