Le 5 majeur du premier tour des Playoffs à l’Ouest : la fable du volatile et du jazzman
Le 01 mai 2018 à 15:33 par Hugo Leroi
Ça y est, le temps du premier tour est terminé pour les deux Conférences. Pour fêter ça à la manière TrashTalk, on vous a préparé un joli cadeau : un 5 majeur All-First Round Team de l’Est et de l’Ouest, pour bien poser les bases des demi-finales, voir qui est chaud bouillant actuellement, et qui pourrait le rester. N’hésitez pas à faire le votre en commentaires tout en gardant à l’esprit que Melo n’a pas forcément sa place dans ce cinq.
Retrouvez le 5 majeur de l’Est
Place à la Conférence Ouest : pas de Game 7, mais un premier tour placé sous le signe de l’exploit (ou de la déception, ça dépend de quel côté on se place) : New Orleans qui sweep Portland en sixth seed, Utah qui sort le Big Three d’OKC “taillé pour le titre”. Des larmes aussi… et un premier tour à la saveur étrange. Avant de balancer des noms, il nous faut d’abord établir quelques règles de bonne conduite pour qu’aucun blasphème (ou presque) ne soit rencontré au cours de ce dossier. Evidemment, les statistiques personnelles du joueur choisi auront leur place dans les critères, mais pas que : impact sur la team (gagnante ou perdante), le résultat final de la série, upset si il y a eu (il est très probable que des Pelicans soient cités durant le déroulement de ce dossier), coté symbolique de la win (ou de la lose)… Un meneur, un arrière, deux ailiers, un pivot, un sixième homme aux perfs monstres mais qu’on a pas pu caser et un coach : tel est le menu de cette équipe type sauce Conférence Ouest, qui sera le même que celui proposé pour l’Est, y a pas de raison. Commençons.
Meneur : Jrue Holiday, New Orleans Pelicans
Statistiques : 27,8 points à 57% au shoot, 4 rebonds et 6,5 assists en 4 matchs contre les Portland Trail Blazers.
Nous aurions pu caser Rondo, mais le MVP de ce premier tour à l’Ouest, c’est bien Monsieur Vacances. Car le taff était rude : il fallait step-up en deuxième option offensive après la blessure de DeMarcus Cousins, défendre sur Lillard et McCollum, servir Anthony Davis… Jrue a fait bien plus que ça. Il a cadenassé Dame à 18 points de moyenne et avec en pourcentage horrible, a volé sa montre du money-time quand les matchs devenaient serrés, et s’est comporté en véritable cœur battant des Pelicans, à tel point que l’on ne savait plus qui était le franchise player en Nouvelle Orléans. Pour conclure le tout, il plante 41 points à 2000% de réussite au Game 4 pour passer le balai et valider le sweep, respect.
Arrière : Donovan Mitchell, Utah Jazz
Statistiques : 28,5 points à 46% au shoot, 7,2 rebonds et 1,5 steal en 6 matchs contre le Thunder d’Oklahoma City.
Ce mec n’est pas rookie, c’est impossible. Il avait enfilé un costume de Dwyane Wade pour passer incognito toutes ces années. Première série de Playoffs de la carrière du Spida, et deux énormes cojones posées sur la table des observateurs, qui voyaient déjà OKC en demi-finales. C’était sans compter les spin moves assassins, pull-up à 3-points et autres actions clutch qui ont fait pleurer Paul George et sa clique. Blessure au pied au Game 2 ? De l’eau en bouteille, il plantera 28 points sur une jambe pour aller chercher la victoire. Russell Westbrook met 46 points au Game 6 ? Pas de soucis les gars, j’en met 38 et on se qualifie. Indéfendable, imperturbable et grandement respectable au coté de grands noms rookies tels que Michael Jordan, Magic Johnson ou Kareem Abdul Jabbar.
Ailier : Kevin Durant, Golden State Warriors
Statistiques : 28,2 points, 8,6 rebonds, 5,2 assists en 5 matchs contre les San Antonio Spurs.
Vainqueur 4-1 contre les Spurs, Golden State a évidemment pu compter sur un KD en mode Playoffs, qui a enfilé son costume de franchise player en l’absence de Stephen Curry. Pas grand chose à reprocher à la Tarentule, qui a su galvaniser les Warriors et les ramener dans une attitude sérieuse, après un passage à vide en fin de saison. 25 points dans le Game 5 pour clore l’affaire et envoyer les Spurs en vacances bien méritées. Mention à Klay Thompson qui aurait pu prétendre à chiper la place de son coéquipier.
