Billy Donovan est parti pour rester à OKC : ce bruit, c’est celui des fans d’OKC qui s’étranglent

Le 03 mai 2018 à 19:15 par Hugo Chalmin

thunder westbrook

Cette nouvelle ressemble à la dernière vie de Billy Donovan dans un jeu vidéo. Après l’élimination surprise (ou pas) du Thunder lors du premier tour des Playoffs face au Jazz, Sam Presti a affirmé mercredi qu’il conservera son coach pour la saison à venir. Du politiquement correct pour mieux la lui mettre à l’envers cet été ou un choix cimenté ? L’avenir nous le dira.

Toujours dans l’hypothèse où Sam Presti ne reviendrait sur sa parole, Donovan a eu chaud aux fesses. Garder le soutien de son General Manager – après une saison pour le moins décevante en terme de résultats et de qualité de jeu – relève du miracle pour l’ancien coach des Gators de Florida en NCAA . Sûrement qu’il doit avoir quelques dossiers compromettants sur son boss. Toujours est il que l’ami Presti souhaite conserver une forme de stabilité au sein de sa franchise. Dégager Billy n’est pas dans ses plans, comme il l’a déclaré à ESPN. Ce qui a évidemment fait bondir un paquet de fans, lassés de voir autant de talent être moyennement utilisé au centre d’une attaque fréquemment bordélique.

“Je pense que la meilleure chose pour Donovan, et je pense que la plus grande opportunité pour lui, est dans la continuité. De plus, avec le type d’équipe que nous avons assemblé et la façon dont il a été assemblé, en général, la continuité est son meilleur ami à l’avenir.”

On était nombreux à s’exciter sur la période estivale du Thunder il y a quelques mois. L’arrivée de Paul George en échange d’un Oladipo transformé aujourd’hui et de Sabonis avait chauffé pas mal de fans de la Cheeseapeake Arena, et à juste titre. S’en est suivie la venue de Carmelo Anthony fin septembre, Presti voyant ici la possibilité de créer un Big Three avec Russell Westbrook, voir un Big Four avec le grand Steven Adams. Le tout, complété par l’apport de solides role players comme le hamster Raymond Felton ou Patrick Patterson, pouvait laisser planer le mince espoir de jouer la baguouze. Mais tout ça, c’était avant de voir les matchs défiler les uns après les autres et la progression trop limitée des troupes de Billy Donovan. Jeu en iso sur une star, puis sur une autre, quelques pick and roll entre Adams et le Marsupilami qui auraient pu être plus fréquents, le Thunder n’a proposé du grand basket que trop rarement et cela s’est ponctué par une sortie violente au premier tour des Playoffs. Cependant, Presti marque un point intéressant concernant son entraîneur, on ne peut pas dire que Billy a pu souffler une seule seconde et construire depuis son arrivée. Première saison, la dernière contractuelle de KD. Deuxième saison, la dernière contractuelle de Westbrook. Celle-i, c’était pour Paulo. Avec un effectif changeant, impossible de développer quoi que ce soit de stable.

Ne crachons également pas aveuglement sur la régulière d’OKC. Souvent suffisants face aux “petits” de la Ligue, les gars de l’Oklahoma ont sorti des prestations extrêmement abouties face aux gros gibiers de la NBA. Défense de fer, gonfle qui circule (pas trop quand même) et jeu de transition parfait ont permis à Westbrook et sa bande de s’offrir le scalpe des Rockets, des Raptors, des Warriors ou encore des Cavs de LeBron. Fort de quoi, une fois qualifiés en Playoffs avec un bilan de 48 victoires et 34 défaites, on pouvait s’attendre à une montée en puissance des stars pendant la postseason. C’est tout le contraire auquel on a eu le droit d’assister lors de cette série face au Jazz. Un Melo en mode Kyle Singler, Paul George qui choke complètement son Game 6 (5 points à 2 sur 16 au tir), aucune véritable adaptation tactique de Donovan, et le tour est joué. OKC est en vacances dès le premier tour des Playoffs, c’était tendu à affirmer en septembre dernier.

Maintenant, est-ce que la situation va s’améliorer la saison prochaine ? C’est la grande question. Un certain Carmelo Anthony pourrait ne pas aider au bon déroulement de la saison 2018-19 du Thunder, si l’on en croit les possibilités financières réservées à l’ailier. L’homme au bandeau possède une option (Early Termination) dans son contrat qui pourrait lui permettre de tester le marché cet été mais pour cela, il devrait faire une croix sur les 28 millions qu’il toucherait s’il restait à OKC la saison prochaine. On peut imaginer que peu de franchises seraient prêtes à mettre ne serait-ce que 10 millions pour s’attacher les services de l’ancien de New York tant il semble sur la pente descendante. Et pour certains, sa chute n’est même plus une pente, c’est un précipice. Ceci étant dit, on voit mal celui qui a déclaré qu’il était hors de question pour lui d’être un remplaçant refuser ses 28 patates. Avec Melo qui rempile, la Free Agency du Thunder serait vite réglée puisque la banque serait bloquée. Compliqué de faire un coup lorsque la masse salariale de l’équipe dépasse les 130 millions de dollars. Elle irait même -delà de cette somme si Paul George ou l’autoproclamé « Playoff P » (agent libre cette été) signe pour une nouvelle aventure dans l’Oklahoma. Mais est-ce que les deux ailiers vont aller dans ce sens en sachant que Donovan sera toujours en place… difficile à dire.

Si les performances du Thunder de cette année et plus particulièrement en Playoffs pouvaient donner des envies à Presti de virer Donovan, il semble difficile de se séparer de ce dernier. Et pour cause, son contrat de 30 millions sur 5 ans signé en arrivant à Oklahoma City en 2015. Payer les 12 millions de ses deux dernières années de contrat pour s’en débarrasser, le GM risquerait de l’avoir au travers la gorge. On part donc sur de la continuité, ce dont Billy n’a pu bénéficier. Mouais.

Source : ESPN