Le Jazz veut construire autour de Rudy Gobert : pas de Gordon Hayward, pas de problèmes

Le 17 juil. 2017 à 07:48 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert
Source image : NBA League Pass

Une grosse semaine est passée depuis le départ de Gordon Hayward à Boston, mais ce n’est certainement pas dans l’Utah qu’on panique : le management local est serein, c’est autour de Rudy Gobert que la nouvelle page s’écrira.

Les sceptiques de l’Hexagone fronceront un ou deux sourcils, en observant la base de ce plan. Oui, le Jazz veut faire du pivot tricolore le centre de la construction à venir, celle d’une équipe qui ne veut pas tout détruire et entourera le géant d’armes dans son style. Osé, compte-tenu du style de jeu opéré dans la NBA actuelle ? Peut-être, mais Dennis Lindsey refuse de baisser les bras et il a bien raison. Le General Manager du Jazz sait qu’il possède trop de joueurs de talent dans son effectif pour appuyer sur le gros bouton rouge, des jeunes qu’il faudra développer au maximum avant de faire quelconque bilan sur la période Hayward à Utah. De Dante Exum à Rodney Hood en passant par Donovan Mitchell ou encore Ricky Rubio, les joueurs pouvant prendre le relais offensif de Gordon et George Hill sont bien là et il faudra forcément les pousser jusqu’au bout pour tenter de découvrir les limites de cette équipe 2017-18. Mais quoi qu’il arrive, au milieu des discussions, c’est bien Rudy qui restera le patron. Non pas que notre pif tricolore le veuille, ce sont les récents propos de Lindsey qui ont souligné cette nouvelle direction. Le GM s’est exprimé auprès du Salt Lake Tribune, avec un sourire bleu-blanc-rouge.

“Nous pensons que nous pouvons construire défensivement autour de Rudy. C’est un joueur du Top 10 et un défenseur unique en son genre. Donc nous voulons construire une équipe autour de son talent.

Nous avons simplement la certitude d’avoir trop de talent à disposition pour tout détruire. La question principale qu’on s’est posée avec Quin (Snyder) et Rudy est la suivante, dans quel but nous battons-nous ? Nous pensons avoir un grand joueur en Rudy, et nous voulons montrer ses capacités.”

Il est clair qu’en recrutant des joueurs comme Rubio, Thabo Sefolosha, Jonas Jerebko ou encore Ekpe Udoh, le Jazz a appuyé sur la pédale d’accélération dans sa construction d’une défense redoutable. Déjà insupportables l’an passé, les hommes de Quin Snyder vont tenter d’atteindre un niveau encore plus soûlant en défense, ce qui représente un beau pari. Car comme mentionné initialement, il est difficile d’imaginer une équipe réussir dans la NBA actuelle, en optant pour un style de jeu “à l’ancienne”. Non pas que la détermination défensive soit périmée, très loin de là même, cependant la Ligue est en train de prendre une direction offensive inévitable et les équipes allant le plus loin possible sont systématiquement menées par des armes offensives de choix. Maintenant que Gordon Hayward et George Hill ne sont plus là, qui est le créateur principal du Jazz…? Le mouvement de balle et l’exécution devront atteindre un niveau de précision chirurgical pour survivre à l’Ouest, ce qui sera surveillé par un coach pointilleux en Snyder. Simplement, on peut émettre quelques doutes quant à la future variété offensive d’Utah lorsque les fins de matchs seront serrées, un souci qui avait été réglé en partie par l’arrivée de Joe Johnson. Quoi qu’il en soit, on peut difficilement cacher le sourire en voyant un compatriote se retrouver au centre d’une nouvelle construction, une prometteuse et tournée autour de ses capacités, qui sont elles bien à la mode dans la NBA actuelle.

Si le Jazz se maintient bien dans les 8 de l’Ouest et qu’on arrive en février avec Rudy Gobert au volant du camion, il sera difficile de ne pas l’inviter au All-Star Game. Mais ça, c’est dans longtemps. D’abord, construction d’une défense hardcore cet été, à tester dans trois mois en régulière !

Source : Salt Lake Tribune