La course au MVP : 2017 c’est la folie mais 1990… c’était une autre galaxie ! Partie 1

Le 26 mars 2017 à 20:17 par Alexandre Martin

MVP 1990 - Course
Source : montage / YouTube

Cette année, la course au trophée de MVP est assez folle. Pardon, elle est complètement folle car nous avons plusieurs extra-terrestres qui nous gratifient quasiment chaque soir de performances exceptionnelles.  On l’a dit, on l’a écrit : les votants vont être devant un sacré casse-tête quand viendra le moment de coucher sur le papier – et dans l’ordre s’il vous plait – leurs choix pour cet exercice 2016-17. Mais une telle compétition pour cette ultime récompense individuelle en régulière n’est pas pour autant un cas sans précédent. Loin de là. Il suffit de jeter un oeil plus de 25 ans en arrière, sur la saison 1989-90, pour s’en rendre compte…

James Harden ? Russell Westbrook ? Voici les deux gars dont les noms reviennent le plus souvent. Mais pourquoi ne pas imaginer que Kawhi Leonard ou LeBron James aient leur mot à dire ? Sans oublier quelques outsiders assez sérieux qui vont certainement venir gratter quelques voix comme Isaiah Thomas, Kevin Durant ou encore John Wall et Stephen Curry rien pour les lignes de stats qu’ils envoient chaque soir ou les réussites collectives qu’ils symbolisent. Mais une telle affluence de talents – générant une course au MVP aussi haletante – n’est donc pas un cas unique même s’il reste assez rare. Certains anciens peuvent même prétendre avoir vu bien plus féroce en termes de densité, en termes de concurrence entre gros monstres de la balle orange. Sur l’exercice 1989-90, rien que le groupe des “outsiders” – ayant échoué aux places 4 à 7 du classement et ayant obtenu au moins une voix pour la première place – fait flipper.

7ème – Hakeem Olajuwon

  • Résultat du vote : 1 première place, 64 points au total
  • Une fois MVP en carrière (1994). Hall of Famer.

The Dream. Le rêve de Houston vient de poser une saison plus qu’impressionnante avec une ligne de stats tellement noircie qu’il est difficile de croire qu’il n’ait pas terminé plus haut dans les votes : 24,3 points, 14 rebonds, 2,9 passes décisives, 2,1 interceptions et 4,6 contres. Sur 82 matchs et à un peu plus de 50% au tir ! Donc là, vous êtes en train de vous dire : “Whaaaaat ? Et le type n’est que 7ème du classement MVP avec de telles stats ?” Et, anticipons tout de suite sur votre pensée suivante : non, les votants n’avaient pas fumé la moquette. Il y avait tout simplement six autres gars à positionner plus haut. Notamment parce que, même si l’ami Hakeem a régalé tout au long de la saison, les Rockets ne présentaient au final qu’un bilan de 41 victoires pour 41 défaites finissant seulement huitième de l’Ouest. Sur ce point, l’histoire est sans pitié : pour être MVP, il faut avoir un bilan parmi les trois premiers de sa Conférence.

6ème – David Robinson

  • Résultat du vote : 2 premières places, 102 points au total
  • Une fois MVP en carrière (1995). Double Hall of Famer.

Alors, du côté de l’Amiral, nous avons une contribution moyenne assez sympathique : 24,3 points, 12 rebonds, 2 offrandes aux copains, 1,7 interception et 3,9 contres. La réussite au tir ? 53%. Le nombre de matchs joués ? 82. Et à l’inverse d’Olajuwon, les Spurs ont fini sur la troisième marche du podium de l’Ouest dans le sillage de leur pivot avec 56 succès pour 26 revers. Mais bon, tout cela ne nous donne qu’une sixième place… Un gros élément – tout aussi incroyable soit-il – a beaucoup joué contre Robinson : il était dans son année de… rookie ! Et, malheureusement pour lui, il n’avait pas encore l’aura et l’impact médiatique dont a besoin un joueur (en plus de ses stats) pour grimper encore plus dans un classement comme celui du trophée de MVP. Une réalité toute aussi cruelle que logique dans une NBA où faire son trou prend plus d’une saison même quand on est un phénomène comme le numéro 50 des Spurs.

5ème – Patrick Ewing

  • Résultat du vote : 1 première place, 162 points au total.
  • Jamais MVP. Double Hall of Famer.

Le grand Pat a porté ses Knicks tout au long de cette saison 1989-90. Il a tout donné comme il l’a toujours fait à chaque seconde qu’il a passé sur un parquet. Au final, la ligne proposée par le pivot issu de Georgetown est rutilante : 28,6 points, 10,9 rebonds, 2,2 passes décisives, 1 interception et 4 contres (oui, ils étaient trois à 4 contres de moyenne sur la saison…). 82 matchs, 55% au tir. Comme ses deux autres compères du poste 5 cités précédemment, Ewing domine sous les cercles aux quatre coins de la Ligue mais New York ne finira que cinquième de l’Est (45 victoires), faute d’avoir un effectif suffisamment étoffé pour tenir le choc dans une Conférence très bien garnie (Bulls, Pistons, Celtics et Sixers au-dessus). Sur ce qui est sûrement son meilleur exercice en carrière, The Beast n’aura donc même pas atteint le podium du classement MVP. Tout un symbole pour ce monstre sans bague.

4ème – Karl Malone

  • Résultat du vote : 2 premières places, 214 points au total.
  • Deux fois MVP en carrière (1997, 1999). Double Hall of Famer.

Le Jazz a gagné 55 matchs cette saison-là. Et si John Stockton ne finira que neuvième du classement MVP malgré plus de 17 points et 14,5 caviars de moyenne (!), son coéquipier de facteur proposera une série de 82 matchs façon livraison en recommandé dans la face de tous ses adversaires. 31 points par soir à plus de 56% au tir accompagnés de 11 rebonds, 2,8 passes décisives et 1,5 interceptions. La ligne de stats du facteur le plus connu de NBA est aussi volumineuse que ses biceps. Sauf qu’en 1990, finir avec 55 victoires à l’Ouest n’était synonyme que de quatrième place. Une quatrième place que Malone retrouve donc à titre individuel dans le classement MVP…

Nous avons donc ici quatre légendes du basket qui ont envoyé des saisons fabuleuses mais qui n’auront même pas pu monter sur le podium. Quatre légendes que les votants n’ont pas pu propulser plus haut tant la concurrence était furieuse. Quatre Hall of Famers qui ont dû regarder un trio infernal truster les trois premières places et se disputer à coups de performances hallucinantes cette récompense individuelle si prisée qu’est le MVP de saison régulière…

Rendez-vous ICI pour la partie 2.


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