Ailier : Anthony Davis, New Orleans Pelicans
Statistiques : 33 points à 57% au shoot, 11,8 rebonds, 1,8 steal et 2,8 blocks en 4 matchs contre les Portland Trail Blazers.
L’artisan du balai qui a sweepé les Blazers. Pour sa deuxième campagne de Playoffs en carrière, The Brow a sorti son meilleur mono sourcil, et a écrasé toute concurrence. Jusuf Nurkic ? Un club sandwich, il lui en reste encore des bouts dans son bec de volatile. AD représente un problème insoluble pour toutes les défenses de NBA, et Portland en a fait les frais. Trop rapide sur son premier pas, trop long et large à contourner en lay-up, capable de switcher en pick-and-roll sur l’arrière… Bagage de MVP, qu’il sera sans aucun doute dans les années à venir. Pour couronner le tout, il se permet 47 points, 10 rebonds et 3 contres au Game 4 pour faire sortir Lillard et sa clique, car un artiste doit aussi savoir soigner sa sortie. On aurait aussi pu le classer comme un pivot mais il fallait laisser une place à son duo dans la raquette.
Pivot : Clint Capela, Houston Rockets
Statistiques : 15,8 points à 67% au shoot, 14,2 rebonds et 2 contres en 5 matchs contre les Minnesota Timberwolves.
Qui aurait cru qu’un Grand Suisse mangerait un jour un chat ? Ce jour est arrivé, et c’est Clint Capela qui s’en est chargé. Il a fait pleurer Karl-Anthony Towns, le bloquant à 15 petits pions par match sur la série, quand il tournait à 22 en saison régulière. Il l’a fait cavaler, a bien défendu sur lui, même à l’extérieur, a protégé l’arceau, et a rempli son rôle offensif de catcheur de lobs que lui servaient Chris Paul et James Harden, dans la continuité de son excellente saison. Il a profité de ce premier tour pour confirmer les attentes placées en lui par la direction des Rockets, et il va falloir raquer pour le prolonger cet été.
Sixièmes hommes : Manu Ginobili et LaMarcus Aldridge
Statistiques : une victoire avec le cœur.
Pour le symbole et l’hommage. On aurait pu dire que l’Argentin joue toujours 20 minutes de jeu par match et réussi à atteindre 9 points de moyenne à 40 piges, ou que LaMarcus a parfaitement assumé son rôle de franchise player en l’absence de Kawhi Leonard avec 23,6 points de moyenne, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse ici. Toute l’équipe des Spurs, menée par ces deux hommes, est allée prendre un match aux tenants du titre, à l’AT&T Center, pour sauver l’honneur. Pour la mémoire de Madame Erin Popovich, femme du coach des Spurs, décédée le mercredi 18 avril des suites d’un long combat contre la maladie. Ils ont prouvé qu’avec le cœur, même à 40 balais, même fatigués d’une saison cauchemardesque, les Spurs restent les Spurs, et sont capables de prendre un match à n’importe qui, si c’est pour symboliser leur amour et leur soutien à leur coach de toujours.
Coach : Quin Snyder, Utah Jazz
4 victoires à 2 face au Thunder d’Oklahoma City.
Rendre Royce O’Neale et Joe Ingles playoffables ? Faire de Ricky Rubio un sniper du parking ? Donner confiance à un Donovan Mitchell rookie ? Ce sont des boulots pour Quin Snyder. Le tacticien du Jazz a complètement outcoaché Billy Donovan, et a retourné son plan de jeu axé sur son Big Three contre lui. Résultat ? Russ force ses shoots, Paul George se fait dépasser par Donovan Mitchell en attaque, Melo fait du Melo et empile brique sur brique, Steven Adams n’est pas utilisé, trop serré par Rudy Gobert… Tout était parfait, et on oublie vite le 32-7 encaissé au Game 5. Ce sont les collectifs qui gagnent dans la NBA d’aujourd’hui, et le Jazz en est la définition même grâce à son meneur d’hommes.
Deux mecs du Jazz, deux des Spurs, deux des Pelicans, un des Rockets et un autre des Warriors. Pas de jaloux à l’Ouest. Si aucun Game 7 n’a été joué, des joueurs se sont révélés, d’autres ont confirmé, certains ont déçu, et d’autres encore ont fait vibrer.