Profil Draft 2018 : Mitchell Robinson, une saison blanche et un gros point d’interrogation

Le 04 juin 2018 à 11:10 par Benoît Carlier

Mitchell Robinson
Source image : YouTube/Draft Express

Initialement inscrit à Western Kentucky l’été dernier, Mitchell Robinson est revenu sur sa décision pour préparer cette Draft dans son coin. C’est donc un joueur sans match officiel depuis plus d’un an qui se présentera au Barclays Center le 21 juin prochain avec l’intention d’être appelé par Adam Silver parmi les 30 premiers noms de la soirée.

Profil

# Âge : 20 ans. Il a profité de son adolescence jusqu’au bout.

# Position : pivot. Avec son physique, difficile de se tromper.

# Équipe : aucune. Sa “petite” particularité.

# Taille : 211 centimètres. Dans le moule des nouveau intérieurs mobiles.

# Poids : 98 kilos. Il va falloir manger un peu de viande.

# Envergure : 224 centimètres. Pratique pour contrer sans sauter.

# Statistiques 2017 : il aurait un bilan de 181-23 sur le playground de son quartier.

# Comparaison : Hassan Whiteside pour la présence dans la raquette et les longs bras, pour le cerveau on vous laisse juger par vous-même.

# Prévision TrashTalk : dernier tiers du premier tour.

Qualités principales

  • Passion défense
  • Mensurations idéales pour son époque
  • Adresse extérieure
  • Bonnes mains en attaque

Avec ses longs bras et sa silhouette plutôt fine, Mitchell Robinson coche toutes les cases de l’intérieur moderne capable de shooter de loin et aussi mobile qu’un ailier. A une époque où les postes ne veulent plus dire grand-chose et où chaque joueur doit pouvoir évoluer à deux ou trois positions minimum, le prospect semble pouvoir s’adapter facilement aux besoins de son équipe et du coach grâce à une belle rapidité dans ses déplacements. C’est notamment en défense qu’il a bâti sa réputation à coups de grosses bâches sur les parquets lycéens, quitte à abuser un peu des grosses claques plutôt que de conserver la gonfle dans les mains lorsque c’est possible. Son sens du timing devrait lui permettre de squatter les Top 10 mais il a aussi travaillé son tir pour ne pas être uniquement catalogué comme un protecteur d’arceau. Une corde indispensable à l’arc des nouveaux big men qui veulent percer dans la Grande Ligue même s’il n’est pas encore prêt pour participer au Three Point Contest lors du All-Star Weekend. Enfin, il dispose déjà de quelques bons moves sous le panier pour terminer près du cercle malgré la présence des gros malabars pour lui barrer le chemin de la filoche.

Défauts majeurs

  • Une année hors des radars
  • Manque un peu de poids pour exister dans la peinture
  • Expérience et vie de groupe
  • Indiscipliné et manque de fondamentaux

Difficile de juger un joueur jamais aperçu à un niveau supérieur qu’une petite ligue lycéenne mais c’est pourtant le travail qui sera demandé aux scouts des 30 franchises NBA. Décidant de faire une croix sur sa saison 2017-18 en NCAA, il a préféré travailler avec son staff personnel plutôt que de tenter l’aventure à l’étranger par exemple. Un choix qu’il va devoir assumer et qui lui met beaucoup de pression au moment d’attaquer les workouts puisque c’est uniquement par ce biais que les recruteurs vont pouvoir se faire une idée plus précise de lui. Mais même en cas de bonne session, son manque d’expérience dans des compétitions de haut niveau pourrait refroidir certains scouts qui n’ont pas envie de tout miser sur un joueur dont on n’a aucune preuve qu’il peut gérer la pression correctement. A lui donc de montrer que cette année lui a permis de gommer quelques défauts et de bosser ses fondamentaux parfois un peu limite il y a deux ans. Enfin, il faut espérer que cette année sabbatique lui a aussi laissé du temps pour soulever de la fonte. Car ce qui fait sa force est aussi un défaut et il ne résistera pas longtemps aux gros boules de Dwight Howard ou Nikola Jokic sans quelques kilos en plus sur la balance.

Conclusion

Avis aux franchises un peu joueuses, Mitchell Robinson est l’une des grandes énigmes de cette cuvée 2018. Annoncé comme le troisième meilleur pivot de sa génération derrière DeAndre Ayton et Mo Bamba, sa progression lors de la saison qui vient de s’écouler est une interrogation. Toutefois, une équipe à la recherche d’un intérieur au profil défensif capable de faire basculer le momentum avec des gros scotchs ou des précieux rebonds pourrait se laisser tenter. A voir si ce sera plutôt dans les Lottery picks ou en toute fin de premier tour.