Hall of Fame Day, souvenirs souvenirs : quand Iverson marchait sur Tyronn Lue, Los Angeles et toute la NBA

Le 09 sept. 2016 à 10:08 par Bastien Fontanieu

Playoffs revival Allen iverson

Pour ce vendredi si particulier dans le monde de la NBA, il est important de revenir sur les carrières des grands qui ont marqué notre génération. Et à cette occasion ? Rembobinons la cassette, afin de visionner les trois actions les plus mémorables de chacun. Septième client : le coach des Cavs…

Be kind, rewind ! Nous sommes le 6 juin 2001, les Lakers ont enfin remporté leur titre avec la paire Shaq-Kobe et ce sont les Sixers qui se ramènent cette fois en finale pour tenter de stopper l’armée californienne. Dans l’écurie de Pennsylvanie, c’est bien Iverson qui est au sommet, ponctuant sa superbe saison avec un titre de MVP et des Playoffs conquis à l’Est avec sa détermination habituelle. Sauf qu’après avoir réussi à passer les Pacers, les Raptors puis les Bucks, la franchise de Philadelphie se retrouve face à un ogre qui semble déjà indétrônable. Même avec Dikembe Mutombo dans la raquette, les Sixers sont annoncés en clair non-favoris, quelques pronostiqueurs s’avançant timidement pour envisager un ou deux matchs remportés par Larry Brown et ses hommes. Le genre de situation qu’affectionne Iverson tout particulièrement, la case underdog ayant justement été créée pour sa stature. Dans ce Game 1 qui devrait voir Los Angeles s’imposer aisément, sachant que Phil Jackson et son staff n’ont pas encore perdu le moindre match de ces Playoffs (3 sweeps retentissants), le public du Staples Center sent que la victoire peut être gérée, mais elle ne s’attend pas à voir une puce ne rien lâcher jusqu’au bout. Et quand on parle de jusqu’au bout, c’est jus-qu’au-bout.

Pourtant magnifiquement défendu par un Tyronn Lue qui portait déjà à l’époque les tresses façon… Iverson, le génie de Philly ne quittera jamais la partie et parviendra à garder les siens dans la rencontre, afin de tenter un exploit inimaginable. Les possessions sont hachées, Lue dirige bien Allen vers ses pires zones, c’est une bataille de tranchées qui prend place et le général Answer est plutôt doué dans ce type de scénario. Tout y passe, trois-points, floaters, fautes provoquées, lancers : c’est pas jojo comme dirait l’autre, mais on s’en fout. Car ce soir-là, le but est simple. Il faut faire taire les pronostics et asséner un coup de massue sur le crâne des Lakers, et même de la NBA en général. Le genre de coup qui ne peut être porté que par un homme, pourtant haut comme trois pommes. En prolongation, casé sur la ligne de fond, Iverson a deux points d’avance avec ses potes et se retrouve devant le banc des hôtes. Autant vous dire que les phrases qui lui sont envoyées ne sont pas des félicitations pour sa belle régulière, on parle de maman-plage dans ce minuscule carré. La salle de torture est-elle prête ? Parfait. Un départ main droite suivi d’un pull-back exceptionnel entre ses jambes permet à Iverson de pouvoir dégainer son tir à la perfection. Lue se jette, le public se tait, mais la ficelle claque. Coup de poignard ultime, ponctué par un panier d’Eric Snow quelques secondes plus tard, mais le principal n’est pas là. Il est dans cette photo, cette image, cette célébration d’une humiliation rare : Allen check son défenseur, le banc derrière, et lui marche par-dessus avec un mépris indescriptible. Si on appuie sur pause, on voit le nain marcher par-dessus Lue, les Lakers, la NBA, et tout ce qui va avec. Une victoire exceptionnelle des Sixers, première défaite pour L.A, tamponnée par cette séquence légendaire, et qui fera d’Iverson ce tortionnaire irremplaçable.

  • L’impact de cette séquence : les Sixers ont peut-être perdu cette finale, et Iverson n’a pu ponctuer sa superbe saison avec un titre, mais en symbole du petit qui ose marcher sur les grands ? Tout était rassemblé dans cette action, le charisme d’AI, le maillot noir, la pose avec la jambe levée, devant le banc des grands Lakers. La totale, inimitable.

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