Chris Paul a encore fait le boulot : 37 points, 11 passes et la win, heureusement qu’il manque un MVP

Le 11 janv. 2018 à 08:20 par Benoît Carlier

Pour compenser, Chris Paul avait sorti sa moustache des grands jours en mode Cliff Paul dans une pub pour State Farm. Sans son barbu de coéquipier, le meneur a pris les choses en main pour mettre fin au début de série des Blazers. Rendez-vous en Playoffs les gars !

Absent depuis le début de l’année civile, James Harden est forcé de faire confiance à ses coéquipiers pour gérer le business jusqu’à sa guérison au niveau des ischio-jambiers. Une frustration toujours difficile à contenir quand on n’a pas un Kevin Durant ou un Stephen Curry en feu pour compenser, mais qui s’est atténuée depuis quelques jours. Vainqueurs à Chicago et Orlando, les Rockets avaient chuté contre Golden State et Detroit sans leur leader à la pilosité si spéciale. Un bilan qui devait impérativement basculer dans le positif cette nuit pour ne pas inquiéter le candidat au MVP et ne pas brusquer son retour au risque d’aggraver sa blessure. Comme d’habitude dans ces cas-là, la responsabilité était remise à CP3 de prendre la chaise du patron pour distiller les ordres et montrer l’exemple à l’ensemble de la boîte. Message reçu cinq sur cinq par le All-Star qui s’est rappelé aux bons souvenirs de Los Angeles lorsqu’il devait mener, seul, la barque du Doc Rivers et éviter les pièges tendus sur la route des Clippers en attendant le retour de Blake Griffin. Pourtant, la tâche ne s’annonçait pas facile contre des Blazers euphoriques en début de road-trip avec le retour de Damian Lillard à la mène et trois victoires de suite dans le sac à dos dont le scalp des Spurs et du Thunder. Mais ça n’a pas été suffisant pour contrer le récital du chef d’orchestre des Fusées aux allures de franchise player hier soir.

Bien accompagné par un Eric Gordon des grands soirs (30 points à 11/23 dont 5/12 du parking, deuxième meilleure performance offensive de la saison pour lui), comme souvent lorsqu’il faut se sublimer pour compenser l’absence d’un copain, Chris a trouvé le juste milieu entre son rôle habituel de gestionnaire et sa mission ponctuelle de scoreur. Maniant le pick-and-roll comme personne, tantôt avec Clint Capela, tantôt avec Ryan Anderson, le maestro se promenait face à la défense extérieure des Blazers. Car quoi qu’on en dise, malgré tous les efforts de la bande de Terry Stotts dans ce domaine, la paire Lillard-McCollum reste le point faible de cette équipe en défense. Une bien mauvaise nouvelle dans la Ligue actuelle où les tirs du parking sont légion et qu’il faut constamment agresser le backcourt pour éviter de se faire sanctionner de loin. Même sans l’un des meilleurs arrières de toute la NBA, Houston a donc profité des trous dans le gruyère made in Oregon pour alterner entre les tirs de loin et les pénétrations fulgurantes vers le cercle. Quand ce n’était pas Gerald Green (encore 3/7 du centre-ville cette nuit), c’est donc CP3 qui s’occupait de faire transpirer les deux stars offensives de Portland. Malgré 53 points cumulés, ces derniers n’ont rien pu faire contre un Point God extrêmement juste bien qu’un peu maladroit à trois points (3/11) et qui a assumé dans le money time en enchaînant 9 unités dans les deux dernières minutes du match. Il termine à 37 points, 11 assists, 7 rebonds et 3 interception à 13/29 et 8/8 sur la ligne. Une ligne de stats bien complète qui permet à Houston de gérer sa légère avance constituée avant la mi-temps. James Harden peut dormir sur ses deux oreilles, la boutique est entre de bonnes mains.

En back-to-back, les Blazers ont manqué de fraîcheur dans les dernières minutes de la partie pour venir embêter une équipe de Houston prenable sans son vrai patron. Ils ont quatre mois pour travailler cette D sur les guards adverses pour ne pas se mordre les doigts une énième fois en Playoffs.

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