Klay Thompson a fait oublier sa blessure à la cheville lors du Game 2 : la définition du Warrior, c’est lui

Le 05 juin 2018 à 20:01 par Hugo Leroi

Klay Thompson
Source Image : ESPN

Souvent oublié au milieu des deux MVP de l’effectif des Warriors, Klay Thompson a prouvé lors du Game 2 des Finales qu’il sera toujours là pour ses potes, peu importe la douleur. Respect for ever, mister Thompson.

On a eu très peur pour Klay lors du Match 1, au regard des images du contact subi avec J.R. Smith. Un peu trop emporté par son enthousiasme du début de partie (ou par la mauvaise drogue de son dealer), Gérard a perdu ses appuis, pour finir dans ceux de Thompson, et faire frissonner d’effroi toute l’Oracle Arena. Au replay, on voit clairement tout le bas de sa jambe partir, ce qui l’a fait se tordre de douleur au sol. Sorti pour recevoir des soins, il est ensuite revenu sur le parquet, pour finir le match sur une ligne de stats ultra propre : 24 points à 8/16 au shoot dont 5/10 du parking, le tout en 45 minutes sur une jambe. Incertain pour tenir sa place au Game 2, il a puisé dans ses ressources pour finalement disputer la deuxième opposition de ces Finales à l’envie, et encore y délivrer une perf de haut vol. S’il y en a bien un que ça n’étonne pas, c’est Bob Myers, le General Manager des Warriors, interrogé au micro de KNBR 680 :

Dans sa tête, c’est comme s’il s’interdisait l’option de ne pas jouer. Il passe son temps à se persuader lui-même, à se crier ‘Je vais jouer, je vais jouer. Je ne vais pas manquer de match. Je ne vais pas sortir, je ne vais pas sortir’. Il se le répète à lui-même.”

Une mentalité exemplaire qui fait plaisir à voir dans la NBA actuelle. Le meilleur, c’est que le Spash Brother a porté ses couilles, et a fait valoir sa volonté de contribuer au succès de sa team. Dans le Match 2, il a ainsi compilé 20 points à 8/13 au tir, le tout en défendant très dur sur le backcourt des Cavs, pour faire oublier l’idée même de sa douleur à la cheville. Le tout comme à son habitude, sans vague, sans bruit, calmement et sereinement. Le genre de joueur que chaque franchise NBA recruterait aujourd’hui les yeux fermés, tant il est un exemple d’humilité et d’efficacité. A l’arrivée de Kevin Durant, on pensait que c’est lui qui allait le plus voir son rendement baisser, et même qu’il n’allait pas se satisfaire de son nouveau statut de troisième option offensive. Deux ans plus tard, son apport est resté le même, et son importance au sein des systèmes de Steve Kerr n’a pas changé d’un poil de bouc. En fin de contrat en 2019, il envisage déjà de resigner avec Golden State, le tout en faisant une croix sur quelques millions pour être sûr de repartir avec les mêmes armes dans l’effectif all-time d’Oakland. Pour lui, les titres et le succès valent beaucoup plus que les spots et les paillettes. Il est le Pippen de Jordan, le Fisher de Kobe, le Dumars d’Isiah, et le héros de son coéquipier, Draymond Green, qui l’encense auprès de NBC Sports après le Match 2 :

“Je pensais qu’il n’y avait aucune chance de le voir jouer ce soir. C’est ce que je me suis dis en le voyant marcher hier et en regardant sa cheville. […] Mais il est revenu et a serré les dents. […] On pensait qu’il n’y arriverait pas, mais c’est mal le connaitre. C’est un tout petit exemple de ce qu’il est, l’un des joueurs les plus durs, si ce n’est LE joueur le plus dur avec lequel j’ai joué. Et il ne recevra jamais de crédit pour ça, car il ne vous massacrera jamais physiquement. Mais il est l’un des plus durs, si ce n’est le plus dur, c’est certain.”

Il ne parle pas beaucoup, il ne fait pas les gros titres, mais il est présent quand cela importe le plus. Même blessé, il fera ce qu’il sait faire, sans se plaindre ni broncher, et rappellera pourquoi les Warriors font tout pour le conserver chaque année. Un des mecs les plus sous-estimés de la Ligue, qui fait son petit bout de chemin sans le crier sur tous les toits.

Source texte : NBC Sports, KNBR 680