LeBron James vs. Kevin Durant, destins croisés – Partie 5 : c’est l’heure de “The Decision III”

Le 30 juin 2018 à 14:42 par Nicolas Meichel

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Amis dans la vie, ennemis sur le parquet, LeBron James et Kevin Durant représentent depuis des années la crème du basket mondial. Au fil des saisons, les deux monstres ont construit une vraie rivalité à travers leurs affrontements et leur parcours respectif. Chacun a connu la victoire, la défaite, les louanges et les critiques, souvent à cause ou au détriment de l’autre. TrashTalk a ainsi décidé de revenir sur cette histoire commune entre le King et KD, par l’intermédiaire de cinq articles. On conclut avec la dernière partie.

Ça y est, le mois de juillet arrive, et la free agency est sur le point de commencer. Au centre de toutes les questions et de toutes les rumeurs, on retrouve évidemment LeBron James, qui a décidé de décliner son option afin de se retrouver sur le marché, libre comme l’air. Cela fait des mois que l’on parle du futur du King. Restera-t-il dans l’Ohio, son Etat natal ? Quittera-t-il Cleveland pour la deuxième fois de sa carrière ? Tentera-t-il le challenge de redresser la mythique franchise des Los Angeles Lakers, avec tout le potentiel mais aussi la pression qui entourent la Cité des Anges ? Dans quelques jours, on aura la réponse à ces questions qui font transpirer le monde de la balle orange. Mais en attendant le verdict, la meilleure chose à faire est d’analyser les paramètres qui pourraient jouer un rôle déterminant dans le troisième opus de “The Decision”. Parmi eux, il y a forcément l’aspect compétitif. LeBron sait qu’il doit ajouter des bagouzes à son compteur personnel pour donner encore plus de poids à son dossier “Greatest Of All Time”. Et quand on parle de titres NBA, on parle automatiquement des Warriors de Kevin Durant, champions lors des deux dernières saisons et véritable modèle à suivre dans la ligue actuelle. Surmonter l’obstacle Golden State représente un immense défi pour James. C’est le genre de défi qui est à la hauteur de son statut et de son talent. Vaincre la dream team californienne serait sans doute son plus grand exploit. Par contre, perdre éternellement contre KD et sa bande de All-Stars ferait tache sur son CV au moment de faire le bilan final. Le choix du Chosen One est donc crucial.

Le rapport de force entre LeBron James et Kevin Durant est aujourd’hui à l’avantage du second. En 2016, le King était sur le toit du monde et le MVP 2014 devait prendre une décision pour pouvoir rivaliser avec le champion. Il a opté pour la Bay Area et a obtenu ce qu’il voulait. Les rôles sont désormais inversés. Les Lakers, les Sixers, les Rockets et les Cavaliers sont les quatre franchises qui ont le plus souvent été liées à l’avenir du Roi ces dernières semaines. Mais maintenant que James est officiellement agent libre, Los Angeles et Cleveland semblent être les destinations les plus crédibles pour James, avec Philadelphia juste derrière. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces trois équipes peuvent offrir un contrat maximum à LeBron, contrairement à Houston qui se retrouve largement au-dessus du salary cap. Les Fusées ont besoin d’un sign & trade pour récupérer le meilleur joueur du monde, et ce scénario paraît improbable. Les Texans seraient donc hors course, alors qu’ils représentent probablement la meilleure option d’un point de vue purement compétitif. En effet, quand on jette un œil aux autres possibilités pour James, on voit mal comment il pourrait se retrouver immédiatement dans une situation lui permettant de combattre à armes égales avec les Warriors. Les Lakers ont un noyau de jeunots prometteurs, mais une arrivée potentielle de LBJ ne fera pas de Los Angeles la meilleure équipe de l’Ouest. Ça prendra du temps, et le Chosen One a déjà 33 ans. Alors oui, peut-être que Kawhi Leonard va débarquer à LA dans les prochaines heures par l’intermédiaire d’un transfert avec les Spurs, sauf que cela signifierait l’explosion de ce noyau. On parle également d’un Big Three de feu entre Kawhi, LeBron et Paul George. Sur le papier, ça fait rêver. Dans la réalité, ça risque d’être compliqué à mettre en place et il faudrait que les étoiles s’alignent. Quant aux Sixers, ils possèdent avec Ben Simmons et Joel Embiid le duo du turfu et jouent dans la Conférence Est. Avec James en plus, la jeune et prometteuse équipe de Philly deviendrait un sérieux candidat au titre. Le souci, c’est que le jeu du King n’est pas vraiment en phase avec celui du rookie de l’année. Les deux joueurs ont des caractéristiques similaires et ne se complètent pas très bien. De plus, il y a toujours ce côté flippant concernant les blessures, en particulier avec Embiid.

Ainsi, il n’est pas impossible que LeBron reste à la maison, au moins une saison de plus. Il peut tout à fait attendre l’été 2019 et tester une nouvelle fois le marché quand il aura peut-être plus de visibilité. Il ne faut pas oublier non plus que les Cavaliers possèdent un avantage financier sur toutes les autres franchises NBA, car ils sont les seuls à pouvoir offrir un pactole de 205 millions de dollars sur cinq ans. Les Lakers et les Sixers ne peuvent lui proposer “que” 152 millions sur quatre saisons. La différence est non négligeable, même si elle est relative dans le cas de James, qui est déjà plein aux as depuis longtemps. L’autre argument en faveur d’une prolongation à Cleveland, et celui-ci pèse lourd, c’est l’attachement du Roi à son Etat de l’Ohio et l’aspect familial. BronBron l’a mentionné à plusieurs reprises, sa femme et ses trois enfants seront un facteur très important dans sa décision, bien plus qu’en 2010 ou en 2014. S’il estime que la meilleure chose à faire pour sa famille est de rester, il y a des chances qu’il reparte pour un tour. Cela ne lui permettra pas de jouer les yeux dans les yeux avec Kevin Durant et les Warriors, mais il y a des choses plus importantes que le basket. Bref, Cleveland a des vrais atouts qu’il faut prendre en compte. Ceci étant dit, il y a des signes qui pointent vers un départ. Depuis la fin de la saison, LeBron et le front office des Cavs ne sont plus en contact. Que ce soit pour la Draft ou la free agency, LBJ n’a jamais donné son avis et a laissé la franchise faire ses propres choix, à l’aveugle ou presque. Ce n’est pas du tout dans son style de rester à l’écart de la sorte. Cela ne signifie pas qu’il va forcément faire ses valises, mais cela prouve qu’il envisage sérieusement un futur loin de chez lui.

Contrairement à Kevin Durant il y a deux ans, LeBron James n’a pas la possibilité de rejoindre une franchise qui peut tout lui apporter dès son arrivée. En signant chez les Warriors, KD a intégré une équipe déjà exceptionnelle, dans laquelle il pouvait jouer son basket, le tout avec le salaire d’une superstar. Que ce soit les Lakers, les Cavaliers ou les Sixers, il y a des avantages et des inconvénients. Reste à voir à présent qui va remporter le gros lot.