Les Sixers atteignent la barre des 50 victoires : du jamais vu depuis la saison MVP d’Iverson

Le 09 avr. 2018 à 14:18 par Aymeric Saint-Leger

Sixers 50 wins 2017-18
Source image : Twitter/@Sixers

Les Sixers n’en finissent plus d’impressionner en cette fin de phase régulière : première qualification en Playoffs depuis 2012, bilan positif, fond de jeu intéressant. Mais les hommes de Brett Brown n’ont pas voulu s’arrêter en si bon chemin. Traînant autour du Top 4 depuis deux bonnes semaines, ils sont en passe de terminer sur le podium de la Conférence Est. Une tendance qui se confirme avec leur cinquantième victoire de la saison acquise hier soir contre les Mavericks.

Il y a deux semaines, les Sixers ont validé leur qualification en Playoffs, la première depuis l’époque d’Andre Iguodala, en 2012. Après avoir acquis ce premier objectif, et validé une étape importante de leur Process, ils auraient pu s’arrêter là. Mais non. Le jeune roster de Philadelphie a les crocs, ce qui est compréhensible après cinq ans d’une longue grève de la faim. Après avoir déclaré qu’ils voulaient aller décrocher l’avantage du terrain pour le premier tour des Playoffs, ils ont répondu de leurs paroles par des actes, et ce malgré la blessure de leur figure emblématique, Joel Embiid. Philadelphie a réussi la prouesse incroyable d’enchaîner 14 succès de rang malgré l’absence du Camerounais. Ce qui ne semblait être qu’un doux rêve est en train de devenir réalité, puisque la franchise de la ville de l’amour fraternel va terminer dans le Top 4 de sa Conférence. Il ne leur reste que deux matchs à disputer, et les joueurs de Pennsylvanie possèdent deux rencontres et demi d’avance sur les Pacers, cinquièmes. C’est donc officiel, ils auront l’avantage du terrain au premier tour de la postseason. Deuxième objectif accompli.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Dans un duel salutaire pour l’obtention de la troisième place, Philly s’est imposé dans son Wells Fargo Center, 132 à 130 contre les Cavaliers au terme d’une superbe affiche, marquée par la performance de Ben Simmons : 27 points, 15 rebonds, 13 assists. Ce match comptait double, et ce sont les collègues de l’Australien qui en sortent vainqueur. L’équation est alors simple : s’ils parviennent à gagner leur trois dernières rencontres, ils finiront sur le podium, et joueront le sixième de l’Est dans quelques jours, de quoi avoir une match-up plus abordable. Le tiers du chemin vers le troisième spot vient d’être réalisé, puisque dans la nuit d’hier, les 76ers se sont imposés à domicile 109 à 97 contre les Mavericks. 14ème victoire consécutive, de quoi égaler le record de la franchise, réalisé à l’époque de Dr. J. et Moses Malone. Cette série est symbolique, mais un chiffre l’est encore plus, il suffit de regarder le bilan de Philly pour le constater : 50 victoires – 30 défaites. La barre symbolique des cinq dizaines est atteinte, exceptionnel.

. @Sixers win 50 games for the first time since 2001! pic.twitter.com/fJPu7EdUiy

— Sixers History (@SixersHistory) 8 avril 2018

“Les Sixers gagnent 50 matchs pour la première fois depuis 2001.”

Il faut se rendre compte que dans le seul exercice 2017-18, ils ont gagné plus de matchs que lors de trois récentes saisons réunies (entre les étés 2013 et 2016). De quoi donner du baume au cœur au public du Wells Fargo Center. Surtout, cela faisait depuis 2001 que la franchise n’avait pas affiché 50 wins au compteur, une éternité. La dernière fois, c’était donc sous Allen Iverson, Dikembe Mutombo et autres Aaron McKie. À cette époque, LBJ n’était pas dans la Ligue, la France dominait le football mondial, les attentats du 11 septembre n’avaient pas encore eu lieu, Ocean’s Eleven venait de sortir, et Manu Ginobili avait encore des cheveux. Ça fait loin, n’est ce pas ? La dernière fois que les Sixers avaient dépassé cette barre symbolique, ils étaient allés jusqu’en Finales NBA. Après avoir gagné le Game 1, et que The Answer ait enjambé un certain Tyronn Lue, A.I. et ses potes avaient du s’incliner face à de trop solides Lakers, époque Shaq et Kobe. On souhaite au Process le même destin, même si l’on peut douter que leur parcours les mènent jusqu’en juin. En termes historique, la franchise a l’habitude d’aller plutôt loin lorsqu’elle remporte au moins 50 victoires en saison régulière.

Les Philadelphia 76ers (anciennement Syracuse Nationals) sont nés à l’été 1963. Depuis, ils ont dépassé la barre des 61% (ou 50 wins) lors de 15 saisons. Dans ce cas de figure, ils se sont arrêtés à une seule reprise au premier tour de l’Est, lors de l’exercice 1983-84. Sinon, ils se sont fait stopper par trois fois en Demi-Finale de Conférence, par cinq fois en Finale sur la côte Atlantique. Ils ont perdu quatre Finales NBA et ont obtenu deux trophées Larry O’Brien dans cette configuration. C’est plutôt éloquent, et quasiment systématique, dès qu’ils atteignent les 50 victoires, les Sixers vont loin en Playoffs. Les jeunes du roster actuel de Philly essayeront de suivre la trace de leurs glorieux aînés dès la mi-avril. S’ils parviennent à finir troisièmes, comme on l’envisageait ici il y a quatre jours, il y a des chances qu’ils arrivent à passer au moins un tour. Et même s’ils affrontaient Indiana, ils pourraient se hisser en Demi-Finale de Conférence. Peuvent-ils aller chercher une Finale à l’Est ? La tâche s’annonce compliquée, puisqu’ils devraient croiser la route de Toronto ou de Boston à ce stade de la compétition. Le potentiel ? Ils l’ont, comme les anciens squads de la ville de l’amour fraternel. L’expérience ? À ce niveau-là, aucune. S’ils parviennent à gérer la pression de l’événement, et à conserver, si ce n’est hausser leur niveau de jeu, ils peuvent envisager d’aller loin. De là à égaler la performance d’Iverson et ses potes en 2001 ? Ce n’est pas dit, et il faudrait récupérer Jojo pour vraiment pouvoir y prétendre, et y croire.

Comme depuis un mois à Philadelphie, on a envie de se projeter, un peu plus à chaque fois qu’un pallier est passé. On les comprend, les Sixers ont faim, et ne se fixent pas de limites, du fait notamment de la fougue de la jeunesse. Mais pour l’instant, ils peuvent se retourner et constater le chemin parcouru, qui les a mené jusqu’aux 50 victoires en saison régulière. La barre est symbolique, reste à savoir si Jojo, Ben et leurs guys arriveront à faire fructifier ce superbe bilan aussi bien que l’avait fait A.I. lors des Playoffs. L’attente est interminable, vivement le 14 avril.

Sources texte : Twitter/@SixersHistory, landofbasketball


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