Officiel : les Sixers sont de retour en Playoffs, le Process fût long mais l’heure est à la célébration !

Le 26 mars 2018 à 08:15 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid
Source image : NBA League Pass

Grâce à la défaite du Heat cette nuit sur le parquet des Pacers, Joel Embiid et ses coéquipiers ont vécu une magnifique fin de semaine. En effet, ce résultat a assuré aux Sixers un ticket pour les Playoffs, leur premier depuis 2012.

Enfin, enfin. Enfin. La délivrance, en quelque sorte. Se qualifier et faire figuration ? Certainement pas du genre de Jojo ni de son coach, des fans ni de leurs joueurs préférés. En Pennsylvanie, on croit en ses chances d’aller loin cette saison, on veut voir jusqu’où la feel good story peut se dérouler. Cependant, dans l’excitation du moment et la satisfaction globale éprouvée devant le produit proposé sur le terrain, il convient de prendre quelques secondes pour réaliser l’importance de certaines étapes validées. Les Sixers sont en Playoffs, voilà une phrase qu’on ne pouvait susurrer il y a encore deux ans. Un Process interminable, un mécanisme au bord du supportable, des records de défaites, des doutes sur la méthode, un GM bouté alors qu’il a les deux mains dans le cambouis, il fallait une sacré brouette pour affirmer sans trembler que Philly serait Top 4 de l’Est en mars 2018. Et pourtant, malgré tous ces instants d’anxiété, malgré les points d’interrogation dressés dès le début de saison et tout au long de celle-ci, les potes de Ben Simmons ont rempli leur premier objectif. Celui de rapporter du basket dans la cité de l’amour fraternel au-delà de la mi-avril. S’agit-il d’un one shot ? Oh que non. Il va falloir s’habituer au Wells Fargo Center rempli à craquer pendant le printemps, une nouvelle série se lance dans la jubilation la plus grande.

Mais en voyant le Heat s’incliner cette nuit, et donc les Sixers obtenir leur pass pour les phases finales, on ne pouvait s’empêcher de penser à trois hommes. Trois têtes qui, bien que difficile à dessiner sur la même toile, doivent être sacrément émus en ce début de semaine : Sam Hinkie, Brett Brown et Robert Covington. What ? On explique. Le premier, évidemment, est au centre du Process et a connu tous les sièges ces six dernières années. D’abord hué et insulté pour sa stratégie, l’ancien-boss des Sixers a persévéré dans sa pensée avant de se faire remercier par une clique Colangelo toute neuve. Merci de rendre la bijouterie, on s’occupe du reste. En l’espace de quelques mois, Hinkie est passé du statut de vilain à celui de véritable héros, son visage représentant celui d’une audace fructueuse car permettant à Philly de se positionner en futur cador à l’Est. Brett Brown, de son côté, bossait avec Sam mais devait se débrouiller sans lui depuis quelques mois. Un coach qui en a tellement chié, qui a vécu les pires soirées imaginables, les défaites 119 à 68 à domicile, les effectifs changeant chaque semaine, la pression d’un potentiel licenciement, le test avec de jeunes pépites en main. Tout ces efforts, au final, ont porté leurs fruits. Brown, dans son entêtement et surtout sa rigueur, a conservé sa méthode de jeu, ses principes, et donc mis en place une base des plus saines pour l’avenir de sa franchise. Et qui était à bord de son navire, pendant tout ce temps ? Robert Covington. Produit ultime du Process, bien que sous-médiatisé, lui qui est arrivé en 2014 et a encaissé les critiques. Pas un vrai joueur NBA, pas un starter dans une équipe de Playoffs, pas d’avenir. Aujourd’hui, Roco est sous contrat garanti, starter dans une team ultra-excitante, prêt à fermer des bouches à coup de flèches à distance. La boucle est bouclée, le marathon enfin terminé.

Et pourtant, il ne s’agit que d’un début. La soif qui anime ces Sixers peut laisser supposer qu’un upset au premier tour des Playoffs est envisageable, quel que soit leur spot final. Cependant, les plus sages le répètent quotidiennement : afin d’apprécier le présent, il faut savoir regarder et saluer le passé. Les fans de Philadelphie en ont chié, mais le Process a fini par payer. Qu’ils célèbrent cette qualification et se frottent les mains, car vu le groupe en place, on risque de bouffer du Jojo et du Benny pendant un bon bout de temps…