Le Thunder remporte le match de l’année à Philadelphie : 119-117 après 3 prolongations, orgasme de basket !

Le 16 déc. 2017 à 05:12 par Bastien Fontanieu

Thunder Sixers
Source image : ESPN

Candidat numéro 1 pour le titre de match de l’année ? On en a bien un. Cette nuit, à Philadelphie, Thunder et Sixers se sont livrés un duel qui transpirait le basket, l’intensité, l’irrespirable et surtout l’immanquable : une rencontre remportée par OKC, avec les couilles, le coeur et les poumons.

C’est une date que les fans présents au Wells Fargo Center n’oublieront pas. Impossible. Comment oublier cette incroyable rencontre, mélangeant deux équipes aussi hype, aussi déterminées, se rentrant dans la gueule coup après coup, pendant 63 minutes ? Les duels proposant une prolongation sont déjà épiques, mais alors quand vous en avez trois, on rentre dans une toute autre dimension. Et si vous osez ajouter des stars qui se taclent action après action, c’est un autre système solaire. Les joueurs de Philly et d’OKC brillaient tellement qu’on en revenait presque pas que le match se termine, une fois le buzzer final sonné et le panier décisif d’Andre Roberson comptabilisé comme le game-winner de la soirée. Sacré Rob, lui qui aurait pu finir en victime de la rencontre après de nombreux fails en attaque et une défense toujours aussi suffocante. L’ailier du Thunder pouvait remercier son meneur pour son abnégation dans les 15 minutes supplémentaires, Russell Westbrook continuant à lui faire confiance alors que les loupés précédents auraient pu l’enfermer à jamais dans la prison des chokers. Russ avait galéré pendant une bonne partie du match, lui aussi, avant d’utiliser sa fiole magique : un coup de boost d’énergie indescriptible quand tout le monde avait les mains sur les genoux, la fatigue grillant les circuits de nombreux humains. De son côté, la tête à Jupiter mais le corps en Pennsylvanie, Westbrook poussait les siens vers la gagne et chahutait Joel Embiid ainsi que son public dans ces ultimes minutes. En parfait relais d’un Carmelo Anthony chaud-bouillant et d’un Paul George costaud, le MVP en titre hissait sa franchise et se permettait même de dire bye-bye au pivot camerounais devant son propre peuple, les droits de chambrer revenant logiquement au numéro 0 qui avait claqué un petit 27-17-15 et un dunk foudroyant sur Dario Saric.

Les Sixers, eux, ne pouvaient qu’avoir des regrets, manquant de nombreuses occasions de gifler les visiteurs alors qu’ils tendaient la joue. Temps réglementaire, première prolongation, deuxième prolongation troisième prolongation, si Embiid était au bord du KO technique avec 49 minutes, ses coéquipiers étaient eux aussi sur les rotules en chatouillant allègrement le cinquantaine. Manque de lucidité, manque d’expérience, manque de killer instinct ? Un peu de ça, un peu de tout, mais pas assez tout simplement. Les copains de Ben Simmons avaient tout donné dans la bataille, seulement quand l’indicateur de carburant tombait sur zéro, il fallait puiser dans les plus profondes ressources et le Thunder semblait trouver cette force collective au meilleur moment. Sous un coas-to-coast de Westbrook, sous une grosse défense de Patrick Patterson envoyé en urgence pour remplacer un Steven Adams exclu pour 6 fautes, sous un Roberson qui cavalait derrière chaque écran posé pour J.J Redick. Il y avait une sorte d’abnégation à OKC qui rendait cette rencontre encore plus folle, car le public ne pouvait pas croire qu’un tel heavyweight fight pouvait proposer autant de dépense en toute fin de match. Et pourtant. Exténués mais heureux de leur victoire, les hommes de Billy Donovan quittaient le parquet en réalisant qu’ils avaient un back-to-back le lendemain chez les Knicks. Tant pis, la soirée était trop belle pour penser à ce genre de choses. Avec autant de galères récentes et le besoin de trouver un élément de fierté commune, le Thunder ne souhaitait que remporter ce genre de match. Un thriller dont les joueurs et les fans se souviendront pendant très longtemps, surtout dans les jambes pour ce soir.

Quatre joueurs à plus de 50 minutes, un jeu ultra-physique, des leaders qui ne lâchent rien et du trashtalking à en jouir devant son écran : ce Sixers – Thunder rassemblait tout ce qu’on peut apprécier dans un match à haute intensité. On remet ça le 28 janvier à OKC ? De notre côté, c’est déjà signé.