Manu Ginobili sort sur une immense standing ovation, pour son probable dernier match en carrière…
Le 23 mai 2017 à 06:33 par Bastien Fontanieu
Les fans le savaient, gorge nouée, avant que la rencontre ne commence. Sans avoir donné son avis sur la suite de ses aventures, Manu Ginobili a reçu une standing ovation à filer des frissons chez n’importe quel spectateur.
Quand vos adversaires s’arrêtent de jouer pour vous, tiennent la balle sous le bras et applaudissent afin de célébrer votre sortie, vous savez que vous n’êtes pas n’importe qui. Quand votre public scande votre nom pendant plus de 10 minutes, comme un dernier hommage envoyé après tant de bons et loyaux efforts, vous savez que vous n’êtes pas n’importe qui. Quand toutes les caméras sont tournées vers vous au moment où vous vous asseyez sur le banc, et que la foule est en délire quand vous pointez le doigt vers le ciel, vous savez que vous n’êtes pas n’importe qui. Voilà la scène exceptionnelle qui s’est déroulée ce lundi au AT&T Center de San Antonio, salle de torture pour les adversaires de Ginobili pendant des années et lieu de loisirs pour l’Argentin. Face au sweep et donc une fin de saison inévitable, Manu souhaitait simplement jouer, sans se prendre la tête. Ne rien annoncer, juste jouer, comme il l’avait fait cet été avec sa sélection nationale à Rio. Prendre le cuir et galoper, sourire, improviser comme si souvent, lui qui lâchait encore des petits ponts avec une aisance savoureuse face aux Warriors. Comme tout basketteur, Ginobili souhaitait partir sur un dernier beau souvenir.
Et même si celui-ci ne sera probablement pas le plus beau, c’était le sien. C’était son moment, devant son public, avec un Gregg Popovich l’insérant intentionnellement dans le cinq majeur, afin qu’il puisse communier une dernière fois avec ses fans comme ce cuir orange qu’il a tant chéri. Demandez aux habitants de San Antonio qui a le plus d’impact et d’amour, entre Tim Duncan et Manu Ginobili : l’importance de l’Argentin dans le développement de la franchise depuis plus de 15 ans est incalculable. C’était le pont entre l’Amérique du Sud et les Etats-Unis, un ambassadeur merveilleux pour les Spurs, bien plus charismatique que l’ailier-fort et souriant qui plus est. Manu, c’était Kobe dans un corps de milieu récupérateur italien, un compétiteur féroce que le Mamba lui-même louait pour son coeur énorme. Manu, c’est un palmarès long comme l’Alamo River avec All-Star Game en entrée (2 fois), 4 bagues en plat et Team USA en dessert (2004). Le tout, sans parler de son CV en Europe et de son apport dans le jeu. Non, clairement, on ne se rend pas trop compte du joueur qui vient probablement de partir, son attitude, son dévouement pour son pays, ses contorsions dans les airs. Nous, peut-être pas, mais les coéquipiers et adversaires qui se sont arrêtés de jouer cette nuit, eux l’ont bien compris.
Manu Ginobili n’a pas encore pris de décision officielle, mais comme son copain TD l’an dernier, il a quitté le terrain en levant le doigt au ciel, les yeux remplis de discrètes larmes. C’était peut-être son dernier match, et si ce fût le cas la sortie était grandiose : à la juste hauteur du joueur.