L’Avis du Psy – spécial EuroBasket : des bleus sur les yeux des Bleus, histoire d’un docu qui finit mal
Le 13 sept. 2017 à 16:59 par Giovanni Marriette
Si l’EuroBasket continue de plus belle à Istanbul, l’Équipe de France n’aura fait qu’un aller-retour express en Turquie, un peu comme quand vous pouvez reprendre le bus avec le même ticket si votre rdv n’a pas duré trop longtemps. Sauf que cette fois-ci la FFBB a payé les billets plein pot et s’en prend plein la gueule depuis samedi. Entre les “C’est de la faute de Colait” ou les “c’est de la faute des Jazz”, le Psy a tenté de faire le tri et ré-ouvre son cabinet le temps d’une consultation spéciale. Big up à Alain Berberian, “attention chérie, ça va trancher”.
Place | Patient | Le compte-rendu de la visite |
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10° | Rudy Gobert et Nicolas Batum | C’est quand on lit les commentaires des gens sur les réseaux sociaux que l’on se rend compte que le mal est profond en Équipe de France. Si la France a pêché durant cet Euro, c’est évidemment parce que Rudy Gobert a préféré ne pas contrarier les Jazz de la ville d’Utah et c’est parce que Nicolas Batum est un millionnaire capricieux qui n’en a rien à foutre de sa mère patrie. On croit rêver mais le Psy se fait juste beaucoup de souci pour deux des leaders évidents de la Team France, qui aimeraient sans doute passer une journée sans s’en prendre plein la gueule pour pas un rond. Mégaphone de rigueur, pour crier à tous les Jean-Kevin que si on commence à insulter les mères de tous les absents, bah faudra pas s’étonner s’ils ne reviennent plus. |
9° | Vincent Poirier | Le Psy était très curieux à l’idée de rencontrer l’arbre fruitier des Bleus. Il aurait même pu le faire pendant les matchs de l’Équipe de France tant le géant avait du temps disponible, et c’est d’ailleurs là que le bât blesse. Passage obligatoire à la clinique pour celui qu’on aurait voulu voir s’appeler William, histoire tout d’abord de le féliciter pour sa sélection, mais surtout pour s’assurer que l’expérience ne l’aura pas dégoûté des joutes internationales. 28 minutes sur le parquet, six petits tirs de pris en Finlande et retour au bercail, on en connait un qui aurait sans doute préféré partir faire du body-board à Acapulco. Ses grands débuts en Liga Endesa lui permettront sans doute de se rassurer quant à son niveau, mais le simple fait qu’un coach prononce son nom plus d’une fois dans la semaine sera déjà un réconfort pour lui. Allez, petite poire. |
8° | Thomas Heurtel | Qu’elle est loin l’époque où la France entière aurait tué sa mère pour récupérer le short de Thomas. Et il fallait comprendre. Comprendre pourquoi le fifou a lâché plus de passes dans le dos que de passes décisives, comprendre pourquoi le remplaçant de Neymar à Barcelone a passé le plus clair de son temps à jouer de manière contre-productive et à jouer les plots en défense. 10,8 points, 3,5 rebonds, 4,5 passes, une mixtape face à la Pologne mais un Euro globalement décevant tant on attendait monts et merveilles de la part du meneur des Bleus. Probablement beaucoup de pression pour lui, beaucoup trop, à un poste de meneur titulaire squatté depuis seize ans par une légende du game. Heureusement qu’il n’a pas donné son short, car dessous… le slip était tâché. A charge de revanche, après un trophée de MVP de l’Euroleague bien sûr. |
7° | Tony Parker | L’occasion était trop belle et le Psy l’a saisi à bras le corps comme Gérard saisit les occasions de prendre une bonne biture. Après avoir assisté au huitième de finale en compagnie de son illustre patient, le Psy en a profité pour sonder un peu ce dernier au sujet des Bleus. Le scoop du jour ? Tony a longuement réfléchi à remettre le short et à se glisser dans le vestiaire français à la mi-temps, histoire de secouer un peu ces mecs incapables de taper de vulgaires Philip Lahm ou Sami Khedira. S’effacer fût un crève-cœur et passer de général en chef à premier supporter fait partie des étapes compliquées dans une carrière de joueur. Vivement que le mec soit président de la Fédé, qu’il nous remette un peu d’ordre dans la maison. Son frère sur le banc, Gaëtan Muller en DTN et Cut Killer préparateur physique, ça sent la victoire en 2023. |
6° | Edwin Jackson | L’ancien villeurbannais avait enfin l’occasion de faire exploser son immense talent aux yeux du grand public et ce fut là encore une petite déception. Lancé en sortie de banc pour débloquer les compteurs, Edwin a fait le taf minimum en montrant néanmoins une belle envie en défense, là où on ne l’attendait pas trop. Bizarre quand on est le meilleur scoreur en titre du championnat espagnol mais c’est finalement là que l’on se rend compte qu’être international est un autre métier. Le Psy a en tout cas profité du passage d’Edwin au cabinet pour lui confisquer son smartphone, histoire d’éviter que le sniper se sente obligé de répondre à tous les basketix français. Histoire aussi d’éviter les Collet > Stevens ou les comparaisons hasardeuses entre Isaiah Thomas et Kyrie Irving. On souhaite en tout cas bon courage au fils de Skeeter pour son aventure chinoise, en espérant pour lui qu’il ait le droit de parler autant qu’en Europe. |
