Bilan de saison 2018, version Thunder : quand on fait all-in, parfois on gagne et parfois on perd…

Le 03 mai 2018 à 12:22 par Benoît Carlier

Thunder
Source image : Pinterest

C’était l’une des plus grosses interrogations de la saison : renforcé de deux All-Stars et anciens franchise players, le Thunder pouvait-t-il bousculer la hiérarchie à l’Ouest ? Le coup devait être tenté mais on ne peut pas dire qu’il ait marché comme prévu.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Un poil trop enthousiastes, nous annoncions un bilan de 55 victoires et 27 défaites pour cette version new-look d’OKC dans notre preview de la saison. Avec un Big Three capable de mettre 90 points tous les soirs, on voyait ce Thunder faire un carnage en saison régulière, lorsque les défenses ne sont pas trop resserrées et permettent aux meilleurs attaquants de la Ligue de se faire plaisir. Ça tombe bien, Billy Donovan bénéficiait de trois d’entre eux et avait l’occasion de les aligner sur le terrain en même temps. Mais après la récréation venait l’heure de l’examen et nous étions tout de suite plus circonspects devant les perspectives de cette équipe en Playoffs. Non pas que l’on doute de la capacité de Melo à se transformer en un joueur de collectif lorsque cela compte vraiment, ni de la façon dont Coach Billy peut se transcender au printemps, mais il y a quand même un peu de ça.

Ce qui s’est vraiment passé :

Les montagnes russes tout au long de l’année, sans discontinuer. Un looping par-ci, une épingle à cheveu par-là, il ne fallait pas être cardiaque pour suivre le Thunder cette saison. Tantôt fébrile contre des équipes qui pratiquent le tanking, tantôt focus face aux grosses cylindrées de la Ligue, cette équipe est aussi bien capable de perdre contre Orlando, Brooklyn ou Phoenix que de gagner contre les Warriors ou les Rockets. Une sorte de schizophrénie présente dans l’effectif de Billy Donovan dès le début de la saison qui n’a jamais vraiment été soignée. Le tournant de cet exercice pourra être identifié en janvier avec la blessure d’Andre Roberson pour le reste de la saison. Au milieu du Big Three et de Steven Adams, le chien de garde sert de catalyseur et prend à sa charge la défense du meilleur extérieur adverse. Sa perte va en partie redéfinir les rôles et sera surtout préjudiciable en Playoffs. Alors que de nombreux observateurs promettent au Thunder une place dans les trois premiers de leur Conférence, il ne termine pas loin et valide l’avantage du terrain au premier tour à la faveur de plusieurs tie-breakers favorables. Car avec deux défaites de plus, c’était bien à la télé que le MVP et ses coéquipiers allaient suivre le début des Playoffs. Finalement confrontés au Jazz, les dauphins des Blazers dans la Division North-West héritent peut-être du pire tirage imaginable pour eux. Cette crainte se vérifie dès le Game 2 où Donovan Mitchell et sa bande vont braquer la Chesapeake Arena pour récupérer l’avantage du terrain. A partir de là, Billy Donovan sera incapable de trouver les ajustements nécessaires et il va subir la loi de l’une des meilleures défenses du pays. Russell Westbrook arrose un peu trop, Paul George est inconstant et Melo fait la gueule sur le banc. Résultat, l’équipe d’Utah menée par un rookie étonnant reste invaincue à domicile et s’offre un ticket pour les demi-finales au bout de six matchs. Le pari du Thunder n’a pas fonctionné et il n’y aura peut-être pas de deuxième chance si Paul George s’en va.

L’image de la saison :

Carmelo Anthony

Quand tu vas prendre 28 millions de dollars la saison prochaine.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Russell Westbrook

Ne pas attendre un MVP, mais ils ont complètement vrillé chez TrashTalk ? Il fallait trouver un moyen de revenir sur l’incroyable performance du Brodie dont on n’a pas assez parlé cette année. Vous vous rappelez la tension incroyable qui régnait dans la Ligue lorsque l’on a commencé à comprendre que la Tortue Ninja allait peut-être devenir le premier homme depuis Oscar Robertson à tourner en triple-double de moyenne sur une saison ? Il a tellement banalisé cet exploit que l’on trouve ça presque normal aujourd’hui. Alors il fallait bien rétablir la vérité en insistant sur le fait que ce que réalise Donatello est tout bonnement incroyable. Alors peut-être que la période s’y prête et qu’il a passé du temps sous les arceaux pour voler quelques rebonds à ses coéquipiers, mais dire que l’on s’attendait à ce qu’il réédite une telle performance deux années consécutives serait du mensonge ou extrêmement triste. Si on ne s’enthousiasme plus devant de telles choses, autant regarder du cricket.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Carmelo Anthony

Content de s’extirper du bourbier dans lequel il s’était mis lui-même à New York, il a fait des caprices toute l’année. Cela commence au training camp, lorsqu’un journaliste lui demande s’il serait prêt à sortir du banc pour le bien de l’équipe et cela s’est terminé en conférence de presse de fin de saison avec la même question. Melo n’a pas de bague mais à voir son comportement on se demande s’il souhaite vraiment en gagner une. En attendant, les fans du Thunder peuvent lancer une pétition pour rendre la capuche tolérée sur un terrain parce que c’est le seul moyen pour ne pas que les 28 millions de dollars qui lui sont promis dans son contrat soient totalement jetés par les fenêtres la saison prochaine. Try again.

La vidéo de la saison :

Sûrement le match de la saison.

Ce qui va bientôt se passer :

Alors que la présence de Billy Donovan sur le banc du Thunder vient d’être confirmée pour la saison prochaine, le gros point d’interrogation concerne surtout Pau George qui sera agent-libre à partir du 1er juillet. Les récents résultats d’OKC risquent de peser dans la balance et de lui donner envie de se rapprocher de son état natal, la Californie. De cette décision pourrait ensuite découler une poignée de choix de la part du front office de l’Oklahoma qui attendra aussi de savoir si Melo souhaite activer sa player option pour palper 28 briques de plus l’année prochaine. C’est seulement après ces deux dossiers bouclés que l’on pourra y voir un peu plus clair dans l’avenir du Thunder qui pourra de toute façon encore compter sur son Brodie pendant plusieurs années. Steven Adams, Andre Roberson, Alex Abrines ou Patrick Patterson sont tous sont contrat pendant encore au moins un an ce qui va permettre à Billy Donovan de travailler un peu sur la continuité quoi qu’il arrive même si de gros changements sont à prévoir au sein de son cinq majeur.

L’excitation est bien redescendue à OKC où les fans en sont également à se demander s’il ne faudrait pas tout de suite tourner la page et oublier cet épisode avec PG et Melo. Malheureusement, tout n’est pas si simple. D’abord parce que Carmelo Anthony va décider seul de son avenir alors que le front office semble quand même motivé pour conserver Paulo s’il est d’accord pour retenter le coup. Dans ce cas-là, le proprio va devoir faire pleuvoir les millions et prier pour que la deuxième soit la bonne.