Bilan de l’été du Utah Jazz : la continuité, il n’y a que ça de vrai

Le 17 août 2018 à 11:57 par Bastien Fontanieu

Donovan Mitchell
Source image : NBA League Pass

Après une saison aussi merveilleuse que surprenante dans la terrible Conférence Ouest, le Jazz devait faire un vrai choix du point de vue de son effectif. On conserve tout le monde, ou on prend un pari sur un copain du marché ? Face à cette interrogation, la franchise du lac salé a décidé de miser sur la continuité. Zoom sur les emplettes à Utah sur le Summer 2018.

Comment ne pas esquisser un demi-sourire, en se souvenant de la campagne offerte par les hommes de Quin Snyder ces 10 derniers mois ? Bousculés par le départ de Gordon Hayward, le Jazz n’a pas tremblé et a décidé de tabasser son karma pour créer sa propre chance. Résultat, Donovan Mitchell explose sur la scène mondiale, le groupe trouve une nouvelle identité et on retrouve même Utah en demi-finale des Playoffs après avoir rincé le Thunder. Cependant, la teuf sur les parquets ne voulait pas forcément signifier une prolongation du kif au niveau des contrats. Les vacances ont placé le management local devant un sacré dilemme, et un choix clair a été fait par ce dernier. On fait le point sur cet été du Jazz, en se frottant les mains car ça sent bon la progression à Salt Lake City.

Ils ont bougé

Jonas Jerebko

Autant vous dire que les paragraphes vont être courts, puisque seul l’ami Jonas a quitté la région en tant que joueur majeur de la rotation. S’il ne fût pas autant utilisé qu’il l’espérait par Snyder, le Suédois a suffisamment séduit les incollables Warriors pour signer un nouveau contrat et poser ses bagages là-bas, afin de réfléchir pendant 9 mois à la façon dont il va célébrer son premier titre de champion. Polyvalent sans être irremplaçable, Jerebko retire finalement un truc qu’on aimait bien en interne chez le Jazz : la mappemonde des joueurs évoluant sur place. Australie, France, Suisse, Brésil, Canada et Espagne, on retire la Suède du jeu. Boooo.

Ils arrivent 

Euh… Grayson Allen ?

Un silence de mort. Pas le moindre changement majeur dans l’effectif de Quin Snyder, mais deux trois choses à souligner tout de même. On parlait de continuité et de prolongation en préambule, c’est exactement sur cette voie que le management a décidé de foncer les yeux fermés. Derrick Favors et Dante Exum agents libres, tous les deux ont été verrouillés à Utah. Sans être dominants, les deux pépères sont des membres importants de la rotation du Jazz et les hauts-placés de la franchise ne pouvaient vivre en se demandant – en cas de départ – ce que la paire aurait pu apporter une année ou deux de plus. Encore jeune (Exum 23 ans, Favors 27), ce duo désormais sous contrat va permettre au Jazz de faire ce que n’importe quel coach désire à l’arrivée de l’automne : démarrer le camp d’entraînement de septembre avec le même groupe que celui qui avait fait vibrer l’Ouest quelques mois auparavant. On a activé la carte statu quo dans Salt Lake City, et peut-être que c’était exactement ce qu’il fallait faire. En y ajoutant la cartouche Grayson Allen, qui va gentiment applaudir ses copains tout au long de l’année.

L’avis du banquier

Une franchise bien dirigée est une franchise qui ne se met pas dans la merde financière chaque année. Et à ce petit jeu-là, le Jazz est roi. Vivant dans un petit marché où les agents libres ne se ramènent pas en masse, la clique de Salt Lake a accepté de claquer 17 millions l’année sur Favors, mais le contrat ne dure que deux ans. Même bonne affaire concernant Exum, qui prend 33 millions sur trois ans et pourra donc exploser son salaire s’il touche enfin son potentiel. Le plus intéressant à suivre sera finalement le cas du trio Rubio-Burks-Sefolosha. Agents-libres l’été prochain, les trois hommes vont vouloir s’offrir un gentil petit pactole personnel et le management va surveiller tout ça pour éviter que des sommes délirantes soient distribuées. D’autant plus que, vu le rythme auquel il avance, Donovan Mitchell ne va pas demander trois mars et un short de Melo dans les années à venir. Il va donc falloir le rincer, et chaque centime dépensé comptera pour une franchise qui cherche à développer puis conserver ses pépites. Quelques 115 millions de dollars de salaires garantis cette saison, c’est propre.

Note : 8/10

Parfois, il suffit de garder tout le monde pour se considérer vainqueur de l’été. On l’a vu l’an dernier avec les Warriors, qui ont fait strike en conservant la quasi-intégralité de leur effectif et ont empoché une nouvelle bague derrière, loin de nous l’envie de dire que le Jazz va faire une parade dans Salt Lake City en juin prochain mais la décision globale du management local est vénérable. Snyder bosse comme un porc pour aller loin avec ses jeunes, le public est tombé amoureux de cette équipe, et il fallait offrir au coach la possibilité de travailler encore mieux (et plus) avec les mêmes hommes. C’est peu dire si, sans rien faire d’extravagant, la franchise d’Utah a envoyé un message clair à sa concurrence : vous allez encore en chier pendant un an.