Arike Ogunbowale offre le titre à Notre Dame sur un plateau : 2 game-winners en 3 jours, appelez-la Miss Clutch

Le 02 avr. 2018 à 12:25 par Benoît Carlier

Arike Ogunbowale
Source image : YouTube

Alors que le championship game de la March Madness se prépare du côté de San Antonio chez les hommes, les fans de sensations fortes ont déjà eu à boire et à manger ce week-end grâce à une jeune femme baptisée Arike Ogunbowale. A l’heure qu’il est, elle doit se trouver quelque part entre Saturne et Uranus.

Nous n’avons pas trop l’habitude d’évoquer les autres compétitions sur cette plateforme mais certains exploits nous forcent à sortir de notre zone de confort à la façon d’un Kevin Durant. Car le basket ne s’arrête pas dès que l’on quitte les enceintes NBA et c’est ce qui nous a été rappelé de la plus belle des manières ce week-end avec deux grands matchs signés Notre Dame dans le cadre du Final Four de la March Madness qui oppose les meilleures universités américaines chez les hommes mais aussi chez les femmes. Pendant de nombreuses années, UConn a roulé sur la concurrence, terminant certaines saisons sans la moindre défaite. Mais depuis deux saisons, les cartes ont été légèrement redistribuées, mettant fin à quatre années de règne sans partage de la part des Huskies. Justement opposées à l’université de Connecticut en demi-finale vendredi dernier, les jeunes femmes de Notre Dame ne voulaient pas laisser passer leur chance. La rencontre était extrêmement disputée mais le Fighting Irish pensait avoir fait le plus dur en prenant un avantage de cinq points à une vingtaine de secondes du dernier buzzer après avoir été menées de 16 points dans le deuxième quart-temps. C’était sans compter sur l’abnégation des Huskies qui parvenaient à arracher les prolongations in extremis. Devant plus de 19 500 fans en délire, la pression était à son paroxysme lorsque le score affichait 89 partout à 26 secondes de la fin du temps additionnel. Mais pas de quoi inquiéter notre héroïne du jour qui, après un temps-mort intelligemment utilisé, venait assassiner UConn d’un jumper impeccable qui aurait presque pu se transformer en trois points. Pas de regret, les Huskies ne reviendront pas et ND s’offrait une finale bien méritée à Colombus avec deux jours pour se remettre de ses émotions avant d’affronter Mississippi State, finaliste malheureux en 2017 et bien déter pour repartir avec le trophée cette année.

Ce qui nous amène à ce fameux dimanche 1er avril, dans la Natiowide Arena toute rouge et bleue pour l’occasion. Là encore, rien n’est facile pour l’Irish qui perd totalement ses moyens dans le deuxième quart-temps avec trois petits points inscrits en 10 minutes. On se dit alors que ça va être très difficile pour Notre Dame qui paye ses efforts supplémentaires du vendredi alors que l’écran affiche encore 15 points de retard à 16 minutes de la fin du match. Mais il en faut plus pour mettre à terre cette équipe de mortes de faim qui réalise un 16-1 pour entamer le dernier quart-temps sur un pied d’égalité avec les Bulldogs. A ce moment-là, plus personne ne veut rien lâcher et chaque camp se répond au coup par coup sans se laisser distancer. Dans la dernière minute de ce tournoi, le score est toujours à égalité et personne ne parvient à trouver le chemin de la ficelle pour mettre son équipe à l’abris. Qu’à cela ne tienne, après une interception à peine croyable de Jackie Young pour empêcher la contre-attaque, Notre Dame a un dernier temps-mort pour préparer l’action de sa saison. Muffet McGraw au stylo, Arike Ogunbowale à l’application sur le parquet. Comme un autre numéro 24 aurait pu le faire, l’arrière s’empare de la gonfle – alors qu’elle est à 5/20 au tir à ce moment du match – et s’enfonce vers le corner droit pour un pull-up qui deviendra instantanément légendaire. Le ballon prend une trajectoire en cloche et finit dans la marmite sur le doux son de la sirène. Colombus exulte et Notre Dame envahit le parquet pour célébrer sa joie pendant que Mississippi State réalise qu’il faudra encore attendre pour soulever le trophée. Deuxième meilleure scoreuse de son équipe avec 18 points, Ogunbowale est évidemment élue MVP de ce week-end de fête et peut clairement se projeter en WNBA. Des game-winners en back-to-back de cette importance-là, on est des millions à en rêver mais il faudra éplucher les livres d’histoire pour retrouver quelque chose de similaire. Il y a les joueuses lambda, celles qui sont clutch, et au-dessus il y a Arike Ogunbowale.

Céline Dumerc a pris sa retraite internationale mais on lui a trouvé de la concurrence. C’est pas du sang qui coule dans les veines d’Arike Ogunbowale, c’est de la glace. Le numéro 24 n’avait peut-être jamais été aussi bien porté depuis un certain Kobe…