Bryan Colangelo aurait utilisé de faux comptes Twitter pour tailler ses joueurs : scandale à Philly

Le 30 mai 2018 à 16:52 par Hugo Chalmin

Bryan Colangelo
Source image : YouTube/Philadelphia 76ers

Le rêve éveillé que vivaient les Sixers ces derniers temps était un peu trop beau pour être vrai. Il fallait bien qu’une couille apparaisse dans le pâté de Philadelphie et la franchise de Pennsylvanie peut remercier son président, Bryan Colangelo, qui en est à l’origine. Les faits qui lui sont reprochés ? Tailler ses propres joueurs avec l’aide de faux comptes Twitter. Kevin Durant n’est pas toujours un bon exemple à suivre…

Comment retourner une franchise selon Bryan Colangelo ? Ce dernier nous a montré le parfait moyen pour détruire le Process qui commençait à prendre forme gentiment après des années de tanking. Tout était parfait pour les Sixers qui retrouvaient cette année les Playoffs pour la première fois depuis 2012 avec une base d’équipe déjà solide construite autour du futur ROY Ben Simmons et de Joel Embiid. Un gros coup à la free agency, des petits efforts par-ci par-là et le tour est joué pour Philly qui pourrait vite figurer parmi les contenders à la bagouze en NBA. Mais voilà qu’une bombe a éclaté cette nuit sur leur président et cela pourrait vite mettre à mal l’image de la franchise. C’est Ben Detrick de The Ringer qui a mené sa petite enquête et l’a fait parvenir aux yeux du monde entier. Selon lui, Bryan Colangelo aurait squatté cinq faux comptes Twitter pour divulguer des infos et chier sur la tronche de ses joueurs ainsi que sur d’autres protagonistes de la NBA. Ça vous rappelle quelqu’un ? KD avait utilisé le même stratagème en septembre dernier en taillant son ancien entraîneur, Billy Donovan, et certains de ses ex coéquipiers du Thunder. Mais là, c’est une toute autre limonade puisque Colangelo n’est autre que le prez de Philadelphie et qu’il critique ses propres poulains.

Et qu’est ce que donne concrètement cette enquête ? Si l’on en croit notre confrère américain, ça ne sent pas très bon pour celui qui a rejoint les Sixers en 2016. Faisons d’abord un petit récapitulatif des faits. La source de The Ringer soupçonne Bryan Colangelo de se cacher derrière cinq comptes Twitter. Le premier porte le pseudo de @phila1234567 et n’a jamais tweeté. Le deuxième, du nom d’Eric Jr (pseudo : @ AlVic40117560) était actif entre avril 2016 et mai 2017. Deux autre comptes étaient utilisé pour tweeter lors des cinq derniers mois, HonestAbe (pseudo : @Honesta34197118) et Enoughunkownsources (pseudo : @Enoughunkownso1). Quant au cinquième compte, il porte le nom de Still Balling (pseudo : @s_bonhams) et tweetait plusieurs fois par jour, dont la semaine dernière. Et c’est ici que notre copain Ben entre en scène en contactant les attachés de presse de la franchise pour savoir si Colangelo avait des infos sur ces comptes. Mais là où le journaliste a été très fort, c’est qu’il n’a parlé que de deux comptes à Philly, celui de phila1234567 et d’Eric Jr, pour justement voir si l’intérêt soudain de Detrick allait entraîner des changements de comportement sur les autres comptes. Bingo ! Quelques heures après l’appel, les trois comptes non mentionnés par le journaliste dans le courriel sont passés, comme par hasard, de publics à privés (même HonestAbe, inactif depuis décembre). Ce n’est pas fini car depuis la prise de contact de Ben Detrick avec les Sixers, le compte Still Balling s’est désabonné de 37 comptes en liens avec Colangelo, dont plusieurs appartenant aux coéquipiers de son fiston à l’université de Chicago. On espère que vous n’êtes pas perdu, courage, ce micmac de comptes Twitter arrive à son terme. Une semaine plus tard, Detrick rappelle la franchise afin d’en savoir un peu plus sur les possibles (et évidents) liens entre les cinq comptes. Ce à quoi BC a répondu :

“Comme beaucoup d’autres de mes collègues, j’utilise les réseaux sociaux pour me tenir au courant de l’actualité. Même si je n’ai jamais rien posté sur les réseaux sociaux, j’utilise le compte @Phila1234567, révélé dans cet article, pour surveiller notre franchise et d’autres événements en cours. Cette histoire me perturbe à plusieurs niveaux, d’autant que je n’ai aucun lien avec les autres comptes incriminés, et que je ne connais pas les gens qui sont derrière tout ça, et je ne sais pas pourquoi ils font ça.”

On peut dire que le mec de The Ringer a fait du beau boulot et que même si Colangelo nie en bloc, les activités étranges des comptes concernés suite à la révélation de l’enquête mettent la puce à l’oreille et il est évident qu’il y a un truc pas net dans cette affaire. Peut-être tout simplement que Bryan devrait avouer et s’excuser, à l’image de KD, dont les aventures sur Twitter ont été vite oubliées après quelques pardons. Dans tous les cas, que Colangelo soit vraiment derrière derrière ces tweets ou non, il y a eu de beaux coups de couteau distribués ci et là. Jahlil Okafor a été critiqué sur sa mauvaise condition physique tandis que les galères de Markelle Fultz au shoot ont été expliquées par une liaison entre son coach perso et sa mère. Nerlens Noel a pour sa part été insulté de “bouffon égoïste”, Masai Ujiri (successeur de BC à Toronto) s’est fait qualifier de “fils de riche” et l’ancien GM des Sixers a été largement attaqué. Bref, tout le monde en a pris pour son grade. Bon d’accord, jusque-là, à part Fultz, toutes les cibles ne concernent pas ou plus la franchise de Pennsylvanie donc il n’y à pas de quoi s’inquiéter si vous êtes fans des Sixers. Mais s’il y en avait un à ne pas toucher, c’est peut-être le franchise player de la team, Joel Embiid. Raté ! Le Camerounais n’a pas été épargné par ces comptes où il est décrit comme étant “égoïste et un peu paresseux” pour ne citer que cette punchline gratuite. Pas forcément la meilleure chose à faire quand on veut motiver son meilleur joueur à rester à la maison. Le numéro 3 de la Draft 2014 a reçu un petit coup de fil d’ESPN durant lequel il a déclaré que son boss l’avait appelé pour mettre fin aux rumeurs le concernant.

“Je lui ai parlé et il m’a dit qu’il n’avait pas écrit ça. Il m’a appelé pour nier les accusations le concernant. Je dois le croire faute d’avoir la preuve du contraire. Si c’est vrai en revanche, ce serait vraiment dur.”

On en saura un peu plus dans les jours à venir. Peut-être même que d’ici là, Bryan Colangelo aura tout balancé. Mais toujours est-il que ce n’est pas un très bon message envoyé aux superstars en vue de la free agency de cet été. Cela ne devrait pas rassurer un certain BronBron, si jamais ce dernier est intéressé par la ville de l’amour éternel.

Source texte : The Ringer / ESPN