Les Pistons en chient en ce moment : banc fantôme, manque de création, de quoi oublier les Playoffs ?

Le 27 févr. 2018 à 07:29 par Bastien Fontanieu

Blake Griffin
Source image : NBA League Pass

Avec une troisième défaite consécutive et une sixième en sept matchs, les Pistons font aujourd’hui bien plus la gueule qu’en début de mois. La bande à Blake Griffin peut-elle encore croire aux Playoffs ? Pas sûr.

C’est ce qu’on appelle, dans le jargon, la fin de lune de miel. Lorsqu’une nouvelle idylle prend place et laisse à chacun la spontanéité d’analyser en mode conclusion hâtive, tout est envisagé avec un large sourire. On croit au pire comme au meilleur, on regarde toutes les possibilités, et on baigne tout ça dans une sorte d’insouciance qui reste à durée déterminée. Cela tombe bien (ou mal) pour les habitants de Detroit, la teuf a clairement été abandonnée autour de l’arrivée de Blake Griffin, et les confettis roux de début-février ont été échangés contre du Xanax à haute-dose. Quatre victoire de suite pour commencer la Blake-era, un seul succès depuis en sept rencontres. L’engouement des débuts a donc rapidement laissé place à la réalité du terrain, Stan Van Gundy n’arrivant pas à trouver de solution au sein de son groupe. Il faut dire que, sans vouloir défendre le coach de Detroit, les éléments ne vont pas dans son sens. Avec autant de joueurs précieux perdus (Tobias Harris, Avery Bradley et Boban Marjanovic) contre un mec certes balèze mais devant s’ajuster à un tout nouveau système, il était plutôt aisé d’anticiper ce genre de gamelle assez tôt dans l’union. En y ajoutant un calendrier costaud sur les trois dernières rencontres (Boston, Charlotte et Toronto), les Pistons ne se sont pas aidés. Seulement, ce ne sont pas tant les défaites qui inquiètent ou font froncer des sourcils aujourd’hui dans le Michigan. C’est la manière avec laquelle les soldats de Motown perdent.

Les écarts ? Passons. Detroit s’est pris trois gifles, tant pis c’est ainsi. Par contre, dans la production, la répartition des munitions et les possibilités offertes à SVG, on tremblote. En premier lieu, le banc des Pistons qui est proche de la honte en ce moment. Avec les mouvements de joueurs de fin-janvier, c’est toute une rotation qui a été modifiée et a poussé certains à devenir productifs en tant que titulaires. Reggie Bullock, Ish Smith, Stanley Johnson, des gars de niveau remplaçants dans la NBA actuelle… et qui sont pourtant dans le 5 de Detroit. Résultat, on se retrouve avec Anthony Tolliver, James Ennis, Luke Kennard et Dwight Buycks en options principales sur le banc, de quoi faire chialer pas mal de monde en quête de Playoffs. En second lieu vient évidemment la défense, qui est au bord du gouffre à cause du manque de répétitions et d’ajustements. Punis à l’intérieur, les Pistons ne peuvent répondre efficacement et se prennent donc des valises de points (112,7 de moyenne sur les 7 derniers mathcs) sans pouvoir y faire grand chose. En troisième lieu, le playmaking. Qui lui, pour le coup, est carrément équivalent à zéro. Déjà que sans Reggie Jackson mais avec Tobias Harris c’était tendax, aujourd’hui c’est limite insupportable à regarder. Il n’y a pas une seule vraie option créatrice chez les Pistons, et face à cette réalité Blake Griffin est demandé dans un rôle qui n’est pas le sien. L’intérieur devrait-il avoir davantage la balle ? Certainement, mais cela ne réglerait pas le problème court-terme des Pistons. L’effectif est short, le meneur titulaire est blessé, et pendant ce temps-là les Hornets reviennent au galop dans le rétro de Van Gundy. Autant d’éléments qui font qu’aujourd’hui, on pense peu au Top 8 mais plutôt à récupérer Jackson au plus vite.

Doit-on donner aux Pistons un peu de temps ? Cela semble évident. Impossible d’attendre un jeu ultra-léché dès le coup de départ, les quatre victoires de suite étaient bâties sur une concurrence moyenne et un engouement attendu. Maintenant vient la claque de la réalité : sans banc, avec un effectif remodelé et un meneur titulaire plombé, Detroit tire la gueule. Et parce que les mauvaises nouvelles n’arrivent jamais seules, 9 des 12 prochains matchs se joueront à l’extérieur. Bon courage, il vous en faudra.


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