La franchise de Brooklyn, contrairement à sa colloc, a passé son été dans l’ombre, OKLM, pépouse, posé. Même le trade de D’Angelo Russell n’a finalement pas fait tant de bruit que ça, vu les transactions monstres qui lui ont succédé. Les Nets n’intéressent personne, et pour cause : ils ont fait les choses comme il le fallait.
« Ça me semble réaliste ». Carrément ? « L’an dernier, nous étions genre top sept quand l’effectif était au complet. On a perdu un super joueur avec Brook (Lopez) mais j’ai l’impression qu’avec les pièces que l’on a ajouté, on sera dans la conversation ». En attendant d’être dans la conversation, c’est cette déclaration qui la crée. Caris LeVert y croit, sans doute trop, mais il n’a pas complètement tort. Les Nets se seront probablement pas en Playoffs au printemps prochain, mais ils n’en seront plus aussi loin que cette saison. Cet été, Sean Marks, le GM, a encore bien travaillé. Le processus, comme on dit quand on est hypé, s’est bien accéléré. De sorte que l’effectif actuel des Nets ressemble encore davantage à quelque chose que l’an dernier. Surtout sur les postes d’arrières et d’ailiers. À l’intérieur en revanche, c’est encore un peu limité, entre Mozgod Mozgov et le rookie Jarrett Allen, dont le look rappelle au bon souvenir des années 70, et l’état d’esprit un peu aussi. Le jeune semble détendu, serein, prêt à travailler et pourrait en surprendre quelques uns. Comme les Nets en fait.
Si Lin a effectivement raté beaucoup trop de matchs l’an passé pour que les Nets puissent espérer quoique ce soit, il semble rétabli et part dès lors comme le meneur titulaire. Russell, lui, jouera à ses côtés, avec Crabbe à l’aile. Crabbe, sur lequel les Nets ont finalement réussi à mettre leur filet. Que ce soit Marks ou Atkinson, il s’agissait là du joueur que les Nets voulaient, un des tous meilleurs tireurs de la Ligue à distance, qui donne de l’espace au jeu et un talent à sans doute pouvoir encore développer. Le staff veut le voir prendre plus d’initiatives, créer, décider. Lin et Russell auront beaucoup la balle en main, mais sans doute moins que ses anciens arrières de coéquipiers, Lillard et CJ. Mine de rien, cet attelage Lin-DLo-Crabbe n’est pas si honteux. C’est effectivement à l’intérieur que les Nets devraient souffrir (un grand pourrait d’ailleurs encore arriver à Brooklyn, qui manque de taille, de poids, de tout dans la raquette), sauf si RHJ s’adapte aussi bien que le staff ne l’envisage à son poste d’ailier-fort (avec son dynamisme et ses longs segments, il devrait pouvoir s’adapter aux exigences du poste, mais y dominer, faut pas déconner), ou que DeMarre Carroll retrouve la forme, et l’envie, d’ici là. Au pire, y’aura toujours Trevor Booker, s’il n’est pas transféré, pour dépanner.
Derrière tout ça, on retrouve Caris LeVert, qui devrait commencer sur le banc mais beaucoup jouer, et continuer de se développer. Certains veulent y déceler un potentiel à la Paul George, d’autres savent encore à peine qui c’est, tous ceux qui l’ont vu jouer s’accordent sur un point : il a du talent, et beaucoup, beaucoup de facilités. Son discours quant aux PO semble plus de l’ordre de la motivation personnelle, de la com’ d’été, de la déclaration d’intention, mais le coeur y est. Après tout, LeVert est la couleur de l’espoir. D’ailleurs, celui des Nets repose sur lui, peut-être plus encore que le nouveau Franchise Player désigné (au moins dans le trailer de NBA2k).
En récupérant D’Angelo, les Nets ont réussi à contrebalancer ce foutu trade avec Boston, et à s’offrir ce dont ils ont été privés depuis des années, un joueur haut drafté. Si Russell s’y met et tient à prouver que son statut de numéro deux de la Draft n’était pas usurpé, si Lin n’est pas blessé, si LeVert confirme, si RHJ s’adapte en 4, si Mozgod peut encore jouer, si jamais Spencer Dinwiddie, Isaiah Whitehead, Sean Kilpatrick, DeMarre Carroll, Trevor Booker et/ou le rookie parviennent à former ce qui pourrait ressembler à un banc, les Nets peuvent y croire. Ça fait beaucoup de si, mais ça fait surtout beaucoup de travail ; ça tombe bien, le staff des Nets aiment ça. Et cherchent même à en faire la nouvelle identité du club.
En attendant, les Brooklyn Nets se sont trouvés le plus important : une culture. À son pot de départ cet été, Ivana Pavlova, qui assurait la liaison entre New York et la Russie donc le proprio, a essuyé une larme. Et pour cause, après sept années passées aux Nets, elle avait l’impression, pour la première fois cette année, de voir évoluer une équipe, une vraie.