Nul ne sait jusqu’où peuvent aller les Cavaliers : même LeBron James est dans l’incertitude

Le 04 avr. 2018 à 20:30 par Aymeric Saint-Leger

LeBron James
Source image : NBA League Pass

À l’Ouest comme à l’Est, le classement est encore loin d’être figé. Alors qu’il reste entre trois et cinq rencontres à disputer par franchise, les positions peuvent encore bouger entre la troisième et la neuvième (voire dixième) place de chaque Conférence. Sur la côte Atlantique, les Cavaliers font partie de ces équipes dont le sort n’est pas encore scellé. De fait, leur franchise player, LeBron James, ne sait pas où ils vont terminer la phase régulière, ni jusqu’où Cleveland peut aller dans la postseason.

C’est maintenant officiel depuis deux semaines, les Cavaliers vont participer aux Playoffs 2018. Jusque là, rien de surprenant. Cependant, lorsqu’on regarde le tumulte qu’a été leur saison, le King et ses sujets peuvent s’estimer heureux d’être actuellement troisièmes de leur Conférence, à la lutte pour obtenir l’avantage du terrain au premier tour de la postseason. Les désagréments ont été nombreux lors de la phase régulière, entre la blessure au long cours à la hanche d’Isaiah Thomas, les résultats en dents de scie, le manque de leadership de Tyronn Lue. Ce dernier est d’ailleurs revenu auprès de son équipe après avoir subi des gros problèmes de santé. Ceci dit, c’est encore Larry Drew, son assistant qui est aux commandes, en attendant la fin du processus de retour sur le banc du coach en chef. Comment ne pas évoquer la trade deadline, où Koby Altman a littéralement mis le feu au roster. De nombreux départs (Isaiah Thomas, Channing Frye, Dwyane Wade, Iman Shumpert, Jae Crowder, Derrick Rose) et de multiples arrivées (Jordan Clarkson, Larry Nance Jr., George Hill et Rodney Hood) ont mis un grand coup de pied dans la fourmilière au moment où la franchise de l’Ohio recensait le bilan de 32 victoires pour 21 défaites, soit 60,4% de matchs remportés.

Aujourd’hui, on peut dire que tous ces mouvements ont payé, que l’agitation autour de l’équipe s’est atténuée. Le record actuel est de 48 succès pour 30 revers, soit 61,5% de rencontres où les Cavs sont ressortis victorieux. Ce n’est pas énorme, mais le core a gagné en qualité, et en jeunesse. Les péripéties sont terminées, en témoignent les neuf oppositions remportées sur leurs dix derniers matchs, dont deux probantes face aux Raptors. La dynamique est bonne, mais l’équipe se connaît encore peu, tous les automatismes ne sont pas encore-là. Après seulement deux mois passés ensemble, rien d’illogique. De fait, Cleveland est sur le podium, mais est menacé par Philadelphie, à un demi-match derrière, et dans une moindre mesure par Indianapolis, qui a deux matchs de retard sur les hommes de LeBron Drew Lue. La position à laquelle les Cavaliers vont terminer la phase régulière est donc incertaine. Mais ce qui est encore plus en suspens, c’est la capacité de ces derniers à aller jusqu’au bout lors des Playoffs. Jusqu’où iront-ils ? Même le King ne le sait pas, comme il l’a confié à Dave McMenamin d’ESPN :

“Vous savez, c’est juste ce que je vous répète depuis un moment maintenant. Nous ne savons pas. Nous ne savons pas ce que nous pouvons devenir. Nous ne savons pas. Nous n’en avons aucune idée. Mais actuellement, nous pratiquons un bon basket et nous voulons essayer de continuer sur cette voie. Mais nous ne savons pas ce que nous allons devenir. Nous n’avons pas été au complet de toute l’année. Pour de multiples raisons, nous n’avons pas été au complet. Donc, nous ne savons pas.”

LeBron James aurait fait un très bon communicant. Tantôt outrecuidant sur sa personne, son équipe et ses performances, il sait ménager la chèvre (Gérard) et le chou (l’ancienne coiffure de Kevin Love) devant la presse. Ici, il a choisi de ne pas trop s’avancer, d’utiliser la langue de bois et d’exposer des faits. Il est vrai, qu’entre les galères du coach et les multiples blessures au sein de l’effectif, les Cavaliers n’ont jamais été au complet. Après le retour de Kyle Korver hier soir dans la victoire 112 à 106 des siens contre Toronto, il ne reste plus que George Hill à l’infirmerie de l’Ohio, qui soigne un problème à la cheville. Tout est en train de rentrer plus ou moins dans l’ordre de ce côté-là à Cleveland. Malgré tout, il est difficile de savoir ce que vaut vraiment l’effectif dont dispose Tyronn Lue. Sur le papier, il semble pouvoir tenir tête à n’importe qui. Sauf que les joueurs ne se connaissent pas encore énormément, les systèmes (lorsqu’il y en a) ne sont pas vraiment exécutés à la perfection. La défense est, de l’aveu de Larry Drew, le point sur lequel il faut travailler et être tous sur la même longueur d’onde. Cela reste clairement perfectible, ainsi l’avenir des Cavaliers reste assez flou cette saison.

S’il négocient bien leur calendrier final, où ils affronteront New York par deux fois et Washington, ce serait déjà bien. Surtout, ils devront s’imposer dans un match crucial pour la troisième place contre les Sixers vendredi soir. Victoire impérative pour BronBron et ses guys, puisque Philly souffle dans leur nuque, et a un programme un peu plus léger (Cleveland, Atlanta, Dallas et Milwaukee pour terminer). Les joueurs de Forest City peuvent encore terminer troisièmes, quatrièmes ou cinquièmes de l’Est. Cette position sera déterminante pour leur avenir en Playoffs. S’il y a fort à parier qu’ils puissent passer un tour sans être en osmose totale, il leur faudra tous marcher dans le même sens, en ordre de bataille, à partir des Demi-Finales de Conférence, sous peine de se voir éliminés prématurément. LeBron James n’a pas raté les Finales NBA depuis sept ans, et même s’il déclare ne pas savoir jusqu’où lui et ses coéquipiers peuvent aller, le Cyborg va passer rapidement en mode indestructible pour porter son équipe sur son dos et continuer cette incroyable série. La tâche s’annonce malgré tout ardue, LBJ et chacun des Cavs ont du pain sur la planche pour parvenir à leurs fins, et aller défier le champion de l’Ouest au mois de juin.

Les Cavaliers ne savent pas encore jusqu’où ils peuvent aller, mais ils savent vers quoi ils doivent tendre. L’objectif est clair : le titre. La saison régulière a été compliquée (et c’est pas fini), mais Cleveland peut apprécier le chemin parcouru. Malgré des écarts, ils sont restés en droite ligne, et sont encore en position assez favorable pour aller jusqu’au trophée Larry O’Brien. Puis, même si LeBron James joue un jeu de dupes, personne ne l’est vraiment, il donnera tout, comme d’habitude, pour emmener son équipe vers les plus hauts sommets de Californie ou du Texas.

Source texte : ESPN