James Dolan revient sur le passage de Phil Jackson à New York : “Il a sous-estimé le job”
Le 20 avr. 2018 à 22:02 par Hugo Leroi
Après avoir critiqué Jeff Hornacek suite à son licenciement, James Dolan, le propriétaire des Knicks, s’est attaqué à Phil Jackson, son éphémère président de 2014 à 2017. Il lui reproche notamment ses méthodes, un brin moyenâgeuses…
Si vous êtes fan de New York depuis plus longtemps que l’arrivée de Porzingis, vous vous souviendrez sûrement du passage de Phil Jackson, l’homme aux 11 bagues, au poste de président des Knicks. Sa franchise de cœur, le Zen Master n’a pas su la mener sur de bons rails, et ne fera jamais retrouver le chemin des Playoffs à la Grosse Pomme. Commençant par drafter Kristaps Porzingis en quatrième position de la Draft 2015, il s’était déjà attiré les foudres de beaucoup d’observateurs et des fans. Mais recruter la Licorne, c’est bien une des rares choses que Phil a fait de bien dans sa période de dictature à NYC. En effet, l’ancien coach de Michael Jordan, Kobe ou Shaq (pour ne citer qu’eux) n’a jamais vraiment réussi à répondre aux exigences d’une NBA évolutive, qui a besoin de jeunesse, et non de troisième âge. C’est ce que James Dolan, le chairman des Knicks, relève d’ailleurs dans une interview pour le New York Post, conscient de l’échec de l’expérience :
“Tout le monde voulait que je le recrute, et quand je l’ai fait, le marché entier a estimé que c’était le bon choix. Le seul problème était que tout le monde voulait que je le laisse gérer, que je n’intervienne pas. Trois ans après, tout le monde voulait savoir quand est-ce que j’allais faire quelque chose à propos de Phil. Les mêmes personnes qui voulaient que je n’intervienne pas ont voulu que j’intervienne. Mais il n’y a aucun problème. J’estime seulement que Phil a sous-estimé le job.”
Avec ces mots, le proprio des Knicks a voulu signifier que Jackson a peut-être surévalué ses capacités de rendre à une franchise ses lettres de noblesse. Car même si le Zen Master est un des deux meilleurs coachs de l’histoire (Pop’ ou lui, les débats sont ouverts) il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de vouloir s’occuper de plus de choses que de gérer son roster. On se souvient de beaucoup de polémiques. L’une concernait LeBron James, et le terme de “Posse” utilisé par le coach pour qualifier l’entourage du King, pas top. On peut également citer les incessantes provocations de Jackson envers ses joueurs et notamment Carmelo Anthony, qu’il poussa vers la sortie car il ne voulait pas appliquer son célèbre jeu en triangle. Cette façon de jouer, le Maître du coaching a voulu l’imposer coûte que coûte à tous les head coachs passés par la Liberty City entre 2014 et 2017. D’abord à son ancien meneur de L.A., Derek Fisher, puis à Kurt Rambis, et enfin à Jeff Hornacek, resté plus longtemps, mais qui finira comme les autres à la porte. Comme le dit James Dolan, le Zen Master a sans aucun doute pris ce travail de président à la légère, croyant qu’il suffirait d’appliquer la tactique qui lui a fait gagner 11 titres encore une fois pour faire que ses Knicks en gagne un nouveau, le dernier remontant à l’époque des Walt Frazier, Willis Reed, Earl Monroe et… Phil Jackson en sixième homme. Mais dans une Ligue plus rapide, moins axée sur l’isolation et privilégiant le stretch, le jeu en triangle perd tout simplement de son efficacité, comme l’a prouvé l’échec de Jack’. Ce dernier ne manquera néanmoins pas de se justifier, qualifiant cet échec comme “problème purement générationnel”.
Des soucis, Phil Jackson en a eu pendant sa présidence, et doit maintenant être soulagé du costume de président des Knicks, après son licenciement en juin dernier. Mais James Dolan, lui, est loin d’en avoir fini avec New York, et a même envie de recruter un autre Jackson, Mark de son prénom, pour essayer de faire revenir les habitants de la Big Apple au Madison Square Garden.
Source texte : New York Post