Le Roi du Nord est encore et toujours LeBron James : retour sur la série traumatisante du King

Le 09 mai 2018 à 09:46 par Mathieu Leprince

LeBron James
Source image : The Stinker

Les Cavaliers se sont donc envolés pour les finales de Conférence ce lundie en remportant aisément le match 4 face aux Raptors (128-93). Après avoir bataillé jusqu’à un Game 7 décisif face aux Pacers au premier tour, les coéquipiers LeBron James ont cette fois roulé sur les Canadiens pourtant leader de la Conférence Est en régulière. Déjà monumental contre Indiana, le King a récidivé en provocant une nouvelle extinction des dinosaures. Retour sur un sweep orchestré de main de maître par le plus grand cauchemar humain dans l’histoire de Toronto.

Déjà éliminés les deux années précédentes face à ces mêmes Cavs, les hommes de Dwane Casey comptaient bien opposer une meilleure résistance et être les premiers à enfin faire tomber LeBron avant les finales NBA depuis les Celtics de 2010. Pour cela, les Dinos avaient dominé la saison régulière et s’étaient offert l’avantage du terrain sur tout l’Est. Le Game 1 se déroulait donc dans l’antre de l’Ontario. Le match est dominé par les coéquipiers de DeMar DeRozan face à un BronBron en triple double (26 points, 11 rebonds et 13 passes), mais malgré des coéquipiers bien présents, le numéro 23 est en manque d’adresse (12 sur 30 au tir) et voit les Raptors atteindre la victoire… ou presque. Note pour plus tard, chers Raptors : quand on laisse l’adversaire revenir dans le quatrième quart à seulement deux petits points, et que LeBron, même en détresse au shoot, est dans cette équipe et qu’il reste moins d’une minute à jouer… ça se termine souvent sur un fadeaway monstrueux du King puis une prolongation. Les Cavaliers prenant enfin goût au lead dans cette rencontre en début d’overtime, les gars de l’Ohio l’emporteront finalement (113-112), frappant clairement le moral des Canadiens. En sortie de victoire, LeBron James commencera son tabassage psychologique en affirmant publiquement qu’il vient de réaliser sa pire prestation de l’année Quand le bonhomme vient gagner un match 1 chez toi en étant en triple-double et qu’il te dit que c’était craignos, il y a de quoi transpirer abondamment côté Toronto pour le Game 2.

La suite n’ira que dans ce sens.

Perdant l’avantage du terrain dès le début de ces demi-finales de conférence, les leaders de la saison sur la East Coast n’en seront pas pour le moins découragés. Agressifs d’entrée de jeu comme au Game 1, à l’image d’un Kyle Lowry à dix huit unités à la pause, les Dinos n’arriveront cependant pas à distancer les Cavs d’un James discret mais efficace en premier mi-temps (18 points) et d’un Kevin Love retrouvé (31 points et 11 rebonds). Mauvais délire, car laisser le King prendre confiance et détruire les espoirs de Toronto est un scénario qu’il affectionne tout particulièrement. Et ce qui devait arrivé… arriva. Ne disposant que de deux points de retard après 24 minutes, James le sait, les Canadiens vont douter et le coup d’accélérateur se passera dès le retour des vestiaires. Le natif d’Akron prendra les choses en mains et les Dinos sombreront une nouvelle fois chez eux (128-110), sous les shoots assassins du numéro 23. La ligne de LeBron ? 43 points, 8 rebonds et 14 passes avec une adresse retrouvée (67,9%). Le cyborg, qui avait déjà fait mumuse dans la salle de jeu de DeRozan et Lowry l’année dernière, continue de considérer le Air Canada Center comme sa maison de vacances. En tapant fade away sur fade away tout en clashant les spectateurs du premier rang, James forcera tout un pays à pencher sa tête au-dessus de la cuvette. Mais surtout, le King sera bien décidé à faire en sorte de ne plus revenir dans sa baraque cette année. Les vacances sont finies, il y a un boulot à conclure à la maison, sans trembler.

