Rudy Gobert ajoute les actes aux paroles : 20 points, 19 rebonds, 5 contres, ça c’est une réponse

Le 28 mars 2017 à 08:49 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert - Français
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Face à New Orleans hier soir, Rudy Gobert avait un poil de pression sur ses épaules. Car après avoir envoyé une dose de piments à ses coéquipiers dans les médias, le Frenchie devait assumer ses propos sur le terrain : mission accomplie, et pas qu’un peu.

On en parlait ce weekend, avec autant d’excitation que d’interrogations. Très productif ces derniers temps, Rudy avait de quoi bomber le torse en se ramenant à Los Angeles, afin d’affronter les Clippers de DeAndre Jordan, All-Star à son poste. Dans ce match, Gobert avait géré sa propre part du boulot, en alignant de gros chiffres et une présence toujours aussi intimidante dans la peinture, mais ses copains pas vraiment. Et frustré de devoir s’incliner pour la quatrième fois en cinq rencontres, le tricolore avait profité des nombreux micros tendus vers lui pour taper du poing sur la table. Des mots puissants, durs pour certains, nécessaires pour d’autres, mais surtout un test dans le cadre de son leadership. Car c’est bien cet aspect que Rudy mettait en avant, après un team meeting organisé au sein du Jazz ce lundi. Il n’y avait aucune animosité dans ses paroles, pas de doigt pointé vers un joueur en particulier. Ce dont il était question, c’est de réveiller le groupe en utilisant une méthode assez osée, mais qui peut avoir des effets majeurs et immédiats sur la production collective. Et pour une véritable première à ce poste, celui d’aboyeur-donneur de claques, Gobert s’offrait une nouvelle mission. Celle de voir si son message aurait un impact sérieux, oui ou non. Celle de voir s’il pouvait parler et continuer à produire, oui ou non.

La réponse fût donnée sur le terrain hier soir, avec une victoire assurée par les soldats de Salt Lake City contre New Orleans. Orphelin de Gordon Hayward, le Jazz aurait pu trouver de nouvelles excuses, mais non. Pas cette fois-ci. Rudy affirmait qu’il n’avait peut-être pas choisi les meilleurs mots, qu’il découvrait aussi ce rôle de leader à seulement 24 ans, mais ses gars comprenaient ce qu’il voulait dire par là. Qu’en ayant validé un premier ticket pour les Playoffs depuis 2012, la mission principale de la saison était validée, mais il ne fallait pas se reposer pour autant. Qu’il y avait encore pas mal de boulot à accomplir, verrouiller l’avantage du terrain, démarrer les PO avec un momentum positif, et tant d’autres éléments importants dans la bonne marche d’une équipe. Hier soir, encore une fois en antenne nationale, Gobert a été dominant. Anthony Davis fût toujours aussi compliqué à défendre, mais le message principal était passé et les missions furent validées tout au long du match. Rester focus, faire l’effort pour l’équipe, puis repartir avec la gagne. Et après avoir autant parlé dans les médias, Rudy aurait pu offrir un match moyen, laissant ses récentes statistiques parler pour lui.

Sauf que non. Avec 20 points, 19 rebonds et 5 contres, Rudy Gobert a cimenté encore plus son rôle de leader à Utah. Chez les grands clients de la NBA, il y a ceux qui parlent et assument derrière, et ceux qui parlent pour ne rien dire. Le pivot a poussé son premier vrai coup de gueule ce samedi, et les effets ont été immédiats : chapeau l’artiste.


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