LeBron James a une mission en carrière : mettre en avant tous les fondamentaux, pas que le scoring

Le 27 mai 2017 à 02:27 par Bastien Fontanieu

LeBron James
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S’il est puissant, spectaculaire, roi du troll en toute discrétion et accessoirement le meilleur basketteur de sa génération, LeBron James a aussi une vraie mission personnelle à poursuivre dans sa carrière : élargir les critères d’excellence de son sport.

Il l’a dit, répété, on le sait et le débat sera maintenu pendant des décennies. LeBron veut chasser le fantôme de Chicago, un certain Michael Jordan pour ceux du fond qui auraient un peu de mal à suivre. Un challenge de taille qui est déjà assez copieux pour occuper toute une carrière, mais James sait qu’il devra passer par différentes routes afin de pouvoir être considéré comme le GOAT. La perfection en Finales NBA ? C’est mort. Une barrière médiatique mondiale totalement brisée ? Difficile à réaliser comme Jojo. Cependant, d’autres voies sont accessibles et elles sont actuellement empruntées par le King, ce qu’on peut voir sur ces Playoffs. En ayant vécu comme tous les joueurs de son époque ainsi que ceux du passé dans la dictature du scoring, LeBron est conscient qu’il a une vraie carte à jouer en déployant la plus grande polyvalence possible. Le cyborg souhaite devenir le meilleur défenseur, le meilleur passeur, le meilleur leader, le meilleur stratège, le meilleur athlète, le meilleur tout en fait. Et en ayant déjà réussi à aller chercher Jordan hier soir sur le trône des meilleurs scoreurs de l’histoire des Playoffs, l’intéressé a profité de la tribune qui lui était proposée pour souligner cette mission lui tenant à coeur. Ce n’est pas qu’une histoire de bagues et de points marqués, il y a aussi d’autres éléments à prendre en compte, LeBron veut le rappeler le plus souvent possible.

“Cela fait partie du plan global. C’est une partie de mon plan depuis que j’ai pris ce sport vraiment au sérieux. Pouvoir dire aux jeunes que passer la balle c’est ok, réaliser l’extra-passe c’est ok, attirer deux défenseurs et réaliser l’action la plus juste quel que soit le résultat final, c’est ok. Parce que, comme vous l’avez dit, scorer est tellement mis en avant dans notre sport. Je veux que les fondamentaux de ce sport soient les meilleurs possibles. Si un groupe de gamin de l’Ouest, de l’Est, du Sud, du Nord ou n’importe où sur cette planète me regarde jouer et peut dire “j’ai fait cette extra-passe car LeBron la faisait” ou “je n’ai pas abandonné cette action et ai réalisé un contre chasedown parce que LeBron n’abandonnait pas”, cela voudrait tout dire pour moi.”

Après avoir vécu l’immense carrière de Michael Jordan, il est évidemment difficile de redéfinir les critères qui déterminent quel joueur est le meilleur de l’histoire, surtout quand chacun peut choisir ses éléments préférés. Mais là où il est assez fascinant de voir la différence entre le numéro 23 des Bulls et celui des Cavs, c’est dans cette approche complète du jeu séparant les deux hommes ainsi que leurs fans. Pour certains, il sera tout simplement inconcevable de voir le meilleur joueur de la planète faire une passe pour un coéquipier, lorsqu’il faudra remporter un match au buzzer. Pour d’autres, il sera ridicule de rester dans ce hero ball que Jordan a dominé pendant des années, préférant réaliser la meilleure action collective en toute fin de rencontre. Il n’y a pas véritablement de vrai ou de faux dans ce débat, c’est surtout une question de préférence. Cependant, LeBron sait qu’il a encore du boulot à accomplir pour que son message soit le plus partagé possible, car sa bijouterie personnelle n’est pas la même que celle de son aîné. Avec deux fois plus de titres que James, l’école de la légende des Bulls restera “dominante” car elle aura apporté davantage de succès collectifs comme individuels. Le cyborg sait donc ce qu’il doit faire jusqu’à la fin de sa carrière : garder la même approche du jeu, empiler les succès, pour que sa mission soit validée une fois les chaussures définitivement délacées.

En restant dans les critères imposés par la carrière de Michael Jordan, LeBron sait qu’il ne pourra véritablement tenir la distance. Par contre, en créant ses propres critères basés sur un jeu plus collectif et polyvalent, James sait qu’il aura un vrai message à transmettre au fil des années : bon courage.

Source : NBA.com