Giannis Antetokounmpo a loupé son Game 7 : il reste du boulot à abattre pour le Greek Freak

Le 29 avr. 2018 à 06:40 par Bastien Fontanieu

Giannis Antetokounmpo
Source image : NBA league Pass

Attendu au tournant par un paquet d’observateurs, Giannis Antetokounmpo devait mettre les Bucks sur son dos et montrer la voie vers la victoire. Au lieu de ça, le Freak a mis les Bucks de travers et montré la voie vers les vacances. Un dur jugement ? Oui, mais à la hauteur de son talent.

C’est une phrase que l’on répète souvent, chaque année, pendant les Playoffs. Legends are made in Game 7. On va aider les copains qui n’ont jamais écouté en cours d’anglais, les légendes sont créées pendant les Game 7. C’est une tradition, qui se respecte quand on voit ceux qui ont excellé dans de dangereuses situations. Et c’est ce que de nombreux reporters soulignaient en abordant le sujet Antetokounmpo ce weekend. Ultra-talentueux, auteur d’une merveilleuse saison à Milwaukee et forçant un G7 grâce à un très costaud G6, le All-Star du Wisconsin devait choisir son camp. Non pas comme une sentence toute bête qui vous classe ad vitam eternam dans un clan, mais plutôt comme une opportunité de rejoindre les grands noms de la Ligue avec une performance d’exception. Plutôt pour choquer la NBA et s’imposer à Boston en menant les siens, ou plutôt pour partir en vacances et s’incliner à Boston en restant dans l’ombre. Malheureusement pour Giannis, c’est dans la deuxième classe qu’il a été guidé, son match complet étant loin de ses standards. Et aussi bien numériques que dans la manière. Avant toute chose, il convient de souligner ce qui a permis cette contre-performance. La défense des Celtics, suffocante et collective, qui a fait dérailler la locomotive grecque. De Semi Ojeleye à Al Horford en passant par tous leurs coéquipiers, les soldats de Brad Stevens ont respecté un plan de jeu remarquable pour empêcher Antetokounmpo de dominer des deux côtés du terrain. C’est ça, notamment qui a joué en sa défaveur.

Mais peut-on laisser cette sortie sur le compte de Boston ? Et laisser Giannis peinard, de côté, en jouant la carte de la jeunesse et de l’inexpérience ? On pourrait. Sauf que le phénomène n’est pas de la catégorie des joueurs normaux, et lui-même ne souhaite pas être traité comme tel. Voulant être mentionné aux côtés des plus grandes étoiles, le Freak aurait pu et dû s’imposer davantage, dans sa détermination et son impact dans le jeu. Plus facile à dire derrière un clavier qu’à faire devant une marée verte humaine, mais telle est la loi qui règne en NBA et sépare les grands joueurs des légendes. Pas aidé par son coaching staff ni ses coéquipiers, on peut l’avancer. De là à une nouvelle fois l’excuser, non. Les chiffres (22 points, 9 rebonds, 5 passes) sont là, les pourcentages (7/17 au tir, 1/4 de loin) le sont moins. Mais comme mentionné initialement, c’est surtout dans le jeu qu’Antetokounmpo a semblé… distant. Comme incapable de débloquer la situation des siens, autrement que par une action individuelle totalement improvisée. Claquer ses coéquipiers, taper du poing sur la table, se jeter sur les ballons, venir en aide en défense, boxer comme un diable au rebond, voilà quelques exemples de choses que Giannis aurait pu faire pour contribuer davantage. Gêné par les fautes, il a semblé congelé dans le jeu et ne pouvait donc se libérer autant que souhaité. Atteindre les sommets demande du temps, de la discipline, de dures leçons, des nuits traumatisantes. C’est ce que Giannis traverses aujourd’hui, avec un Game 7 qu’on ressortira sans hésitation. C’est donc à lui de prendre cette cassette, la revoir, comprendre comment ne plus aborder un tel match ainsi, et changer le script dans un an.

Sur toute cette saison exceptionnelle offerte par Giannis Antetokounmpo, ce n’est certainement pas ce Game 7 qu’on aimera retenir comme image symbolique. Mais on ne pourra l’effacer non plus, et il le sait en premier. Rendez-vous dans quelques mois pour la nouvelle mission du Greek Freak, dominer sa série et aller au second tour.