Un logo des Cavs cousu dans la veste de Nerlens Noel à la Draft 2013 ? La croustillante histoire du jour de Tonton Adams

Le 02 août 2018 à 20:50 par Fabien Passard

Nerlens Noel
Source image : Youtube

La sortie d’un livre écrit par un joueur NBA nous apporte toujours des infos internes dont le grand public ne soupçonnait pas l’existence auparavant. Celui de Steven Adams, sorti en début de semaine, ne déroge pas à la règle. Que ça soit sur un sujet grave comme le mal-être dans lequel se trouvait le Néo-Zélandais à son arrivée aux States, ou un sujet plus léger comme le gros melon d’un de ses coéquipiers de la Draft 2013 qui était si certain d’être choisi en premier par les Cavaliers qu’il en a personnalisé sa veste. Les boules… de Noel.

28 juin 2013, Barclays Center, Brooklyn. La famille Adams s’invite à la grande soirée de la Draft NBA. Pressenti pour être dans le top 15, Steven a été sélectionné dans la green room, ce qui lui a permis d’inviter deux de ses frangins, Sid et Mohi, ainsi que son mentor et coach Kenny McFadden à partager ce moment entre kiwis aux frais de la ligue, privilège des meilleurs. Mais, ce soir-là, les projecteurs n’étaient pas braqués principalement sur Steven Adams, dont la cote pour être sélectionné en n°1 était peu haute, même si les blessures de pivots comme Alex Len (n°5) ou Nerlens Noel (n°6) auraient pu replacer le Kiwi. Il n’empêche, celui qui ne portait pas encore la moustache et avait les cheveux courts se souvient très bien de la soirée, surtout parce qu’il avait remarqué un détail croustillant en allant récupérer son costume chez le tailleur la veille du Jour 1 de sa carrière en NBA. Le journal néo-zélandais Stuff a diffusé des extraits de son livre Steven Adams : my life, my fight, et notamment ce moment fabuleux.

Quand je me suis avancé dans la pièce, la première chose que j’ai remarqué était un maillot des Cleveland Cavaliers posé avec le logo coupé. Une des femmes m’a dit qu’un joueur avait demandé que le logo des Cavaliers soit cousu à l’intérieur de sa veste, dans la doublure. J’ai pensé que c’était sacrément courageux. Aucun joueur ne sait à coup sûr où on va l’envoyer et aucune franchise ne sait à coup sûr quel joueur elle va choisir jusqu’à ce qu’elle le fasse dans la soirée. J’avais le pressentiment que j’allais aller à Oklahoma City suite à la façon dont s’était déroulé ma visite, mais je n’aurais jamais osé demander à quelqu’un de coudre le logo du Thunder dans la doublure de ma veste. […]

J’avais besoin de savoir qui était le gars qui avait les plus grosses couilles de la Draft. Donc pendant que j’étais en train de chercher mon costume sur le portemanteau, je jetais un coup d’oeil à tous les autres costumes des joueurs. Ils étaient tous assez basiques, jusqu’à ce que j’en vois un qui avait un maillot de lycée numéroté d’un côté de la doublure et, de l’autre côté, était le logo des Cleveland Cavaliers. Je ne pouvais pas croire que ce gars était aussi confiant, et curieusement je savais à ce moment-là que les Cavaliers ne le choisiraient pas en premier. L’univers ne pourrait pas laisser quelque chose fonctionner comme sur des roulettes.

On imagine que l’inspecteur Adams n’a pas dû appeler Colombo pour trouver à qui était le costume des “plus grosses couilles de la Draft”. Le maillot c’était pas celui de Kentucky par hasard ? Avec le numéro 3 dessus ? Pour ceux qui n’auraient toujours pas fait le rapprochement, c’était sans aucun doute celui de Nerlens Noel, qui était alors pressenti pour être number 1 du millésime 2013. Le gars avait un gros boulard, dû à sa notoriété acquise au lycée et en NCAA à Kentucky, mais Steven Adams le connaissait à peine, lui pour qui tout est allé très vite aux States, où il n’a joué qu’un semestre en high school et une année en NCAA. En tout cas, les frères Adams avaient trouvé leur victime de la soirée, et ne perdaient pas une miette de la désillusion de Double N, qui ne fut que le sixième à serrer la main de David Stern (dont c’était la dernière Draft en tant que commissionnaire), appelé par les Pelicans puis envoyé aux Sixers dans la foulée dans un trade où le All-Star Jrue Holiday faisait le chemin inverse. Le premier à monter sur scène ? Celui qui s’est avéré par la suite être the bust ultime : Anthony Bennett. On va être lourd mais…Noel avait les boules.

La table de ce gars regardait le sol comme si quelqu’un venait de mourir. Je n’ai jamais vu un groupe de personnes qui paraissaient autant déçus pour une occasion aussi joyeuse. Si la caméra avait filmé notre table, ça nous aurait tous montré la bouche grande ouverte, essayant de ne pas rire. C’était un moment incroyable. Les gens semblaient être désolés pour lui, mais pas moi. Nous étions tous sur le point d’être recrutés par une équipe NBA et vivre notre rêve. Aucun de nous ne méritait la compassion de quiconque. Nous étions juste les hommes les plus chanceux du monde cette nuit-là. […]

Quand ce gars a finalement été sélectionné, j’ai regardé comment il a rapidement montré un côté de sa veste et ensuite a tenu l’autre côté fermé tandis qu’il serrait la main de David Stern sur la scène. Il y a eu un soupir de soulagement dans toute la salle lorsque son nom a été lu, comme si être sélectionné dans une Draft NBA était une sorte de torture.

La classe Mr Adams. Le colosse de Rotorua savait la chance qu’il avait d’être là et n’aurait pas tiré la gueule même s’il avait été appelé 60ème. Peut-être était-il déjà sûr de sa réussite en NBA et savait que le temps récompenserait les plus grands bosseurs, et non pas les plus talentueux en équipes jeunes. Lui qui ne s’était réellement mis au basket au haut niveau seulement six ans avant n’était, au fond de lui, encore “qu’un de ces enfants négligé de Rotorua, connu dans la ville comme ‘un de ces enfants Adams’. Le plus jeune garçon de Sid Adams (son père, décédé en 2006), destiné à reprendre la ferme”. Loin, bien loin des attentes de Nerlens Noel. Cinq ans après, les deux hommes se retrouvent dans la même franchise, à Oklahoma City. Et le remplaçant sera Nerlens Noel, pas Steven Adams. La roue tourne a tourné, mais la carrière des deux hommes est encore longue, et l’ancien grand espoir de Philly devra saisir l’opportunité qui lui est offerte par le Thunder pour montrer qu’il n’était pas un bust, ce qu’il semble déterminé à faire.

Une anecdote marrante de Steven Adams mais, au fond, vraiment pas étonnante, tant on connaissait déjà les personnalités bien distinctes des deux hommes. Steven Adams a eu la délicatesse d’attendre cinq ans avant de ne dévoiler cet épisode, on imagine que Nerlens ne lui en tiendra pas rigueur. De toute façon, le patron dans la raquette d’OKC, c’est l’homme à la moustache et personne d’autre.

Source : Stuff


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