Le Jazz est en Playoffs : retour sur le run monumental d’un groupe qui n’a jamais abandonné

Le 09 avr. 2018 à 12:14 par Alexandre Martin

Jazz Donova Mitchell - Rudy Gobert
Source : NBA League Pass

En juillet dernier, le Jazz perdait son All-Star Gordon Hayward. Puis, de mi-octobre à mi-janvier, ce même Jazz a éprouvé les pires difficultés à trouver le rythme et à obtenir des résultats. Il faut dire que les blessures ont gêné le groupe de Quin Snyder dans son expression. Tant et si bien qu’à quelques semaines du All-Star Break, ceux qui voyaient Utah aller en Playoffs – qui plus est possiblement dans le top 4 – devaient être aussi nombreux que les bons acteurs dans Space Jam. Sauf qu’aujourd’hui, l’escouade de Salt Lake City est qualifiée pour la suite, et ce au prix d’un run monumental depuis deux mois et demi !

Depuis le 22 janvier dernier, le Jazz est passé d’un bilan de 19 victoires pour 28 défaites à celui qui est le sien ce jour et qui lui permet de figurer parmi les quatre meilleures équipes de l’Ouest : 47 victoires pour 33 revers. Les plus matheux d’entre nous auront déjà fait le calcul, cela fait bien 28 succès pour seulement 5 revers sur cette période. Un run énorme, ponctué donc la nuit dernière par cette victoire face aux Lakers qui valide définitivement la participation de Utah aux prochains Playoffs. Un run qui est la conséquence du travail impressionnant d’un groupe dont le niveau de confiance est tellement élevé qu’il n’a jamais douté. Même quand le Jazz s’est retrouvé au plus bas vers la mi-janvier après une série de 19 matchs (du 5 décembre au 15 janvier) dont seulement 4 se sont finis en wins, même quand le Jazz a donc perdu de 14 points (104-90) contre les Hawks le 22 janvier… Même dans tous ces moments compliqués, le groupe est resté soudé et sûr de sa capacité à réussir sous la houlette d’un Quin Snyder particulièrement bien inspiré cette saison.

Snyder a parfaitement su s’appuyer sur le retour progressif de Rudy Gobert (il avait manqué 26 matchs sur les 44 premiers) à partir du 19 janvier pour remettre au goût du jour les valeurs qu’on connaît au Jazz :  une attaque appliquée, sans folie (à part l’ami Donovan mais on va y revenir plus loin), et dont le rendement est dans la moyenne. Mais la défense… Collective, dure et très perméable. Une défense dans laquelle Rudy Gobert a évidemment une place prépondérante. Ce qui explique aussi les soucis du Jazz jusqu’à la fin du mois de janvier : sans son pivot français, il est difficile voire impossible pour Quin Snyder de mettre en place la solidité défensive dont son équipe a besoin pour s’exprimer et avancer, pardon, écraser la plupart des opposants qui se présentent. Car c’est bien de cela dont nous parlons. Le Jazz a écrasé pas mal de monde sur les deux derniers mois. Les Warriors ? 129-99. Les Pelicans chez eux ? 133-109. Les Blazers chez eux ? 115-96. Les Wolves sont passés par deux fois à la moulinette. Cette moulinette défensive, la deuxième plus solide de la ligue cette saison (104,3 de ratio défensif), avec notre Rudy national en pilier et parfaitement assaisonnée par une attaque dont le leader est un rookie que Snyder n’a pas hésité à responsabiliser d’entrée. D’ailleurs, si le Jazz accepte aussi facilement de lâcher Rodney Hood à la trade deadline, c’est bien parce que le titulaire est Donovan Mitchell ! Il nous a ébloui par son talent, ses qualités athlétiques et son culot. Il est rookie, il a les jambes d’un rookie mais il joue déjà comme un vétéran offensivement.

Autour de cet axe Mitchell – Gobert, Snyder a joué la bonne carte. Il a mis des gars qui ont tout aussi faim que leur talent est sous-estimé. Des gars comme Ricky Rubio, Derrick Favors ou encore Joe Ingles. Ces gars sont le symbole de la réussite du Jazz cette saison. Ils sont sérieux et bien plus talentueux qu’on ne peut le dire en attaque et ils se donnent à fond en défense, sur l’homme, en aide, au rebond, etc… La saison de Joe Ingles est d’ailleurs un modèle du genre. Ce sont ces gars qui font du Jazz ce qu’il est réellement : un collectif magnifique dans lequel Rudy Gobert est le boss défensif pendant que Donovan Mitchell bonifie l’attaque mais dans lequel chacun a sa place, dans lequel personne ne cherche à tirer la couverture à soi. Ce qui permet d’intégrer tout de suite et facilement des éléments comme Jae Crowder, de profiter des qualités de Jonas Jerebko ou du retour de Dante Exum pour ne citer qu’eux. Oui, ce Jazz est un tout ciselé à la main par un Quin Snyder qui mérite de finir dans le trio de tête pour le titre de Coach de l’année tant son boulot est remarquable.

On verra quel sera le classement final de Utah à l’issu des deux derniers matchs qu’il reste, mais cette équipe ne sera pas bonne à jouer au premier tour de Playoffs. Et ce, pour quiconque. Car jouer le Jazz, c’est l’assurance d’avoir face à soi une escouade en pleine confiance, très motivée, qui sait parfaitement ce dont elle est capable et qui ne va rien lâcher afin de continuer en post-season sur la lancée de sa deuxième partie de régulière. Chapeau bas, messieurs les jazzeux !