David Stockton signe au Jazz : le fils de John marche à nouveau dans les traces du padre

Le 17 mars 2018 à 17:02 par Aymeric Saint-Leger

David Stockton Kings
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Dans la série “je suis le fils d’une légende et je vais jouer dans la même franchise que papa”, après Larry Nance Jr. qui est parti à Cleveland sur les traces de son paternel, retrouvez aujourd’hui l’épisode David Stockton qui suit les traces de son illustre père, John, en rejoignant le Jazz d’Utah. Bon, on va être honnête, le fiston n’est pas tout à fait au même niveau que Stock, mais il pourra dépanner Utah, en proie à des blessures sur le poste de meneur.

On dit que le basket est dans les gènes, et que le talent est héréditaire. C’est vrai jusqu’à un certain point pour David Stockton. Il a le même morphotype que John, même si son père était légèrement plus grand (1m85 contre 1m80), il est fin, et l’air de famille sur la tronche du meneur de 26 ans ne laisse pas la place au doute quant à son géniteur. La comparaison s’arrête au physique pour la progéniture du meilleur passeur all-time de la NBA. En termes de carrière, et de niveau, père et fils ne sont pas sur la même planète. John a été l’élément moteur du Jazz pendant plus d’une décennie aux côtés du Mailman. David, lui, traîne autour des Bighorns de Reno, la franchise de G League affiliée aux Kings, depuis le début de sa carrière pro, en 2014. Le “fils de” a goûté à la Grande Ligue, mais seulement pour trois matchs en 2014-15 avec Sacramento, pour 2,7 points et 3 assists en 11 minutes de moyenne. Ramené sur 36 minutes, ce n’est pas si terrible comme statistiques. Mais David n’a jamais confirmé, et a enchaîné les voyages entre les Bighorns, la Croatie et la Nouvelle-Zélande. Sa carrière ne décolle pas, à 26 ans, il semble que le meneur ait raté le train. Pourtant, il a suivi les traces de son Hall of Famer de père de très près. Il a joué pour la même université prestigieuse, Gonzaga, de 2010 à 2014. Au terme de ses quatre années de fac, il n’a pas été drafté. S’en est suivi un tumulte entre une Summer League à Phoenix, une signature à Washington qui le dégage quatre jours plus tard, avant le début de la saison. Puis, il s’est fait drafter en G League par les Maine Red Claws, avant d’être échangé ce même soir en direction des Reno Bighorns. Malgré ce parcours chaotique, David Fredman, un des scouts du Jazz, a recommandé Stockton à Quin Snyder et Dennis Lindsey.

Coïncidence ou pas, c’est de manière assez symbolique que le fiston continue de marcher dans les traces de son père, en signant un contrat de 10 jours avec le Jazz. Son utilité ne sera sans doute pas la même que celle de son paternel, dix fois All-Star sous le maillot des Mormons. En revanche, il pourra dépanner à la mène pour Utah, puisque le poste est légèrement dépeuplé. Proche d’un retour, Dante Exum est toujours en G League avec les Salt Lake City Stars. Raul Neto est encore absent pour quelques temps. Et Ricky Rubio a reçu des coups lors de la rencontre entre le Jazz et les Suns qui se déroulait jeudi soir. Ainsi, l’Espagnol devrait rater la confrontation de cette nuit, face à des Kings qui ont tout compris au principe du tanking, puisqu’ils viennent, après leur victoire contre les champions en titre, d’égaler leur meilleure streak cette saison, avec deux succès d’affilée. Sans l’Australien, le Brésilien et l’Ibérique, il ne reste qu’Alec Burks et Donovan Mitchell qui peuvent assurer la mène, alors que ce sont des combo guards. L’apport d’un vrai meneur, distributeur et organisateur pourrait s’avérer intéressant pour la franchise de Salt Lake City. Cela correspond bien au profil de David Stockton, qui pourrait avoir quelques minutes de temps de jeu, au moins face à son ancienne équipe, les Kings. Le joueur de 26 ans arrive dans un collectif qui tourne bien, puisque les hommes de Quin Snyder restent sur huit succès de suite, et ont gagné vingt de leurs vingt-deux derniers matchs. On se croirait revenu à l’époque de Stockton-Malone tellement le Jazz sonne juste sur le terrain et au bilan. Septièmes à l’Ouest, les Mormons font le taf pour aller en Playoffs. David Stockton, lui, continue à marcher dans les pas de Daddy, et essayera d’apporter sa pierre à l’édifice. Au vu de sa saison avec les Reno Bighorns (16,3 points et 5,2 assists de moyenne), il en est capable.

La signature paraît insignifiante à première vue, c’est simplement le nom ronflant qui attire l’œil des curieux. Certains peuvent même prétendre que le Jazz n’aurait jamais signé David Stockton si ce n’était pas le fils de John. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que l’ancien des Kings a signé, et il donnera ce qu’il peut pour aider, et pour se montrer. Puis, sait-on jamais, les gènes peuvent se réveiller, David peut tourner en 15-10 sur quelques matchs, de quoi trouver un contrat en NBA l’an prochain. On se rapproche de l’utopie, mais voilà une chance inespérée offerte au fils d’un des meilleurs meneurs all-time de la Ligue. À lui de saisir cette opportunité. 

Source texte : ESPN