Course au MVP 2017-18 : favoris, outsiders, surprises…TrashTalk analyse les forces en présence
Le 09 oct. 2017 à 20:53 par Nicolas Meichel
Dans une petite semaine, la saison régulière NBA va redémarrer et le monde pourra à nouveau tourner normalement pour tous les drogués de la balle orange. Mais qui dit reprise dit aussi début de la course au MVP, qui s’annonce encore une fois épique cette année. Entre les monstres habituels, les gars confirmés et les mecs qui peuvent exploser, il y a du beau monde au portillon. Analyse.
LES FAVORIS
- Russell Westbrook (Oklahoma City Thunder)
Vainqueur du trophée MVP la saison dernière avec un incroyable triple-double de moyenne, Russell Westbrook fait logiquement partie des favoris pour la saison à venir. Alors oui, on sait à quel point c’est difficile de remporter cette récompense deux années de suite, surtout après une campagne aussi folle que celle de Brodie en 2016-17. D’un point de vue individuel, il devrait une nouvelle fois affoler les compteurs, même s’il est probable que ses statistiques personnelles prennent un petit coup étant donné qu’il est beaucoup mieux entouré cette saison. Avec les arrivées de Paul George et Carmelo Anthony, Russ’ n’est plus la seule star à Oklahoma City, ce qui peut jouer contre lui dans la course au MVP. Mais collectivement, le Thunder a les moyens pour devenir un véritable poids lourd de la Conférence Ouest, contrairement à la saison dernière où OKC n’a remporté “que” 47 matchs. Et ça, c’est un argument toujours solide au moment de faire les comptes.
- James Harden (Houston Rockets)
Avec des performances de malade mental et un bilan collectif flatteur, James Harden n’est pas passé loin du MVP en 2016-17. D’ailleurs, pour certains, c’est lui qui aurait dû repartir avec le Maurice Podoloff Trophy, et non Russell Westbrook. Mais ça, c’est du passé. Cette année, The Beard aura une nouvelle opportunité pour remporter la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Scoreur redoutable et excellent playmaker, Harden va encore nous sortir de grosses statistiques au sein de l’attaque débridée des Rockets. Mais à l’image de Westbrook, il devrait avoir moins de responsabilités offensives puisque le meneur star Chris Paul est arrivé. On peut donc s’attendre à une meilleure efficacité de la part du barbu, mais ses chiffres bruts seront probablement moins impressionnants. Le point positif, c’est que Houston a ce qu’il faut pour finir sur le podium de la Conférence Ouest une deuxième année consécutive, voire mieux.
- Kevin Durant (Golden State Warriors)
On peut dire beaucoup de choses sur Kevin Durant. On peut toujours parler de son départ controversé vers Golden State, on peut remettre sur la table ses exploits sur Twitter, mais son basket fait aujourd’hui l’unanimité. Monstrueux face aux Cavaliers en Finales NBA, KD est l’arme offensive la plus létale de la planète. Cette année, il devrait faire preuve encore une fois d’une efficacité énorme, tout en confirmant ses progrès défensifs. Et puis évidemment, les Warriors seront l’une des meilleures équipes de la NBA, eux qui sont grands favoris à leur propre succession. Cependant, il y a un argument majeur qui joue contre Mr. Zone de Confort dans la course au MVP. Quand on évolue dans une dream team composée de Stephen Curry, Draymond Green et Klay Thompson, la notion de valuable ne saute pas forcément aux yeux. Cela ne signifie pas que Durant n’est pas important pour Golden State, au contraire. Clairement, KD transforme son équipe en machine de guerre, mais on se souvient à quel point les Warriors étaient déjà chauds sans lui.
- LeBron James (Cleveland Cavaliers)
Si LeBron James est considéré depuis de nombreuses années comme le meilleur joueur du monde, ça fait quand même quatre ans que le King n’a pas soulevé le trophée de MVP. A l’époque, il était encore à Miami et n’avait qu’une seule bague au doigt. Ces dernières saisons, LeBron a pris l’habitude de se la couler douce d’octobre à avril afin d’être au top en Playoffs. Alors pourquoi est-ce que ça serait différent en 2017-18 ? D’abord, il y a eu cette défaite cinglante face à Kevin Durant et les Warriors en juin dernier, qui a forcément blessé l’ego du King. Ensuite, il y a eu le transfert forcé de Kyrie Irving, qui reste probablement au travers de la gorge de James. Bref, il devrait revenir motivé et ça risque de faire mal. Comme d’habitude, le King sortira des statistiques de cyborg, surtout sans Uncle Drew. Reste à voir ce que va donner la nouvelle version des Cavaliers, avec Isaiah Thomas, Derrick Rose, Dwyane Wade et Cie. Il est possible que The Land connaisse quelques difficultés le temps que tout le monde s’adapte, mais Cleveland a de grandes chances de terminer en tête de la Conférence Est si LeBron le décide.
