Signature bucolique : Christian Wood rejoint les Bucks, quand Mr Bois retrouve les Daims
Le 16 août 2018 à 14:53 par Aymeric Saint-Leger
Du côté du Wisconsin, ça va se la donner sec dans la fin de cet été, lors du training camp des Bucks. Il y a seulement 15 places dans le roster de Milwaukee pour la saison NBA, et chaque sésame sera cher et précieux. Ce ne sont pas moins de 17 joueurs, hors two-way contracts, qui vont participer au camp de pré-saison de Mike Budenholzer et ses adjoints. Autant dire qu’on comptera forcément deux déçus en fin de préparation. Mais s’il y en a bien un qui n’a rien à perdre et tout à gagner dans cette affaire, c’est bien Christian Wood.
Pour Mr Bois, la Summer League 2018 a été une aubaine. Intégré au roster des Bucks pour cette compétition estivale, l’ailier fort a brillé sous le maillot vert foncé. En cinq rencontres, il a cumulé 20,4 points à 55,4% au tir, 10,8 rebonds et 2,8 contres de moyenne, le tout en 24,7 minutes de temps de jeu. Tourner en double-double, en 20/10 sur cinq matchs, même en Summer League, il faut le faire. Cela aura valu à Christian Wood une place dans le cinq majeur de la compétition. Mais plus que cette place honorifique, ces belles performances lui offrent la possibilité de se relancer en NBA, un cadeau inespéré pour un joueur talentueux qui semblait déjà obligé, à 22 ans, d’errer dans les salles de G League, et de naviguer entre l’antichambre de la NBA et des destinations plus exotiques. Le parcours de l’ancien d’UNLV n’est pas de tout repos : il s’est présenté à la Draft 2015, sans succès. Malgré tout, les Sixers sont venus le chercher en septembre de cette même année pour lui donner sa chance. En 17 rencontres, il n’a pas réussi à saisir l’opportunité, et passe la plupart de sa saison avec la franchise affiliée à Philadelphie, les Delaware 87ers. Même sentence pour la saison suivante, avec les Hornets. 13 petits matchs dans la Grande Ligue, la majorité de la saison avec le Greensboro Swarm, dans un certain anonymat. A tel point qu’il se dirige vers la CBA en 2017. Comble de malchance, les Fujian Sturgeons le virent avant qu’il n’ait joué une rencontre en Chine. S’ensuit un retour aux Delaware 87ers, démotivé, traînant son âme en peine, mou comme un (Chris)tian de légumes. Mais cet été, Wood s’est accroché aux branches, et a réalisé une belle Summer League à Las Vegas. C’est ainsi que d’après Shams Charania de Yahoo Sports, l’ailier fort se voit offrir une chance de faire ses preuves :
Sources: Forward Christian Wood has agreed to a deal with the Milwaukee Bucks. Wood played for Bucks in Las Vegas summer league, where he was part of all-first team.
— Shams Charania (@ShamsCharania) 15 août 2018
C’est peut-être la dernière chance pour lui de relancer véritablement sa carrière en NBA. Qu’ils sont charitables, ces Bucks. Après Shabazz Muhammad, ces bons samaritains offrent également une opportunité à Christian Wood de gratter un spot pour la saison, en le signant pour toute la durée du camp d’entraînement. Clairement, Tyler Zeller va finir par faire un ulcère, puisqu’il semble bien être le plus susceptible de se faire prendre sa place dans le roster. Avec son gros double mètre (2m11), et son petit quintal, ChriChri ne pourra pas compenser le départ de Jabari Parker. Cependant, à l’aide d’Ersan Ilyasova, signé cet été, il pourrait donner quelques minutes intéressantes au poste 4, et même dépanner en 5. Attention Tyler, l’étau se resserre… On n’en est pas encore là, cela apparaît peu probable que Wood porte des bois sur le crâne et le maillot des Bucks la saison prochaine. Mais sait-on jamais, avec son jeu au poste intéressant et ses qualités défensives, il est en capacité d’apporter un peu de dureté dans une raquette qui manque clairement de pugnacité et d’impact physique (coucou Brook). Il va devoir s’arracher pour convaincre Mike Budenholzer de le conserver parmi les quinze heureux, et bien plus que ça encore pour intégrer un tant soit peu la rotation. Malgré tout, il y a fort à parier qu’il prendrait bien un rôle de coupeur de citrons, de distributeur de boissons énergisantes ou de spécialiste en high-five pour faire partie de l’effectif d’une équipe prometteuse. Si on lui propose de devenir le disciple de Patrick Sébastien, et de faire tourner les serviettes toute la saison, Christian acquiesce en souriant, et va faire le show au bout du banc.
Allez, à 22 ans, 23 en septembre, il est grand temps de lancer sa carrière NBA avant qu’il ne soit trop tard pour Christian Wood. Certes, ce ne sera sans doute pas son apport qui fera des Bucks l’équipe dominante de l’Est, n’en déplaise à Brook Lopez, cependant, le poste 4 a des atouts à faire valoir, et va lancer toutes ses forces dans la bataille. Rien à perdre, tout à gagner, le quinzième homme de Milwaukee cette année pourrait ne pas être Tyler Zeller, ni Shabazz Muhammad, mais un petit daim dénommé Christian Wood qui pourrait sortir du bois et coiffer tout le monde à la lisière. Si tout se passe bien, il pourrait même renaître de ses cendres, et devenir le phénix des hôtes de ces bois (sur le banc).
Source : Twitter/@ShamsCharania