5° | Frank Ntilikina | Il fallait à tout prix recevoir le futur ROY avant qu’il n’attaque son aventure américaine. Pour lui expliquer que l’Équipe de France ce n’est pas ça. Non ce n’est pas ce semblant de tournoi qu’il a pu voir ces deux dernières semaines, non ce n’est pas cette galère que Joakim Noah lui a peut-être déjà conseillé d’éviter comme la peste. Annoncé comme la future pépite française et, qui sait, comme le futur leader des Bleus, l’ancien strasbourgeois ne doit pas prendre cet Euro 2017 en exemple et continuer de croire que les étés en Bleu sont des périodes essentielles pour sa construction. Vas-y Franky c’est bon, dis-toi juste que l’été 2017 n’a jamais existé. |
4° | Evan Fournier
| On passe aux choses sérieuses avec Evan, avec un entretien à l’image des performances de l’arrière du Magic. Parfois exceptionnel, parfois effacé, parfois beaucoup trop énervé, Evan n’a pas su être le leader attendu, ce genre de mec irréprochable dans la victoire comme dans la défaite. Son craquage de slip en poule est symptomatique de l’état d’un garçon à qui on en a sans doute trop demandé, un garçon parachuté sauveur de la patrie un an après avoir été snobé comme un gros à la récré au moment de faire les équipes de foot. L’histoire aurait pu être belle face à l’Allemagne mais le coup de chaud aura finalement été vain, alors au boulot Evan, enlève-toi un peu de pression et fais ce que tu fais le mieux, rentre des tirs en restant relax. Ne pense plus à cet arbitre japonais et dans deux ans de l’eau aura coulé sous les ponts. On t’aime Mehdi, et on t’en veut ps. |
3° | Boris Diaw | On a eu très peur au début de la compétition mais finalement Boris Diaw is still Boris Diaw. Postérisé pour la postérité par Daniel Theis mais auteur d’un Euro plutôt satisfaisant, Babac a réussi à faire oublier ses difficultés défensives en étant une fois de plus fidèle à lui-même en attaque, à base de hooks incontrables et de caresses au ballon. Mais si le Psy voulait rencontrer le Président ce n’est pas pour parler basket mais plutôt avenir, à l’aube d’une période qui s’annonce cruciale pour la fin de carrière de Babac. Toujours free agent, le capitaine des Bleus ne sait donc toujours pas s’il pourra se rendre disponible cet hiver et à 35 ans, le bout du couloir n’est plus très loin. Une solution s’impose alors : signer à Châteauroux et revenir botter des culs pour les prochaines qualifs. Pour disputer une dernière compétition avec les Bleus en sortant du banc, histoire d’insuffler la fibre patriotique à la nouvelle génération. Deal ? |
2° | Nando De Colo | Comment peut-on être aussi fort onze mois et demi dans l’année et aussi invisible les deux semaines restantes ? A quoi bon mettre l’Europe à ses pieds toute l’année si c’est pour servir de paillasson à l’Euro ? Nando devait être le leader et il est passé à côté, tout simplement. Rien de grave si ce n’est qu’on est passé pour des cons devant toute l’Europe, mais le Moniteur devra très vite récupérer la confiance subtilisée par la mafia finlandaise s’il veut rester au sommet. Pas de coup de pied au cul néanmoins car ce sont des choses qui arrivent, même si on se demande encore comment un mec comme lui a pu rater autant de tirs ouverts en si peu de temps. Après avoir revisionné avec le Psy la dernière possession du huitième de finale (avec la BO de Benny Hill en fond sonore), il semblerait que Nando ait compris la gravité de ses actes et la suite devrait être plus agréable pour tout le monde. On l’espère grandement, parce que là… ce n’était juste pas lui. |
1° | Vincent Collet | Game over, même joueur joue encore. Vince avait reçu des monceaux de merde l’été dernier après des JO ratés et le deuxième effet Kiss-Cool est encore plus violent. Rotations discutables, capacité quasi-nulle à s’adapter, les millions de coachs français ont parlé et la FFBB a répondu en… confirmant une fois de plus son sélectionneur à son poste. En place depuis le Moyen-Age, Collet peut désormais mettre les mains dans ses cernes tant la pression du job semble l’éreinter. Et si le Psy a également milité pour remplacer son patient, c’est davantage pour la santé de ce dernier. Plus que le niveau de Vincent sur le banc, c’est peut-être une histoire de cycle que la Fédé devrait respecter, à un tournant important de l’histoire de la sélection. Collet a en tout cas obtenu le soutien du Psy TrashTalk, car l’une des principales valeurs du cabinet reste l’interdiction de tirer sur une ambulance, qui plus est quand elle a trois pneus crevés. |
Voilà pour ces consultations préparées à la hâte, en espérant que les patients du Psy relèveront la tête, s’assoiront bientôt sur l’Euroleague ou la NBA et reviendront très vite pour honorer ce beau maillot bleu. D’ici-là, anti-dépresseurs pour tout le monde et don’t worry, la NBA revient dans 34 jours.
Image de couverture : @artkor7 pour TrashTalk