Jerry West ne digère pas son départ des Warriors : passer des champions aux Clippers, il y a de quoi déprimer

Le 15 mai 2018 à 23:58 par Hugo Leroi

jerry west
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Être le logo de la NBA en personne ne veut pas pour autant dire qu’on est intouchable. C’est ainsi que Jerry West, ancien consultant pour les Golden State Warriors, a dû faire ses valises non loin d’Oakland, à Los Angeles plus précisément, pour y conseiller Steve Ballmer et la clique des Clippers. 

Il est vrai que ce bon Jerry West est rarement estimé à sa juste valeur, que ce soit en tant que joueur, coach ou dirigeant d’une franchise. Vous le connaissez en tant que logo de la NBA, mais Jerry c’est avant tout un joueur all-time. En 14 ans sous le maillot des Lakers, Mr Clutch représente 27 points de moyenne (dont la plupart étaient plantés derrière la ligne imaginaire des 3-points, qui n’existait pas à l’époque), 6,7 assists, 5,8 rebonds, 14 sélections au All-Star Game, 8 Finales NBA, une gagnée et une distinction de MVP des Finales en 1969, alors que sa team avait perdu contre les Celtics de Bill Russell. Un des meilleurs arrières à avoir endossé le maillot pourpre et or, en ballottage avec un certain Kobe Bryant. Hall of Famer ? Certainement, et pas qu’un peu.

Le meilleur, c’est que sa carrière ne s’arrêtera pas simplement à fouler les parquets. Quelques années après sa retraite, en 1976, il occupera le poste de head coach des Lakers, où il entraînera Kareem Abdul Jabbar, entre autres. En 1982, Jerry se verra proposer le poste de General Manager du L.A. de Magic Johnson, KAJ et Pat Riley. Il remplira son rôle à merveille, et contribuera à l’éveil de la dynastie californienne des années 80, qui verra Hollywood gagner cinq titres en l’espace de dix ans. Il connait ensuite une légère période de disette après la retraite de Magic, mais lance de bons joueurs comme Vlade Divac, Nick Van Exel ou Cedric Ceballos. Voyant quand même que ce n’est pas avec ces gars que le titre reviendra, The Logo recrutera Shaquille O’Neal, agent-libre en 1996, et tradera dans la foulée Vlade contre Kobe Bryant, treizième choix de Draft des Hornets. Coup de maître, qui mènera ses Lakers au Three Peat du début des années 2000. West expose ensuite ses talents à Memphis en 2002, au même poste de GM, et fait d’ailleurs éclore Pau Gasol, en tirant au passage le meilleur de Jason Williams ou Mike Miller. En 2011, il rejoint les Warriors en tant que consultant pour le front-office, bien lui en prendra. Il contribuera à la montée en puissance du rouleau compresseur que l’on connait aujourd’hui, participant au développement de Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green, ainsi qu’aux recrutements de Steve Kerr et Kevin Durant pour couronner le tout. Vous avez eu le temps de compter ? On l’a fait pour vous. Au total, Mr. Outside a contribué, directement ou indirectement, à faire gagner 10 titres dans sa carrière : 1 en tant que joueur aux Lakers, 7 en tant que GM de cette même franchise, et 2 en tant que consultant de Bob Myers avec les Warriors. Costaud comme CV non ? Ça n’a malheureusement pas empêché Oaktown de se séparer de lui l’année dernière, après le deuxième titre en trois ans de la team d’Oakland. Un gros coup dur pour lui, qui a vu cette équipe grandir sous ses yeux. Il s’est soulagé au micro de Marc Stein du New York Times.

“Quitter les Warriors était probablement la chose la plus difficile que j’ai eue à faire de toute ma vie. Je ne voulais pas m’en aller. Parfois on arrive à un point où on ne se sent plus valorisé, mais ça arrive. Je ne tiens rigueur à personne là-bas. Ça ne s’est pas fini de la façon dont je voulais, c’est certain.”

Quitter une équipe en pleine bourre, ça fait très mal au moral. Même si Jéjé, à 80 piges, n’a toujours pas pris sa retraite et conseille aujourd’hui Steve Ballmer aux Clippers, il en a gros sur le cœur quand on lui parle de la façon dont son départ s’est passé à Golden State. Malgré un titre gagné en partie grâce à ses conseils, aucun accord n’a été trouvé par les deux partis, lors de la renégociation de son contrat. West ne se sentait pas voulu, et le problème était bien là. Dur contraste, car il a ensuite dû s’atteler à conseiller les Clippers qui, même s’ils sont loin d’être une franchise dégueulasse, n’ont pas la hype et le passé des Warriors. Mr. Clutch a de plus dû composer avec le trade de Chris Paul à Houston dès son arrivée, la rupture entre Blake Griffin et le staff qui a mené au transfert avec les Pistons, les envies de départ incessantes de DeAndre Jordan… Pas facile la vie, dans l’autre vestiaire de L.A.

On espère néanmoins que Jerry West pourra trouver l’équilibre avec l’autre franchise de Los Angeles, après son départ douloureux de la baie. S’il ne trouvera vraisemblablement pas le succès d’antan, Jerry pourra surement glisser quelques conseils avisés aux dirigeants de Lob City, et ainsi leur permettre de passer les demi-finales de Conférence et s’approprier le nouveau surnom de “Mr. Curse Breaker“, qui sait…

Source texte : New York Times


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