NBA Flashback 2017-18 #40 : donc Russell Westbrook nous a lâché une deuxième saison en triple-double de moyenne

Le 09 août 2018 à 09:45 par Giovanni Marriette

Russell Westbrook
Source image : NBA League Pass

Les anciens en ont pris l’habitude et les petits nouveaux vont le découvrir, les deux mois d’été sur TrashTalk sont chaque année l’occasion de dormir un peu de vous faire revivre le meilleur de la saison écoulée. Perfs individuelles, séries de Playoffs, posters de cannibale, game winners ou patates de forain, il y en aura pour tous les goûts et ce jusqu’au 31 août prochain. Allez, mode rétroviseur enclenché, parce qu’elle était vraiment pas mal cette saison 2017-18…

Russell Westbrook fait partie de ces mecs dont on ne peut résumer la saison à un seul match, même si l’opus 2017-18 avait été conclu de manière extraordinaire face aux Nuggets, avec un combo perf / game winner / bump / têtes historique. Cette année, l’animal a connu des hauts et des bas d’un point de vue statistique, tout est relatif hein, mais à l’arrivée le résultat est le même : on parle d’une SAISON en triple-double de moyenne. Non mais allô quoi.

25,4 points, 10,1 rebonds et 10,3 assists en 80 matchs

Commençons par parler des statistiques et uniquement des statistiques, on garde les gnagna pour plus tard. Une deuxième saison consécutive en triple-double de moyenne donc, soit une de plus que son unique collègue en la matière Oscar Robertson. La manière est folle puisqu’on parle en fait d’un mec capable cette année de planter six fois plus de 40 points avec deux pointes à 46, de gober vingt rebonds dans un match et de monter à plusieurs reprises au-delà des 20 passes. C’est pas des triples-doubles à la Nico Batum ça hein… 25 TD cette saison encore, des soirées de cannibale à n’en plus finir et qu’on le veuille ou non, l’avènement N+1 d’un mec hors-normes, au style inimitable aussi bien sur qu’en dehors du terrain. On se dit alors que le mec a tout pour être le joueur préféré de ton joueur préféré ? Bah non.

Gneugneugneu, un croqueur qui joue pour sa gueule et qui n’a pas de bague

Bah non car si Russell Westbrook a réussi depuis deux ans à rentrer dans une telle dimension statistique, ça ne s’est pas – toujours – fait avec la manière. Attention on ne remet rien en cause hein, on met juste un bémol. Ses cinq derniers matchs de la régulière et notamment les deux derniers sont d’ailleurs l’exemple type de ce qui peut rebuter certains fans de NBA. Pourquoi ? Car il fallait 75 rebonds à Russell pour valider une deuxième saison en TD de moyenne, et que le bougre a donc pris… 76 rebonds. Une chasse qui était devenue presque plus importante que le succès de son équipe, et c’était visible comme le nez au milieu de la figure de C.J. McCollum, à un moment pourtant critique pour déterminer le seed final d’OKC en Playoffs. Parce que c’est aussi ça Russell Westbrook. En surface un magnifique 35/12/12, mais en substance des derniers quarts passés à chercher les rebonds, à chercher la passe à tout prix, faisant de sa perpétuelle soif de triple-double un potentiel frein aux progrès de son équipe. Alors oui, les stats sont là, quand le Brodie explose la feuille, le Thunder gagne très souvent. mais qu’en serait-il s’il abandonnait un temps  la chasse au record et qu’il se donnait vraiment à 200% pour son collectif ? En acceptant parfois de faire l’avant-dernière passe, en shootant parfois… un peu moins ? La question mérite d’être posée, et la conclusion ci-après servira d’avis personnel.

Oh et puis merde, demander à Russell Westbrook de ne pas check sa feuille se stats en plein match serait finalement contre nature. Et c’est lui le RW qu’on aime, alors pas question de le voir se transformer en gestionnaire type CP3 au look de banquier. Nous on aime le regard d’animal, le sang sur ses lèvres, la sueur qui coule de son front après son 47ème tir. Chaque joueur a son empreinte et celle de Russell c’est celle-ci, celle d’un mec qui fait tout et parfois trop.