- Kawhi Leonard (San Antonio Spurs)
La saison dernière, Kawhi Leonard a confirmé sa nouvelle dimension en terminant une seconde fois sur le podium de la course au MVP. De plus en plus sale en attaque, toujours aussi redoutable en défense, l’ailier des Spurs est actuellement considéré par beaucoup comme le meilleur two-way player de la NBA. Et vu l’éthique de travail du bonhomme, il est possible qu’il franchisse encore un cap cette saison, ce qui est assez effrayant. Mais surtout, l’avantage de Leonard par rapport à ses concurrents, c’est qu’il évolue dans une équipe de qualité alors qu’il n’a pas vraiment de grandes stars à ses côtés (désolé LaMarcus). En d’autres termes, Kawhi possède le profil idéal pour remporter le prochain titre de MVP. Cependant, ce qui peut jouer contre lui, ce sont les statistiques individuelles. En 2016-17, The Klaw était loin de Westbrook et Harden quand il s’agissait d’enflammer les compteurs. C’est un peu le “désavantage” de jouer dans le système Spurs, même si Gregg Popovich donne de plus en plus de responsabilités à son joyau.
LES OUTSIDERS
Derrière les monstres cités ci-dessus, de nombreux joueurs vont également faire parler d’eux cette saison. On pense d’abord à Stephen Curry, qui a remporté le MVP à deux reprises et qui est toujours aussi fort. De plus, avec les Warriors, il aura un bilan collectif exceptionnel. Le souci pour Steph’, c’est qu’il joue avec Kevin Durant. Comme lors des Finales, où il a été tout simplement excellent, Curry va probablement rester dans l’ombre de son coéquipier malgré de grosses performances individuelles. Le meneur des Rockets Chris Paul et l’ailier du Thunder Paul George sont un peu dans une situation similaire. En débarquant chez les Fusées de James Harden, CP3 n’est pas vraiment en position de force mais on connaît sa capacité exceptionnelle à rendre ses coéquipiers meilleurs. Quant à George, il va jouer le rôle de lieutenant de luxe aux côtés de Westbrook.
Autre meneur à surveiller de près sur les radars, John Wall. Ce dernier reste sur la meilleure saison de sa carrière et a porté Washington à la quatrième place de l’Est en 2016-17. Véritable dragster, gestionnaire de grande qualité et capable de peser en défense, le numéro 2 des Wizards est une machine et il faudra compter sur lui cette année. Mais pour espérer avoir une chance de remporter le MVP, Wall devra porter les siens au moins jusqu’au podium de la Conférence. On pourrait dire la même chose pour le phénomène Giannis Antetokounmpo, qui a explosé l’an dernier avec les Bucks. Joueur à tout faire de Milwaukee, il a les capacités pour intégrer sérieusement la discussion, à condition que son équipe progresse et intègre les premiers rangs de l’Est.
Enfin, n’oublions pas Anthony Davis. A cause de ses pépins physiques et des résultats décevants de New Orleans, le monosourcil a un peu disparu du mix mais on parle tout de même d’un joueur exceptionnel capable d’enchaîner des performances énormes. Avec l’arrivée du pivot DeMarcus Cousins au cours de la saison dernière, les Pelicans possèdent un secteur intérieur XXL et ont les moyens de faire du bruit au sein de la Conférence Ouest. Dans ce cas-là, Davis sera un candidat sérieux, même si le fait d’évoluer avec une star comme Cousins n’est pas forcément un avantage.
ATTENTION A EUX
Nouvelle franchise, nouveau maillot, nouveau statut. Transféré chez les Celtics durant le mois d’août, Kyrie Irving est sorti de l’ombre imposante de LeBron James et devient donc un candidat à part entière dans la course au MVP. Il possède son équipe, il est énorme offensivement, et Boston a les moyens pour terminer au sommet de l’Est. Néanmoins, il y a tout de même peu de garanties pour l’instant. Que vaut vraiment Irving en tant que leader ? Comment les nouveaux Celtics vont-il fonctionner après les nombreux changements de l’intersaison ?
En parlant d’incertitudes, les Timberwolves de Karl-Anthony Towns sont aussi une équipe prometteuse mais il faut attendre de voir ce que ça va donner sur le parquet. La saison dernière, Towns a réalisé une campagne sophomore de très haut niveau, mais les résultats collectifs de Minnesota n’ont pas décollé. Cela peut changer cette année grâce notamment à l’arrivée de Jimmy Butler, qui va apporter un soutien non négligeable aux Loups des deux côtés du terrain.
Ensuite, impossible de ne pas citer Damian Lillard et DeMar DeRozan. Ces deux joueurs ont pris l’habitude de sortir des cartons offensifs soir après soir, et leur équipe respective devrait être solide cette saison. Les Blazers ont été plutôt décevants l’an dernier, mais ils ont terminé en trombe après la trade deadline. S’ils arrivent à surfer sur la vague avec un Lillard en mode assassin, ce dernier peut se faire une place dans la course au MVP. Quant aux Raptors de DeRozan, ils restent sur deux saisons à plus de 50 victoires, et il n’y a pas de raison que cela change cette année, surtout si DeMar continue sa belle progression.
Pour terminer, une petite mention concernant Blake Griffin, qui va désormais évoluer sans Chris Paul aux Clippers. Dans le passé, lorsque CP3 était blessé, le rouquin avait montré qu’il pouvait faire des merveilles. Alors pourquoi pas cette année ? Et puis, il ne faut pas oublier que Los Angeles possède toujours une bonne équipe, et ce malgré le départ de Paul. Reste à voir à présent si Griffin parviendra à rester en bonne santé durant toute la saison.
Un doublé pour Westbrook ? Le retour de LeBron ? Une première pour Kawhi ? A quelques jours du début de la saison régulière, la course au MVP est plus que jamais ouverte et donc fortement indécise. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on aura droit à des performances de folie de la part de tous ces candidats. Vivement mardi prochain !