Avant ce retour dans l’Ohio pour le Game 3, les railleries recommenceront sur les Raptors : “choke de Toronto“, “extinctions des dinos” et tant d’autres blagues sur la faiblesse de ces derniers quand le numéro 1 de la Draft 2003 se pointe. Le moral des troupes de Casey n’est pas au top et les Canadiens sont surtout dans l’urgence, car il faut au moins une victoire à Cleveland pour s’éviter le coup de balai horrible que ne mériterait pas une saison régulière fabuleuse. C’est justement le moment choisi par BronBron pour devenir encore plus tortionnaire qu’il ne l’était déjà envers ses ennemis favoris. Les Cavs démarrent tambours battants et veulent enfoncer les Raptors un peu plus dans la tourmente. Menés de quinze unités à la mi-temps, ces derniers réalisent un comeback exemplaire dans le dernier quart, allant même jusqu’à égaliser sur un tir primé de Anunoby avec seulement huit petites secondes sur l’horloge. Mais LeBron se nourrit des espoirs… et du désespoir des Raptors. Il va remonter la balle sur tout le terrain, s’élancer sur sa jambe gauche, envoyer un flotteur main droite en total déséquilibre sur la planche pendant que le buzzer retenti dans la Quicken Loans Arena… Résultat ? Ficelle, 105-103. Les joueurs sont sous le choc, Lowry est figé pendant qu’Ibaka prend sa tête à deux mains. Il l’a encore fait, encore lui, c’est pas possible. 38 pions, 6 rebonds et 7 passes pour le bourreau, l’humiliation qui va avec. On se demanderait presque si LeBron n’a pas dit à Jeff Green de faire exprès  de rater son lancer, pour donner quatre points d’avance à 15 secondes de la fin, afin de mieux assassiner les victimes du soir. Du soir, et de son histoire. Car James semble jouir quotidiennement de cette domination.

La série étant quasiment finie, Cleveland a un pied et quatre orteils en finale de conférence mais il faut achever la bête au Game 4. Les Dinos voient se profiler le même scénario que l’année précédente à la même époque, le sweep. Une élimination qui anéantirait les troupes de l’Ontario avec une dixième défaite consécutive en Playoffs contre le King et ses Cavs… Impossible, pas comme ça, pas ainsi. Pas après tant d’efforts, de modifications structurelles, identitaires, dans le jeu comme dans la création de l’effectif. Toronto ne peut pas se faire balayer aussi salement, se faire sortir sur un 4-0 serait synonyme de désolation all-time pour ces Raptors. Inutile d’en rajouter davantage pour le King. Quand il s’agit de s’amuser une nouvelle fois avec ses copains du Nord, James se balade encore en quasi triple-double : 29/8/11 à 63% au tir, les hommes de Tyronn Lue ne laissent les invités qu’y croire un seul quart temps. 128-93 au final, les Canadiens sont au tapis, le numéro 23 jubile après s’être éclaté avec ses jouets favoris.

On peut se moquer de Toronto tant qu’on veut, le sweep est horrible et le mental des leaders est à remettre en question, mais on doit surtout constater que les bonhommes tombent chaque année sur un monstre. Un mec qui prend plaisir, non pas à battre Toronto, mais à torturer la franchise du Canada. Après l’irrespect de son 36/8/5 de moyenne tout en buvant une bière pendant la série l’année dernière, LeBron a décidé de jouer un nouvelle fois avec ses copains canadiens : 34 points, 8 rebonds, 11,3 passes de moyenne et un buzzer beater pour détruire une équipe qui reprenait espoir, le numéro 23 a tout fait. De quoi officialiser son nouveau statut, celui de président du Canada, légende de Toronto et donc propriétaire des Raptors. Terrifiant.

LeBron James (34.0 PPG, 11.3 APG, 8.3 RPG) puts together a complete 2nd round performance, lifting the @cavs to the Eastern Conference Finals! #WhateverItTakes #NBAPlayoffs pic.twitter.com/beoLMLLOwc

— NBA (@NBA) 8 mai 2018


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